TENNIS : Retrouver le plaisir du jeu sur terre battue

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L’AAC s’active pour organiser la 23ème édition de son tournoi international féminin. Prévu du 7 au 14 mars dans le strict respect des règles sanitaires, l’événement amiénois est très attendu par les joueuses de la deuxième division du tennis mondial, en manque de compétition depuis près d’un an.

« Fournir s’il le faut un test PCR négatif, prendre peut-être aussi la température le matin en arrivant au club… Nous serons prêts à mettre en place toutes les mesures qu’il faudra pour respecter les dernières consignes face à la pandémie, pour les joueuses, pour les arbitres comme pour nos bénévoles » explique Karla Mraz-Fourcroy, la directrice de l’Amiens AC Tennis – Forme et du tournoi ITF. Car à l’AAC, on n’a pas oublié que la 22ème édition avait été l’un des premiers événements sportifs français victime collatérale du coronavirusLe tournoi avait en effet été stoppé en plein vol l’an dernier ! Un communiqué de l’ITF, la Fédération internationale, demandant l’arrêt immédiat de toutes les compétitions était tombé alors que les derniers matchs des huitièmes de finale du simple et des quarts de finale du double étaient en cours. Tant et si bien que le juge-arbitre avait dû mettre illico un terme au tournoi. Deux heures plus tard, Emmanuel Macron annonçait le premier confinement à venir…

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« Sans compétition, pas de revenu pour les joueuses ». Karla Mraz-Fourcroy, directrice du tournoi ITF d’Amiens

Depuis, les tournois ITF comme le circuit WTA à l’étage supérieur, ont été profondément impactés par la pandémie. Le confinement du printemps 2020 a d’abord empêché les tournois prévus d’avoir lieu. Puis l’exception mise en place pour le sport professionnel a permis une reprise, mais elle est restée timide : certains organisateurs ont jeté l’éponge, les joueuses n’ont pas toujours pu se déplacer ou bien ont parfois dû renoncer après des tests positifs. Bref, comme le dit Karla Mraz-Fourcroy, elle-même ancienne joueuse professionnelle (275ème mondiale en 2009) et lauréate du tournoi en 2008,« les motivations sont nombreuses pour organiser le tournoi cette année. Car s’il n’y a pas de compétition, il n’y a aucun revenu pour les joueuses. Et puis, en interne, nos fidèles partenaires nous soutiennent toujours et attendent cette belle vitrine que représente le tournoi ».

Dernière victoire française en 2017

Avec un peu de chance, le tournoi aura donc bien lieu. Et en croisant les doigts, il ira cette fois à son terme, histoire d’ajouter un nom au palmarès, un an après la ligne blanche de 2020, deux ans après le titre de l’Espagnole Rebeka Masarova et quatre ans après la victoire de la dernière Française, Audrey Albié, en 2017, l’année où la dotation était passée de 10 000 à 15 000 $. Il est encore tôt pour savoir quelles joueuses répondront présentes le 7 mars mais la Picarde Lucie Wargnier annonce qu’elle sera là, elle qui était encore en lice dans le tournoi interrompu l’an dernier. Un tournoi qui ne lui a jamais réussi. « Pourtant, jouer à Amiens, c’est jouer à la maison pour moi » explique la Noyonnaise, battue cette semaine au 1er tour d’un tournoi du même niveau, mais sur dur extérieur, à Manacor, chez Rafael Nadal.

Les jeunes Tricolores Diane Parry et Elsa Jacquemot ont débuté à l’AAC !

Comme chaque année, on peut s’attendre à voir éclore à l’AAC des joueuses en devenir. A l’image de Diane Parry, qui avait passé un tour de qualifications en 2017, à seulement 14 ans, deux ans avant de franchir le 1er tour du grand tableau de Roland-Garros. Ou encore d’une autre Française, Elsa Jacquemot qui avait fait encore plus fort l’année suivante : à Amiens, la Lyonnaise était devenue, à 14 ans également, l’une des plus jeunes Tricolores à gagner un match dans un tableau final sur le circuit senior. Avant de remporter Roland-Garros juniors deux ans et demi plus tard.

Avec ou sans public…

Bref, le tournoi ITF féminin de l’Amiens AC espère bien reprendre cette année le fil d’une histoire entamée en 1998. Avec ou sans public ? « Les deux options restent envisageables » indique Karla Mraz-Fourcroy, car les choses peuvent évoluer très vite dans un sens ou dans l’autre avec la pandémie. Les premiers jours, les spectateurs sont traditionnellement peu nombreux mais à partir du vendredi, les tribunes se remplissent en temps normal. Voilà aussi l’une des incertitudes de l’édition 2021… Mais si le huis clos était d’actualité, les fans de tennis pourraient se consoler en se connectant sur FFT TV, la plateforme de live streaming de la Fédération française de tennis. Elle annonce qu’elle diffusera en direct les demi-finales et la finale du simple. Décidément l’édition 2021 ne ressemblera pas aux précédentes !

En marge du tournoi ITF, l’Amiens AC organisera mercredi 10 mars à 18h30 une table ronde sur le thème « Le sport santé, une évidence ». En présence de représentants d’Amiens Métropole, de la Ligue de Tennis des Hauts-de-France ou encore du CROS, le Comité régional olympique et sportif et du comité UFOLEP de la Somme.

Vincent Delorme

crédit photo Léandre Leber – Gazette Sports