Ce vendredi 2 octobre, quelques jours après que Luka Elsner a été suspendu de son poste d’entraîneur, Bernard Joannin, le président de l’Amiens avait convoqué une conférence de presse, entouré de Luigi Mulazzi et de John Williams. L’occasion d’évoquer la situation du club.
C’est un président offensif qui s’est présenté face à la presse en ce premier vendredi d’octobre, comme en témoignait sa première prise de parole : « Je voulais intervenir car j’avais l’impression que l’Amiens SC, notre club, devenait un « punching ball », auquel (sic) beaucoup de gens avait plaisir à s’entraîner et à frapper. Donc je me suis dit qu’il fallait que je siffle la fin de la récréation. » Une conférence de presse, qui faisait bien évidemment suite à la fin de l’aventure de Luka Elsner à la tête de l’ASC, que Bernard Joannin assumait pleinement : « J’avais beaucoup d’amitié et d’empathie pour Luka, j’ai dû prendre cette décision pour l’avenir du club. Je ne pensais pas que Luka allait se sortir de cette spirale négative dans laquelle on était rentré.«
Dans la vie il faut savoir admettre que l’on s’est trompé, si je ne m’étais pas trompé on aurait gagné
Malgré des qualités qu’il lui reconnaissait bien volontiers, l’homme fort du club ne semblait plus voir le technicien slovène comme l’homme de la situation : « J’assume ce choix d’avoir pris Luka qui est pour moi un meneur de séance exceptionnel, un technicien de football exceptionnel. Mais 23 matchs de suite, avec une victoire, peu de président auraient eu ma patience. »
Un président qui reconnaissait également sa part de responsabilité : « Dans la vie il faut savoir admettre que l’on s’est trompé, si je ne m’étais pas trompé on aurait gagné. Peut-être que j’ai mis des responsabilités trop fortes sur les épaules de Luka. »
Sur l’avenir ? Peu de réponses
Aujourd’hui, comme l’a confirmé le président amiénois, Oswald Tanchot et Romain Poyet vont mener l’équipe contre le SM Caen ce samedi, et auront la confiance de la direction : « Je leur fais totalement confiance en leur donnant cette responsabilité. » Pour autant, concernant leur possible avenir à la tête de l’équipe, le temps de la réflexion est encore à venir : « Nous prendrons le temps, pendant la trêve internationale, de réfléchir pour choisir la meilleure décision pour le club. »
Le seul objectif que l’on peut avoir c’est d’être meilleur que la veille
Pour l’heure, Bernard Joannin évoquait : « Nous sommes dans la reconstruction, dans un nouveau projet, une nouvelle aventure humaine qui est déjà enclenchée pour nous. » Pour autant, aucun « objectif » ne semble fixé pour ce nouveau projet, comme l’expliquait le président samarien : « Dans la vie, il y a des gens qui ne vivent que d’objectifs et d’autres qui sont discrets et travaillent dans l’ombre et font progresser en permanence leurs équipes. Car si les équipes progressent et deviennent excellentes, les victoire arrivent naturellement. J’essaye, dans la vie, d’être dans le progrès permanent. Le seul objectif que l’on peut avoir c’est d’être meilleur que la veille. »
Au niveau de l’effectif, alors que des « ajustements » devraient être faits d’ici la fin du mercato – Bernard Joannin parlant même de « trois joueurs qui devraient arriver » – ce dernier estimait que son équipe serait compétitive d’ici la fin du mercato (ndlr : lundi 5 octobre) : « Je pense qu’à la fin du mercato nous aurons une équipe combative et de qualité. Il nous restera jusqu’à la 38ème journée pour la faire progresser en permanence. »
Dans un contexte particulier, où beaucoup de choses étaient dites autour de l’Amiens SC, Bernard Joannin, le président du club, a tenu à mettre les choses au clair. Reste à savoir si cette mise au point sera suivie d’effet sur le terrain, dès demain à Caen, et durant la suite de cette saison de Ligue 2, qui n’aura pas débuté sous les meilleurs auspices pour le club samarien…
Propos recueillis par Quentin Ducrocq
Crédit photo Leandre Leber Gazettesports.fr