Le club du TCAM a rouvert ses portes depuis maintenant presque deux semaines, mais pas question pour autant de faire les choses trop rapidement. Pascal Haduch, président du TCAM, revient sur cette réouverture tant attendue depuis deux mois.
Quelques jours avant le début du déconfinement, la fédération française de tennis a fait savoir à ses clubs qu’une reprise serait possible au 11 mai. Et il n’en fallait pas tant à Pascal Haduch pour effectuer les premières démarches auprès de la métropole amiénoise afin d’obtenir une autorisation de réouverture pour sa structure : « je leur ai dit qu’on était prêts à prendre les dispositions nécessaires pour faire appliquer le protocole, ce qui n’est pas le cas pour tous les clubs. Dans le Nord par exemple, certaines communes ont décidé de ne pas ouvrir avant le mois de juin. » La réponse positive du service des sports ne s’est pas faite attendre et le club a donc eu quelques jours pour s’organiser, contacter ses adhérents, et surtout, leur rappeler les points essentiels de sécurité. Ainsi, une décharge a été envoyée à chaque adhérent, engageant celui-ci à respecter le protocole et des passages de contrôle inopinés sont effectués de temps à autre. À priori, tout s’est donc bien passé lors de la première semaine de réouverture du TCAM.
Des contraintes telles que l’interdiction des matches en double ou la distinction des balles ont alors été mises en place. « Pour l’obligation de jouer en simple, ça s’est bien passé. Mais quand on a parlé de distinguer ses balles, on a commencé à avoir des retours nous disant que “ça n’allait pas être possible”. Si on partait du principe que ce n’était pas possible, on n’ouvrait tout simplement pas alors on a fait comprendre aux gens que c’était possible. Moi-même je suis joueur et je l’ai testé : c’est effectivement une petite contrainte au départ, mais aujourd’hui c’est presque devenu une habitude. Lorsque l’on joue avec des balles marquées par une croix par exemple, il faut faire attention à ne pas toucher des mains les balles marquées d’un rond, tout simplement. Certains joueurs viennent même avec deux tubes de balles complètement différents : l’un aura des balles “Head” l’autre des “Wilson” par exemple. »
« C’était une petite bouffée d’oxygène »
La reprise du tennis s’est donc faite tranquillement au TCAM, avec un système de réservation des courts en ligne qui facilite la vérification de décharge de chacun des adhérents, mais permet aussi de tracer un historique des personnes venues sur les courts.
Malgré les impositions sanitaires, Pascal Haduch a eu la satisfaction de voir que ses adhérents n’avaient pas abandonné leur envie de jouer puisque « toutes les tranches d’âges sont revenues, les familles également. Les gens étaient contents de pouvoir revenir parce que c’était une petite bouffée d’oxygène, ça faisait quand même déjà deux mois d’arrêt de tennis avec l’arrêt des cours mais aussi l’interdiction d’accéder aux terrains. Il y a peut-être encore des gens qui ne sont pas revenus parce qu’ils préfèrent attendre encore un peu, mais on fait notre maximum pour les rassurer : on a la chance d’avoir un club où les courts sont assez espacés pour que les joueurs ne se croisent pas. » Les cours individuels ont également pu reprendre avec interdiction pour les élèves de toucher aux balles.
Une pression de moins également pour les dirigeants du club, qui peuvent ainsi de nouveau offrir un service à leurs licenciés. Mais outre les actuels adhérents de l’association, il faut également penser à ceux qui pourraient arriver. Ainsi, le TCAM met en place un “pass été”, pour « les gens d’autres disciplines qui malheureusement n’ont pas la chance de pouvoir reprendre leur activité et vont se tourner vers le tennis de manière ponctuelle. » Une solution avantageuse pour tous ceux qui aimeraient s’essayer à la discipline, mais également pour la communication du club puisque les manifestations associatives telle que la fête du sport qui se tient habituellement en juin, n’auront pas lieu cette année. Ces manifestations auxquelles participe activement le TCAM sont d’ordinaire une source de nouvelles arrivées dont le club devra se passer.
Mais le club du TCAM est normalement tourné vers plusieurs disciplines dont notamment le badminton ou encore le padel. Néanmoins, ces deux activités n’ont pour le moment pas pu reprendre puisqu’elles se pratiquent en intérieur. Ce sont donc trois terrains de padel et deux de badminton qui restent à l’heure actuelle toujours clos, une « problématique en termes de finances dans le prévisionnel de l’année et une perte importante pour la fin de la saison. »
Quid de la prochaine saison ?
Sur le plan administratif, le club ne tourne plus pour le moment malgré la réouverture des courts. « On est sur des dossiers d’aide, on essaye d’aller en chercher un peu partout où l’on peut en trouver parce que l’on aura forcément un bilan moins bon que celui de la saison passée. De son côté, la fédération française de tennis prévoit de mettre en place des aides pour les clubs qui auront été les plus touchés. On a eu la chance ces deux dernières années d’avoir fait de bonnes saisons grâce à la restructuration de tout le club, et aujourd’hui ça nous donne un peu de marge : on arrivera à passer le cap sans mettre la clé sous la porte. »
Malgré la certitude de pouvoir repartir pour une nouvelle saison, le président du TCAM aimerait pouvoir permettre à ses adhérents une reprise plus complète des activités sur le court terme, tels que « les cours collectifs, même avec des contraintes auxquelles on se pliera sans souci. » En effet, les enjeux financiers restent toujours aussi importants puisque la plupart des licenciés ont payé des cours jusqu’à la fin de cette saison. L’objectif annoncé par le président est alors de « finir cette année le plus “normalement” possible puis de la lisser un peu plus tard, en terminant au mois de juillet et en proposant des choses fin août, des stages par exemple. » Néanmoins, il reste probable que cette solution ne soit pas réalisable, et dans ce cas, Pascal Haduch pourrait envisager de ne reprendre qu’en septembre tout en proposant une année à 35 séances plutôt que 30.
Océane Kronek
Crédits photos : Léandre Leber – Gazettesports.fr