ATHLÉTISME : L’Amiens UC sort « un peu déçu » des championnats de France

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L’Amiens UC était représenté par 8 athlètes aux championnats de France le week-end dernier pour des résultats très variables. Nous avons fait un bilan de la compétition avec Christophe Guibon, directeur technique, et Jorice Bassola, entraîneur de Maëlly Dalmat.

Christophe Guibon, directeur technique de l’Amiens UC

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Ce qu’on peut dire, c’est que pour les jeunes Maëlly Dalmat et Thomas Gogois, l’objectif, ça aurait été une médaille pour les deux, le bronze, ça aurait été possible, mais le problème, c’est qu’ils sont concentrés sur les grands championnats internationaux dans leur catégorie. Thomas Gogois peut être champion d’Europe. C’est compliqué de se motiver sur plein d’épreuves quand il y a aussi la sélection dans leur catégorie d’âge. Donc il y a un peu de déception mais ils sont jeunes et n’ont pas été ridicules dans leur concours.

La grosse satisfaction, mais on le savait, c’est Jean-Baptiste Bruxelle qui fait 3ème sur un concours Elite, c’est vraiment très bien. Il a montré qu’il était présent sur les grandes catégories, donc c’est bon pour l’avenir.

Charlotte Mouchet, c’est vrai qu’elle passe du 800m au 1500m, et pour sa première tentative, elle fait une super course. Deuxième sur une course aussi relevée en faisait un bon temps, elle était super contente.

Du côté des déceptions, Stella Akakpo s’en doutait. Elle n’est pas en forme cette année, ça fait deux ans qu’elle est un peu en-dedans. Son problème, c’est qu’elle a changé d’entraîneur. Son entraîneur n’est pas professionnel, il a un travail à côté donc avec le covid, le couvre-feu, ça a été compliqué pour elle de s’entraîner. Elle a eu de grosses difficultés pour s’entraîner, parfois, elle ne s’entraînait que 3 fois en une semaine. Tu ne peux pas faire du haut niveau en pouvant t’entraîner si peu. Donc, avec ces problèmes de préparation, elle était très déçue. Mais elle est capable de rebondir, avec pas mal de changements de sa préparation pour bien revenir.

On a porté réclamation pour Thomas, parce qu’il sentait qu’il n’avait vraiment pas mordu, qu’il était dans son couloir tout le long de la course

Après, on a été déçu par rapport à Thomas Jordier qui a été disqualifié. Ça a été pas mal de rebondissements. Au départ, ils l’ont disqualifié, après, on a porté réclamation pour Thomas, parce qu’il sentait qu’il n’avait vraiment pas mordu, qu’il était dans son couloir tout le long de la course. Sa compagne qui avait pris des vidéos n’en avait malheureusement aucune qui prouvait qu’il n’était pas en dehors de son couloir. Elle avait des vidéos où on le voyait dans son couloir mais pas au bon endroit par rapport à l’endroit où les juges ont estimé qu’il avait mordu. Jusqu’au soir, on a espéré qu’ils lui enlèvent sa disqualification. Malheureusement, ils n’ont pas trouvé d’images probantes pour prouver qu’il était ou non dans son couloir. L’endroit où les juges l’ont vu mordre, ils n’avaient pas d’images, ni contre ni pour la décision. Donc les arbitres ont décidé de suivre ce qu’ont dit les deux juges et ont maintenu la disqualification. C’est con (sic) parce qu’il avait vraiment dominé la course avec un bon chrono à l’arrivée. Ça n’empêche pas qu’il est vraiment en forme.

Au final, on est un peu déçus parce qu’on ne fait pas tant de médailles et surtout pas tant de qualifiés cette année. Il faut qu’on en tire les leçons et réorienter notre politique encore plus vers la formation qu’on ne le fait actuellement pour sortir des jeunes comme on en a là. Parce que Thomas Gogois, Maëlly Dalmat et Jean-Baptiste Bruxelle, ce sont des jeunes que l’on forme et qui sont intéressants. Maintenant, il faut qu’on en forme plus. On a des pistes : former plus jeunes, faire de la détection dans les quartiers, on ne les utilise pas assez, je suis sûr qu’il y a des talents qu’on n’a pas exploités.


Jorice Bassola, entraîneur de Maëlly Dalmat (4ème du saut en longueur)

Au niveau de Maëlly, on a vu des bonnes choses. On est un peu déçus de cette 4ème place parce que sur son premier saut, qui est loin de la planche, elle peut avoir le podium. Sur ce qu’elle avait montré ces derniers temps, il était accessible.

Ça fait plaisir d’avoir un niveau de championnat comme ça. Ça nous oblige à ne pas rester sur nos acquis. Quand on regarde les derniers championnats de France, avec la même performance, Maëlly est sur le podium. On préfère ne pas être sur le podium avec une grosse performance plutôt que sur le podium avec une performance moindre. On sait très bien que sur une année olympique, les cadors ressortent leur meilleur. C’est à nous d’être présents quand la concurrence est là.

On a de la déception, bien sûr, parce qu’on est des compétiteurs et on veut gagner, maintenant, ce n’est pas ça qui va nous achever, on a déjà connu des défaites. On va se reconcentrer sur les championnats d’Europe Espoirs.

On va se reconcentrer sur la préparation des Europe. Ils partent lundi en Estonie. Il y a des bonnes choses qui ont été faites et d’autres qui doivent être corrigées pour ces championnats d’Europe. C’est ce qu’on va faire cette semaine.

Ça s’enchaine très vite. C’est pour ça que l’on n’est pas sorti depuis Pierre-Bénite. Il lui fallait quand même un peu de repos pour qu’elle puisse enchaîner les France, encaisser le voyage jusqu’en Estonie, la semaine de préparation et les championnats. C’est pour ça qu’on fait l’impasse sur les championnats de France espoirs.

On repart sur de la prépa et de la correction de petites choses que je n’ai pas forcément appréciées ce week-end pour essayer d’aller chercher une grosse performance en Estonie. Une grosse performance, ce serait de battre son record, la barrière des 50 (son record est à 6m47, nldr) est largement atteignable. Mais il faut réussir à tout aligner.


Propos recueillis par Morgan Chaumier

Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports