Après la série face à Bordeaux et avant le premier match face à Grenoble, Gazettesports a réalisé un entretien avec une figure historique des Gothiques : François Rozenthal. Des paroles précieuses en cette période de demi-finale, d’un joueur qui a remporté 2 titres de champion de France avec Amiens.
Pour commencer, que devient François Rozenthal ?
Étant originaire de Dunkerque, je suis retourné m’installer là-bas et j’ai créé ma société il y a deux ans, dans le merchandising sportif. Je fais des produits dérivés pour des clubs de hockey, de football, dans le monde sportif en général.
Et quel est aujourd’hui votre rapport avec les Gothiques, est-ce-que vous continuez à les suivre ?
Oui, j’y suis resté 10 ans, ma fille est née à Amiens, j’ai encore beaucoup d’amis, peut-être moins aujourd’hui dans les joueurs parce que ce n’est plus trop la même génération, mais évidemment je suis régulièrement les résultats avec intérêt. J’essaie aussi de voir le maximum d’images des matchs.
Le titre en coupe de France, ça a fait remonter des souvenirs chez vous ?
Je suis quand même assez facilement transposé et j’imagine ce qu’ont vécu les joueurs. La liesse que ça a été en ville, j’ai vu des images aussi de la réception à l’hôtel de ville. Ce sont des souvenirs dans une carrière, forcément, et puis surtout à Amiens. J’ai vraiment passé 10 bonnes années de hockey et ça fait toujours chaud au cœur quand je vois des images de victoire.
Comment on gère l’enchaînement de matchs intenses en play-offs ?
On ne se pose pas trop de questions pendant les play-offs. Il y a le côté physique évidemment car le corps est sollicité à l’extrême et on soigne les bobos en urgence, mais le cerveau ne se pose pas trop de questions. « On repart au combat », ils doivent se dire ça. On a des coups sur le corps mais ce n’est pas très important. Il faut bien faire, prendre match par match et puis être concentré.
Une série peut être longue, elle peut toujours basculer…
On peut se dire que l’on a moins de chances qu’eux (ndlr : les Grenoblois), mais ça reste une série avec tout ce que ça peut impliquer. Il y a des faits de jeux qui peuvent arriver et des circonstances qui peuvent être favorables. On ne sait jamais comment une série va évoluer.
Ça reste toujours ouvert, d’autant plus que là c’est en 7 matchs, nous à notre époque c’était au meilleur des 5 matchs. Il peut se passer tellement de choses. J’ai suivi la dernière série contre Bordeaux, il y a eu des joueurs suspendus, ça peut aussi être un gardien qui n’est pas au top, toutes ces choses ont de l’importance. Il y a tellement de facteurs, que dans une série, tout est possible, tout est réalisable.
Vous avez connu certainement les plus belles soirées de l’histoire du Coliseum, ça a vraiment une importance considérable le public dans ce genre de matchs ?
Oui bien-sûr, le fait de jouer à la maison c’est un avantage. Après dans le hockey même si tu n’es pas devant une foule de 50 000 personnes ça reste quand même nos supporters, on a nos repères, et le public a une importance. Encore plus dans le hockey parce que ce sont des matchs répétitifs, on prend la route, on va chez l’adversaire, on a des heures de bus ou de train dans les jambes avec tous les trajets. Il y a ce phénomène là dans une série qui est important et il y a l’usure psychologique aussi. À un moment donné quand on sait qu’il y a 3000 personnes devant nous qui nous sont hostiles, ça finit par jouer. Donc leur rôle est hyper important, il faut savoir capitaliser et puis engranger des points sur les matchs à domicile.
Vous avez aussi connu des gros duels face aux Brûleurs de Loups…
On avait joué face à Grenoble en demi-finale 1999, on les a aussi joué en finale en 2004. Je me souviens que les « Amiens-Grenoble » ont toujours été tendus donc là ça va être quelque chose je pense. Il y a un historique, un passé entre ces 2 clubs qui fait que ce sont toujours des rencontres un peu particulières, pas encore au même niveau que des Amiens-Rouen, mais ça a aussi été des rencontres et des séries qui ont été engagées, tendues, et indécises.
Propos recueillis par Quentin Ducrocq
Crédits photos Leandre Leber Gazettesports/AFP