AMIENS AC – Azouz Hamdane : « 2019 n’a pas été un grand cru »

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Si le bilan chiffré de l’année 2019 n’est pas mauvais pour l’AC Amiens, l’absence de montée et le début de saison compliqué des siens fait dire à Azouz Hamdane plus de mal que de bien de cette année.

Bonjour Azouz. Tout d’abord, auriez-vous un événement marquant à ressortir de cette année 2019 ?

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C’est difficile de ressortir quelque chose. Il n’y a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. 2019 n’a pas été un grand cru. Après reflexion, si je devais mettre quelque chose en avant, ce serait l’école de football et l’implication des jeunes joueurs comme Miri (Siradjidini, ndlr) ou Sacha (Lemarié, ndlr). S’il y a un point positif à ressortir de cette année 2019, c’est peut-être celui-là. Après, il n’y a quand même pas grand chose de positif.

Au-delà de ça, il y a un événement marquant qui pourrait ressortir plus négativement ? Je pense à la fin de match contre Vimy ?

Oui, effectivement. C’est quelque chose qui reste encore inexpliqué. Je n’ai pas de réponses à ce sujet, si ce n’est la folie d’un instant, d’une personne à qu’il l’on a donné la responsabilité d’agir sur un match. Et cela nous a coûté très cher. Je ne vais pas dire que cela nous a coûté notre début de saison, parce qu’il est en partie de notre responsabilité. Il est mauvais largement à cause de nous mais je pense que ce match-là a eu une part de responsabilité très importante.

Est-ce que c’est possible de faire un bilan global de l’année ou sentez-vous une véritable césure entre la deuxième partie de la saison dernière et cette première partie de saison ?

Non, c’est sensiblement la même chose. Le début d’année 2019 a été plutôt mal commencé parce que, encore une fois, on va encore dire que je suis une pleureuse, on a un match au sommet contre Saint-Quentin, fin 2018, le premier contre le deuxième, on se fait arbitrer par un arbitre qui a influencé le match avec deux cartons rouges. Après, on traîne des suspensions en début 2019. Cela nous a coûté cher. On perd également sur blessure Kevin Martinez, ce qui n’arrange pas les choses. On a 5 matchs sans aucune victoire. Malgré cela on reste dans le coup, on enchaîne. Et puis, de nouveau, on joue un match au sommet contre Saint-Quentin, que l’on n’arrive pas à gagner et que l’on perd, même. C’est là qu’on perd l’accession.

On avait bon espoir de profiter de la bonne dynamique de la fin de saison dernière pour repartir de plus belle sur le début de cette saison. Et malheureusement, on a été un peu inattentifs au renforcement des équipes adverses, à l’adversité qu’il y allait avoir. On pensait que, parce que l’on avait fait une grosse saison la saison précédente, cela allait couler de source, cela n’a pas été le cas.

Je crois que ce qui nous a fait mal également, c’est ce dernier match de préparation au Blanc-Mesnil. On a fait un énorme match, que l’on domine de la tête et des épaules. On a fait tout ce que l’on avait voulu faire, on a gagné ce match. Et je pense que lors du match contre Le Portel la semaine suivante en championnat, on est très relâchés, on reste sur nos acquis et on se fait surprendre. Et derrière, on a du mal à enchaîné avec un gros match à Marcq mais où l’on se fait prendre à l’heure de jeu sur une erreur alors qu’on a énormément d’occasions avant que l’on ne concrétise pas.

L’erreur que l’on a fait aussi, c’est de reclasser amateur un gardien de but. On a mal anticipé à ce poste de gardien de but. On pensait pouvoir bénéficier du concours de Demba Gningue qui devait être là mais qui, pour des raisons professionnelles, a du stopper sa collaboration avec nous. On a traîné ces obstacles là et l’on a pas réussi à repartir. On s’est rendu compte lorsque Gauthier Banaziak et Pape N’Diaye sont arrivés et que Boizart est revenu de blessure, qu’on avait 3 bons gardiens. L’arrivée d’Adil Lebrun a aussi permis d’équilibrer certaines choses. Ce qui nous permet d’enchaîner derrière 5 matchs sans défaite. En plus, sur une partie de saison qui semblait difficile puisque l’on jouait deux relégués, Feignies et Arras, et un prétendant à la montée, Beauvais. On nous prédisait l’enfer et il se trouve que c’est finalement là où l’on s’est révélés. On avait mal commencé l’année, on l’a plutôt très bien finie, avec un gros creux au milieu. Il va falloir, début 2020, repartir et essayer d’engranger un maximum de points, d’être plus réguliers dans nos performances.

Justement, que peut-on vous souhaiter pour 2020 ?

Déjà, sur le plan de la santé, des joueurs en forme, qui ne se blessent pas. C’est aussi en partie de notre responsabilité, au staff. Deuxièmement, de bien repartir, tout de suite contre Amiens. On reprend l’entraînement demain (le 27 décembre, ndlr), il va falloir remettre le bleu de chauffe et bien se préparer pour ce début d’année qui n’est pas facile. Parce qu’Amiens marche sur l’eau en ce moment. Ça tourne très bien, ils ont trouvé leur équilibre. Et puis, surtout, d’être plus attentifs et d’avoir un petit peu plus confiance en soi.

Il n’y aura pas plus d’ajustements à l’effectif en ce mois de janvier que ceux déjà effectués en cette première partie de saison ?

Non, on ne peut pas se le permettre. Banaziak était de toute façon compris dans le recrutement de l’été dernier. C’est surtout Lebrun qu’on a recruté parce qu’il y avait une opportunité. Il était sans club, c’était dommage. L’idée, c’était de le remettre en forme, également. C’est en train de se faire, ça profite à tout le monde. Et très franchement, je n’ai pas besoin de renforts supplémentaires. C’est surtout aux joueurs qui sont présents de faire le nécessaire et d’aller engranger des victoires. J’ai vraiment ce qu’il faut, de très bons joueurs et une belle équipe, à moi de trouver les mots et les bons leviers pour qu’on soit le plus performant possible.

Comment vous expliquez le fait d’avoir été, sur cette année 2019, très largement supérieurs, en termes de résultats, à domicile qu’à l’extérieur ?

A l’extérieur, nous sommes avant tout en réaction à ce qu’il se passe plutôt que de prendre les choses en mains. C’est un gros problème mental.

Par l’aspect mental. On a une équipe dont les joueurs sont très fragiles sur cet aspect là. Lorsqu’ils maîtrisent tout comme c’est le cas à domicile, c’est plus simple. Lorsqu’on est face à des équipes en attente, c’est plutôt facile. Par contre, lorsqu’elles viennent presser, à la moindre difficulté, on commence un peu à s’agacer, à baisser la tête, à lâcher un petit peu, à être un peu moins attentifs, à concéder des occasions de buts, voire des buts. Et il est ensuite difficile de réagir. A l’extérieur, nous sommes avant tout en réaction à ce qu’il se passe plutôt que de prendre les choses en mains. C’est un gros problème mental. C’est un problème de personnalité. On a de fortes personnalités, mais l’énergie de ces fortes personnalités, ils ne la mettent pas forcément là où il le faut.

A domicile on est plus performants parce que les joueurs sont beaucoup plus en confiance, ont beaucoup plus de repères alors qu’à l’extérieur on pourrait largement faire ce que l’on fait à domicile. Mais comme il y a un manque de personnalité, on laisse l’initiative et on réagit en fonction de ce qu’il se passe. Quand en face, ça fait des erreurs, tant mieux pour nous, mais quand ça pousse en face, parce qu’ils ont leurs repères, qu’ils veulent bien figurer, on est un peu moins présents et forcément, ça occasionne des matchs qu’on ne gagne pas.

Pour finir, y a-t-il un souvenir sportif qui vous reste de cette année 2019 en dehors de votre club ?

Je vais dire le maintien d’Amiens, Pélissier qui a réussi à maintenir Amiens. J’ai toujours dit que Pélissier avait fait des miracles avec les conditions dans lesquelles il a travaillé. Connaissant le personnage, ça ne m’étonne pas du tout. Au regard de ce qu’il a fait pour Amiens, pour le club de l’Amiens SC, c’est un petit hommage que je lui rends. Je sais ce qu’est le travail à mon niveau, j’imagine ce qu’il doit être à son niveau. Faire les préparations sans les joueurs avec lesquels on va jouer pendant la saison, avec les gamins du centre et arriver derrière, sur la dernière semaine, à recruter des joueurs et obtenir les résultats qu’il a obtenu : chapeau ! C’est valable pour toute son œuvre, mais comme il est parti en fin de saison dernière, je tenais à lui rendre un petit hommage.


Morgan Chaumier

Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports