Opposé à une habile formation bordelaise, l’Amiens SC s’est aussi compliqué la tâche par des relances approximatives. Une défaite « logique » selon Luka Elsner dont les protégés apparaissent à l’heure de la rédemption samedi soir à Angers…
« Lorsque l’on concède trois buts, presque quatre, il devient délicat d’oser contester la supériorité de ton adversaire ! ». Réaliste, Luka Elsner analysait sereinement ce (nouveau) revers de l’Amiens SC face aux Girondins de Bordeaux (1-3) Une quatrième défaite depuis le début de ce championnat que l’entraîneur local considérait néanmoins « logique » Aveu avant qu’il ne regrette la naïveté de son groupe : « Nous les avons sublimé, rendu meilleurs par notre manque d’efficacité dans les transmissions ».
Nous les avons sublimé, rendu meilleurs par notre manque d’efficacité dans les transmissions
Succédant à son homologue Paulo Sousa, lors du Grand Oral d’après-match, le responsable technique de l’ASC s’efforçait à dissimuler une sensible amertume. D’autant que les siens avaient débuté ce duel du bon pied. A l’image de Mendoza, tout heureux de trouver le chemin des filets après (seulement) trois minutes (1-0 ; 3e).
Belle entame de rencontre pour une formation amiénoise dont le pressing au milieu de terrain paraissait contrarier une troupe girondine néanmoins à l’affût. Prête à saisir la moindre opportunité. Profitant d’une relance approximative de l’infortuné Gurtner, Yacine Adli ne s’en laissait compter et sanctionnait aussitôt les Amiénois (1-1 ; 8e). Le malheureux portier local se révélait – ensuite et dans la foulée – déterminant, repoussant des deux points une tentative d’Otavio. Cependant, les Girondins de Bordeaux venaient de… prendre la main. Et le magistral coup franc de ce même Yacine Adli, juste avant la pause, s’affichait telle une cruelle vérité (1-2).
En se compliquant parfois la tâche, en prenant des risques inconsidérés et démesurés par rapport au gain potentiel, cela ne pardonne pas, opposés à une équipe telle que celle-ci
« En se compliquant parfois la tâche, en prenant des risques inconsidérés et démesurés par rapport au gain potentiel, cela ne pardonne pas, opposés à une équipe telle que celle-ci » soupirait Luka Elsner. Agacé à l’idée d’avoir dû baisser la tête juste avant la pause…
« Je ne reproche absolument rien à cette troupe qui, une fois de plus, s’est distingué en terme d’efforts et d’envie. Les garçons se sont efforcés à jouer « propre ». Ce deuxième but en est le reflet. On essaie de ressortir le ballon d’une zone où il n’y a rien à faire et nous commettons cette faute »
Se questionnait-il toutefois sur ces erreurs qui coûtent (très) chères… « Il convient parfois d’expédier le ballon dans les tribunes » admettait l’intéressé. Un petit trait d’humour qui tentait de masquer une évidente frustration. « Je reste convaincu que nous étions en mesure de faire jeu égal. Les joueurs l’ont démontré, par période, mais les efforts consentis à cravacher afin de récupérer des ballons nous ont pénalisé ».
Je reste convaincu que nous étions en mesure de faire jeu égal. Les joueurs l’ont démontré, par période
Se remémorant une prestation qui n’en demeure pas moins encourageante, Luka Elsner entend tirer les enseignements : « A ce jour, nous sommes toujours parvenus à nous remettre en cause. Je suis par conséquent certain que nous serons meilleurs samedi soir à Angers ! » Catégorique, lance-t-il un message (fort) à un groupe assurément perfectible. Dont la préoccupation à produire du jeu se révèle parfois préjudiciable.
Vous commencez à connaître ma philosophie de jeu cependant…
« Il est important d’apprendre de nos erreurs et donc de continuer à aller de l’avant. Ou bien alors, nous privilégierons un registre très défensif. Vous commencez à connaître ma philosophie de jeu cependant » mentionnait Luka Elsner. Laissant apparaître, en quittant l’estrade, un petit sourire qui traduisait – si besoin était – sa détermination à s’en tenir à ses convictions.
Fabrice Biniek
Crédit photos : Gazettesports (Archives)
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