À quinze jours de la reprise officielle de l’entraînement des Gothiques (le 12 août), Anthony Mortas, fait le point sur la situation de son équipe.
Bonjour Anthony ; tout d’abord où en êtes-vous dans le calendrier estival ?
La préparation physique a repris depuis un long moment maintenant et jeudi 23 on a repris la glace pour la première fois. Avec les pros qui sont sur Amiens et les U20 ; car maintenant on a les U20 et le centre de formation avec les pros, et non plus avec l’association. Donc jeudi dernier on a fait un entraînement avec 20 joueurs, c’était pas mal, il y avait beaucoup de joie et d’envie.
Ça a dû être un « soulagement » de pouvoir enfin remonter sur la glace ?
Oui, ça fasait quasiment cinq mois sans glace, donc c’était un petit événement. C’était très sympa, avec une bonne ambiance.
Concernant les recrues, notamment étrangères, savez-vous quand elles vont arriver ?
C’est toujours compliqué de savoir car il y a plein d’informations qui circulent autour du virus et des possibilités de voyage pour chacun. La reprise officielle est prévue le 12 août, mais il y a des étrangers qui vont arriver début août. C’est bien, ça montre que tout le monde a envie de reprendre. De notre côté, tout sera prêt pour les accueillir dès le 1er août. La totalité de l’équipe sera là au plus tard le 10 je pense.
Sinon, après la reprise officielle on va faire un petit camp en baie de Somme, on a réservé un gîte pour trois jours, au parc du Marquenterre. On part d’Amiens en vélo, on passe trois jours là-bas avec des activités ludiques, et ensuite on rentre en vélo pour reprendre la glace et la routine de la préparation.
J’ai ces deux joueurs qui vont venir étoffer l’effectif et apporter un peu de concurrence.
Récemment, deux recrues ont été annoncées (Nicolas Leclerc et Valerian Mathieu) ; peut-on parler de deux « paris » ?
Oui on peut le dire. Avec Leclerc qui revient après des années d’études et des diplômes obtenus. Le hockey lui manquait, c’est un pari, mais moi j’avais demandé au club un effectif large pour pouvoir palier aux blessures. Donc j’ai ces deux joueurs qui vont venir étoffer l’effectif et apporter un peu de concurrence. Sinon, à seulement 20 joueurs il n’y a pas du tout de solution en cas de blessure et très peu de concurrence. Là ça va apporter de l’émulation. Parfois les joueurs enchaînent les matchs et ont besoin de souffler. Là ça nous donne une petite soupape de sécurité.
Concernant Mathieu, c’est un joueur que l’on avait suivi avec Mario il y a deux ans. Moi ce que je lui ait dit, c’est que je vais voir ce qu’il va donner au mois d’août. Ce qu’il a fait ou pas fait par le passé je m’en fous un peu, et on fera le bilan fin août pour voir si tout va bien et s’il est de nouveau un très bon joueur de hockey, car il a du talent.
Il y a également eu les annonces de deux départs importants : Jerôme Verrier et Spencer Edwards…
Jerôme a trouvé du boulot au Canada qu’il attendait depuis longtemps. Il s’était donné un an pour tenter une expérience pro à l’étranger. C’était le deal que l’on avait avec lui : qu’il fasse un an et après qu’il retourne travailler au Canada. En fin de saison dernière c’est vrai qu’il a ouvert la possibilité de refaire une année, tout était négocié et il nous avait simplement demandé un petit peu de temps. Mais finalement ils sont très bien là-bas (ndlr : au Canada), sa femme travaille et lui travaille. C’est dommage car nous aurions voulu le conserver, je pensais même que c’était quasiment fait. C’est dommageable pour nous, mais c’est bien pour lui, car il choisit, et c’est toujours mieux que ce soit le joueur qui choisisse plutôt que le club qui doive faire un choix.
Et au niveau du salaire, sans rentrer dans les détails, il va gagner quatre fois mieux sa vie qu’en jouant au hockey loin de chez lui…
Et concernant Spencer Edwards ?
Il y avait beaucoup de paramètres avec Spencer. Il y a des choses que moi je ne contrôle pas, qui sont extra-sportives. Moi je décide, mais le club a aussi son mot à dire. Avec Spencer c’était très compliqué, il y a beaucoup de choses qui se sont passées qui ne dépendent pas forcément de l’entraîneur, mais qui concernent le club.
Aujourd’hui que vous manque-t-il pour boucler l’effectif ?
Il y a encore deux joueurs qui vont arriver en attaque.
C’est toujours pareil lorsque l’on prend des universitaires on sait que ce sont des joueurs très bien éduqués, qui savent appliquer un système et travailler.
Justement, à l’heure actuelle, comment jugez-vous cet effectif ?
C’est toujours pareil lorsque l’on prend des universitaires on sait que ce sont des joueurs très bien éduqués, qui savent appliquer un système et travailler. Ce sont des joueurs qui ont le goût du travail et de l’effort, comme on a eu avec Joey West, Tommy Giroux, ou Philippe Halley. Ce sont des joueurs qui sont à l’écoute, qui rentrent dans le système et qui sont facilement « coachable », ça c’est important.
Il y a aussi ce Finlandais (ndlr : Matias Haaranen), que j’ai pas mal visionné et qui me plait beaucoup, il a un peu le style de Louis Bélisle. Un petit gabarit mais très rapide sur les patins et porté sur l’offensive, donc ça va apporter du peps à l’attaque.
Concernant le Danois (ndlr : Christopher Frederiksen), ça faisait plus d’un an que j’étais en contact avec lui et il a encore fait une très bonne saison au Danemark. Il est très content de venir à Amiens, il va arriver début août pour prendre ses marques, il est vraiment très heureux d’avoir signé chez nous.
Êtes-vous plus serein sur la suite qu’il y a quelques semaines ?
On a un peu plus de visibilité, même si le Covid nous fait toujours un peu peur, parce qu’on entend pas mal de choses. Mais au moins on a une date de reprise, on a un calendrier qui est sorti, j’ai le planning d’août et de septembre qui est complètement bouclé. Après s’il y a des paramètres qui arrivent et que je ne contrôle pas, je ne pourrai rien faire. Mais la situation est plus agréable maintenant qu’il y a quelque temps.
Propos recueillis par Quentin Ducrocq
Crédit photo Kevin Devigne Gazettesports.fr