HENRI-CORENTIN BUYSSE : « Franchir un palier en plus avec l’équipe »

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Deux semaines après l’élimination des Gothiques, Gazettesports s’est entretenu avec Henri-Corentin Buysse. L’occasion pour nous d’aborder de nombreux sujets avec le portier amiénois, que nos lecteurs ont élu joueur de l’année des Gothiques.

Pour commencer, comment te sens-tu physiquement après cette blessure face à Grenoble ?

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Je ne vais pas trop mal, je me soigne et je reprends la préparation pour les échéances à venir, notamment le stage avec l’équipe de France.

Quels sentiments dominent après cette fin de saison et cette élimination contre les Brûleurs de Loups ?

On était un peu frustré. C’est une très grosse équipe, on ne va pas se mentir, mais on n’a pas pu se battre avec toutes nos armes, Holden Anderson n’était pas là, moi je n’étais pas là, donc avec l’effectif au complet nous aurions pu espérer mieux. C’est un peu décevant de finir comme ça.

Au-delà des absences, vous avez été capables de les gêner durant deux matchs, qu’est-ce qu’il a manqué pour l’emporter sur au moins l’une de ces deux rencontres ?

Dans l’ensemble on s’est quand même fait marcher dessus sur les 4 matchs

On savait que l’on n’avait pas le droit à l’erreur contre eux, ils ont 4 blocs très très forts. Je ne suis pas sûr que la fatigue ait joué, dans l’ensemble on s’est quand même fait marcher dessus sur les 4 matchs. Après, peut être aussi que nous avons manqué de réussite sur certains moments clés.  

Ça restera tout de même une très bonne saison pour Amiens…

Oui on est satisfait du travail effectué cette année, on a apporté une coupe au club et ça faisait longtemps que ça n’était pas arrivé, donc nous sommes contents. Mais après c’est sûr que quand tu te fais éliminer, peu importe ce que tu as fait dans la saison, tu restes « éliminé ».

Ce titre en coupe de France valide plusieurs années de travail…

Oui c’est sûr, pour la plupart ça fait quand même deux ans que l’on fait partie de ce groupe, deux ans que l’on travaille pour redorer le blason du club et le titre a été une juste récompense pour nous. Nous avons fait un beau parcours, ça a été « assez simple » sur le début mais il fallait répondre présent sur le Final Four et on l’a fait.

C’est l’un des plus beaux moments de ta carrière ?

C’est sûr qu’en professionnel c’est mon plus beau moment, et surtout de l’avoir fait avec Amiens, en tant qu’Amiénois c’est vraiment un plus.

Ce qui fait la force de cette équipe, c’est le travail, un mot très « cher » à Mario Richer…

« Travailler » on l’entend 50 fois par jour

Je pense que ce mot-là : « travailler » on l’entend 50 fois par jour, donc au bout d’un moment ça devient la marque de fabrique de l’équipe. On ne pense qu’à travailler et à s’améliorer, et il nous a tellement rabâché ces mots pendant deux ans que l’on finit forcément par y croire et on l’applique.

Et un groupe qui vit bien…

Tu peux interviewer tous les mecs qui ont été dans l’équipe ces deux dernières années, c’est peut-être le meilleur groupe qu’ils ont eu. On avait vraiment un groupe incroyable, pas d’égo, tout roulait, c’était une grande famille, et ce sont ça aussi nos forces, on savait se soutenir et s’aider.

Dès la fin de saison vous perdez le capitaine de ce groupe, Jonathan Narbonne…

Oui, il nous avait prévenu un peu en début de saison, à l’époque il ne savait pas trop et là c’est tombé en fin de saison. Pour l’instant ça ne fait pas trop bizarre, ça sera surtout l’année prochaine dans le vestiaire que ça va l’être…

Deux saisons dans le TOP 4, une coupe de France, Amiens a repris une belle place dans le hockey français…

Oui sur les deux dernières années c’est clair que les résultats sont là. Si tu compares avec les 11 dernières années des Gothiques, c’est sûr que c’est autre chose ! J’espère que ça va continuer dans ce sens-là et j’espère que l’on va réussir à franchir un palier en plus avec l’équipe.

Bousculer Rouen et Grenoble sur une série ça te semble possible ?

Oui c’est sûr, il faut juste retravailler certaines choses, un peu plus de budget et ça peut passer…

Le budget fait donc une grande différence ?

Disons que le budget te donne de la profondeur de banc, il te donne plus de possibilités de choix. Si tu as un joueur blessé tu peux en prendre un autre, un joueur exclu et tu fais venir un autre joueur, c’est juste ça. Ce n’est pas tant la qualité des joueurs, c’est juste que ça t’offre plus de choix dans ton effectif.

Les lecteurs de Gazettesports t’ont désigné largement comme le meilleur joueur de la saison des Gothiques. Une distinction qui fait toujours plaisir ?

Oui ça me fait plaisir, ça me fait sourire, mais avant tout c’est un travail d’équipe. C’est bête ce que je vais dire mais si l’équipe joue mal je vais mal jouer aussi, donc ça reste un travail d’équipe. Après oui c’est sûr que ça fait plaisir d’être récompensé pour un travail que l’on fait toute l’année.

Pour l’anecdote, mon trophée de MVP de la finale de coupe de France je ne sais même pas où il est…

Le collectif toujours plus important que l’individuel pour toi ?

Oui exactement c’est le collectif en priorité. D’ailleurs, pour l’anecdote, mon trophée de MVP de la finale de coupe de France je ne sais même pas où il est…

Quel est la suite de ton programme ?

La suite c’est que je vais devoir remettre mon bleu de chauffe, travailler pour essayer d’avoir une place en équipe de France pour faire les championnats du monde. Si je vais jusqu’au bout je serai en vacances début juin.

Pour finir tu te fixes des objectifs pour la saison à venir ?

Je me dis toujours qu’il faut faire mieux que l’année d’avant...

Donc terminer 2ème et aller en finale l’an prochain ?

Oui c’est ça (rires).

 

Propos recueillis par Quentin Ducrocq

Crédits photos Leandre Leber/Roland Sauval Gazettesports

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