BASKET-BALL : Salman Dicko sur son 31 !

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Salman Dicko s’est mis sur son 31 pour la soirée américaine !

Surprise, surprise ! Samedi soir, les dirigeants et bénévoles longallois ont profité du match entre leur équipe fanion masculine et celle de Fécamp (N3) pour organiser toute une soirée sur le thème des Etats-Unis. On aurait, alors, pu penser que l’intérieur américain de l’ESCLAMS, Phillip Brown, allait être galvanisé par cet événement à la gloire de son pays et allait briller de mille feux.

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Erreur ! C’est, en fait, l’autre joueur étranger du club, Salman Dicko (2m00, 28 ans) qui s’est mis en évidence. Ayant parfaitement lancé son équipe, en inscrivant dix points dans le QT1, le natif de Nouakchott (Mauritanie) a livré son match le plus abouti de la saison : paniers intérieurs, paniers à mi-distance, contre-attaques, dunk, etc… , il a inscrit, au total, 31 points ! Sans oublier de capter de nombreux et précieux rebonds et de défendre le plomb face aux intérieurs fécampois….

De la Mauritanie à la France en passant par le Qatar.

Un jour ou l’autre, il était dit que Salman Dicko allait faire connaissance avec la grosse balle orange. « J’ai commencé le basket assez tard. J’avais treize ans. Mais je suis issu d’une famille de basketteurs. Mon père y a joué tout comme ma mère. Et j’ai deux frères qui ont, eux aussi, fait du basket » explique l’intéressé. « J’ai joué en Mauritanie jusqu’à l’âge de seize ans. En 2003, j’ai intégré l’équipe nationale cadets et j’ai été repéré par un club du Qatar, Al Sadd Sports. A seize ans, j’ai donc quitté ma famille et mon pays, et je me suis retrouvé sans aucun compatriote à Doha (la capitale qatarie). J’ai passé quatre ans dans cette ville. Au début, c’était difficile mais j’ai été bien accompagné, bien pris en charge. J’ai d’abord joué, pendant deux ans, avec les Espoirs d’Al Sadd puis deux ans avec l’équipe fanion. Cela m’a permis d’être deux fois champion du pays et de remporter une fois la Coupe du Roi ! Et comme j’avais des coéquipiers serbes et américains, j’ai appris plein de choses ! ».
Ce goût du voyage et de l’ouverture à d’autres cultures va, ensuite, mener Salman Dicko en France. Une arrivée dans l’Hexagone, en janvier 2007, d’autant plus aisée que le français est, avec l’arabe, l’une des deux langues officielles de la Mauritanie. Destination : le petit village de St Joseph, dans la Loire. « Je suis resté huit ans dans ce club sachant qu’il a d’abord fusionné avec Rive-de-Gier puis avec St Chamond ». Pendant ces huit saisons passées dans le Forez, l’intérieur mauritanien va alterner entre la N3 et le championnat régional.
Cet été, Salman Dicko a repris son bâton de pèlerin, en choisissant de signer à Longueau. « Le projet qui m’a été présenté par les dirigeants et par le coach était intéressant. Le club vise à court terme la N2. Et c’est ça qui m’a plu ».

Des doutes effacés, de l’ambition affichée.

A peine arrivé, l’ancien joueur de St Chamond va immédiatement s’imposer sous ses nouvelles couleurs. « Cela s’est tout de suite très bien passé avec mes nouveaux coéquipiers et avec le staff technique ». Conséquence : dès les matchs de pré-saison, Salman Dicko « cartonne », avec de nombreuses sorties à 20 points/10 rebonds. Pour son premier match officiel, à Fécamp, il confirme, inscrivant 22 points. Et quand il est moins en réussite, comme face à Sartrouville, il sait se mettre au service du collectif en s’occupant du rebond et de la défense.
Las, le néo-Longallois a connu un petit coup de moins bien, fin décembre-début janvier. « Depuis quelques matchs et, surtout, depuis le match à Boulogne-sur-Mer, la semaine dernière, Salman était dans le doute. La réussite aux shoots et aux lancer-francs avait notamment tendance à le fuir » confirme son coach, Franck Haleine. « Je lui ai alors dit : ‘lâche-toi, joue ton jeu’ ».
L’intérieur mauritanien, en parfait compétiteur qu’il est, a parfaitement compris le message et s’est donc mis sur son 31, samedi, pour offrir à son équipe une victoire de belle facture (85-69) contre le quatrième du championnat !
De quoi aiguiser les appétits…. « Salman s’est rassuré. Il avait besoin de refaire un gros match pour montrer qu’il est là » explique Franck Haleine. « Maintenant, il faut qu’il maintienne ce niveau de jeu, qu’il garde l’enthousiasme affiché ce week-end ».
Quant au joueur concerné, il avoue être soulagé : « Je suis content car nous avons fait un très bon match. C’est une belle revanche par rapport au match à Boulogne ». Et d’ajouter plein d’ambition : « Nous sommes actuellement dans les objectifs. C’est bien mais je l’avoue : j’aurais aimé que nous soyons mieux classés ». Nul doute que si Salman Dicko revêt régulièrement son « costume d’Américain », l’ESCLAMS, actuellement 8ème mais à seulement un point du 3ème, deviendra un des V.I.P de la poule H !

Laurent Bracq