Après une nouvelle saison à la présidence du Hockey Club Amiens Somme, Jean Baptiste Ripoll nous évoque les satisfactions de celle-ci et les efforts mis en œuvre pour refaire d’Amiens, une place forte de la formation du hockey français.
Globalement, comment s’est passée cette saison pour le HCAS ?
Pour y répondre, je voulais rappeler des propos que j’avais évoqués lors du dernier entretien de fin de saison, l’année dernière, “On veut se repositionner là où les Gothiques doivent être, c’est-à-dire dans le haut du panier”. C’était clairement l’objectif de notre saison, on a travaillé, travaillé et travaillé pour avoir les résultats qui vont avec.
En ce qui concerne ces résultats, on peut citer le parcours des U17 Excellence…
Tout d’abord, les U17B ont terminé deuxièmes de la poule Nord-Normandie-Île de France, avec une qualification en demi-finale, puis à Limoges, ils participaient à la finale. Là-bas, elle fait un gros travail avec une victoire face à Grenoble-Vaujany en ouverture du Final Four ! Il faut noter que la moitié de l’effectif, c’était des surclassés U15, je tiens à les féliciter, eux et les coachs parce que c’est un titre que l’on n’avait jamais gagné avec les mineurs. On va donc accrocher une bannière supplémentaire au-dessus de la patinoire. On commence à avoir des générations qui tournent bien. La médaille de bronze en U15 l’année dernière, ce n’était pas un hasard ! Sur une année civile, certains de ces jeunes ont récolté trois médailles, c’est de bon augure pour la suite.
L’objectif de l’année dernière c’était de retrouver des médailles, là c’est de continuer à en avoir.
Sur cet élan, les objectifs restent élevés ?
On ne se le cache pas, sur les derniers mois et dernières années, nous avons été critiqués sur les résultats, sur la formation, sur le fait de ne plus produire de jeunes. Ça fait deux ans qu’il y a un travail qui est fortement initié pour donner le maximum de temps de glace aux coachs, pour qu’ils puissent travailler correctement. L’objectif de l’année dernière c’était de retrouver des médailles, là c’est de continuer à en avoir. Pour tout ça, j’aimerais remercier l’ensemble du staff parce qu’il y a un travail extraordinaire qui a été fait. Pour nous, il y a deux maîtres mots : fierté et humilité. La fierté parce qu’on sort de quelques années compliquées mais nous sommes conscients de nos fragilités et que l’on doit continuer de travailler. L’humilité parce qu’à l’instar d’il y a quinze ans, il n’y a plus seulement quatre clubs qui dominent, on sent que c’est de plus en plus compliqué.
La formation est au cœur des débats suite au parcours de l’équipe de France lors des derniers championnats du monde (une seule victoire en sept matchs), une pression est ressentie ?
C’est de la pression qui vient autant de la fédération que du club pro, on doit fournir et alimenter. Sur ces sujets de critique, moi je prends la décision de faire confiance à mon staff puisque sur ces deux dernières années, nous avons mis en place des choses et le travail commence à payer. Malheureusement ça prend du temps, mais sur les plus petites catégories on déniche déjà des joueurs donc il faut commencer à travailler. Aujourd’hui on a deux joueurs qui sont en Plan National de détection, un autre en équipe de France U16.
Cette année, vous vous êtes envolé pour le Canada puis la Finlande pour le HCAS…
Oui, en Janvier nous sommes partis au Canada avec les coachs du HCAS, en partenariat avec Jean-Philippe Glaude, qui était venu faire un stage avec nos jeunes l’été dernier. Il nous avait proposé de venir découvrir comment ça se passe là-bas. D’un point de vue cohésion, c’était top et ça s’est ressenti à la fin de la saison ! Ensuite, nous sommes retournés en Finlande pour 6 jours, avec nos U13/U15, et nous avons remporté le tournoi. Ça permet à nos jeunes de découvrir d’autres choses, d’autres façons de jouer et même si on voit que l’on a encore du progrès à réaliser, c’est valorisant.
C’est aussi un travail qui se fait déjà dans les plus petites catégories ?
Oui, en plus d’organiser les tournois annuels au Coliseum pour les U7, U9, U11 et U13, nous avons engagé ces catégories dans beaucoup de tournois extérieurs. On peut s’apercevoir que l’on a même des résultats sur ces catégories-là, puisqu’on a remporté le tournoi de Rouen, de Compiègne et de Caen. En ce qui concerne les U13, ils ont participé au tournoi de Strasbourg dans lequel se trouvaient des pays provenant de toute l’Europe. C’est aussi un objectif pour les années à venir, de rencontrer des équipes que l’on n’a pas l’habitude de rencontrer au quotidien. L’idée c’est de voir ce qui se fait ailleurs.
J’avais annoncé un objectif bien ambitieux qui était d’obtenir 20% d’effectif féminin et aujourd’hui, on y est !
Dans le secteur adulte/amateur, quel est le bilan de la saison des féminines ?
Cette année, c’était un gros renouveau. Renouvellement de coach, d’une majorité de l’équipe, il a fallu aller recruter. Lors de l’assemblée générale de l’année dernière, j’avais annoncé un objectif bien ambitieux qui était d’obtenir 20% d’effectif féminin et aujourd’hui, on y est ! Que ce soit chez les plus petites ou les adultes. L’objectif sur les deux prochaines années : qu’on retrouve un carré final et qu’on aille chercher un titre dans cette catégorie.
Manon Serer, joueuse dans l’effectif féminin nous avait témoigné : « Moi qui suis revenue après 5 ans, je me suis demandée ce qu’il se passait tant c’est incroyable ce qui est maintenant mis en place pour les filles » …
On a mis autant de moyens pour chaque effectif ! La semaine dernière, elles sont parties faire un tournoi à Grenoble avec le bus couchette de l’équipe de Ligue Magnus. On se donne les moyens de nos ambitions et on va continuer dans ce sens-là.
En parallèle, vous faites partie de l’effectif N4, qui s’est offert un beau parcours
Au départ, l’équipe n’était pas forcément partie pour remporter quelque chose. Mais la fin de saison régulière a fait que nous nous sommes qualifiés pour les demi-finales. Ces demi-finales se sont jouées sur trois jours, et nous avons terminé deuxième. C’est de bon augure, on a des ambitions croissantes chaque année. C’est un championnat qui comporte environ 75 équipes, et si on se rapporte à notre seconde place en demie, qui certes ne nous qualifiait pas en finale, nous terminons 6 ou 7èmes.
Organisé par le HCAS, le tournoi des 4 nations s’est déroulé au Coliseum en décembre…
Dans la continuité du travail sur le hockey féminin, qui a été mis en place ces dernières années, la Fédération Française de Hockey sur Glace nous avait contacté l’été dernier et nous avait demandé si nous étions partants pour organiser le tournoi des 4 nations. Nous n’avons même pas hésité, ça a permis de valoriser encore un peu plus le hockey féminin sur Amiens et dans la région Hauts-de-France. Le petit bonus, c’était le trophée de la meilleure organisation de la part du Courrier Picard, c’était sympa et apprécié par tout le monde puisque beaucoup de bénévoles y ont contribué.
Suite à l’arrêt de sa carrière professionnelle, Henri-Corentin Buysse aura-t-il un rôle à jouer au sein du HCAS ?
Suite à sa décision, nous nous sommes rapprochés de lui pour prendre connaissance de ce qu’il souhaitait faire. C’était primordial, d’un point de vue de la formation, de pouvoir capitaliser sur son expérience. À partir de la semaine prochaine, il y a un investissement fort de la part du club puisqu’en moyenne il va travailler une vingtaine d’heures avec nos gardiens. Il va y avoir un gros travail de fait pour les plus petits jusqu’aux plus grands, sur glace et hors-glace. On avait deux heures de « spécifique gardien » et on va multiplier ce volume par dix.
Est-ce qu’un encadrant de cette stature, peut apporter de nouveaux licenciés ?
Forcément, on va parler davantage de nous et on va aussi essayer de réaliser des stages spécifiques pour profiter de la présence d’Henri-Corentin. C’est que du positif. De plus, on a pu trouver un endroit dans le Coliseum pour installer une zone spécifique de tir et de maniement du palet. C’est un gros investissement mais on travaille sur le long terme. On donne les meilleurs outils pour que nos jeunes progressent.
Les regards sont tournés vers l’année prochaine dorénavant, quels sont les objectifs ?
C’est encore une année importante parce qu’on va approcher de la fin d’un cycle 2021/2025 où j’avais évoqué des objectifs bien précis. Chaque année on est de plus en plus ambitieux puisqu’on réussit des choses. L’objectif c’est donc de continuer sur cette voie-là, de résultats, d’investissements, de recherches de partenaires privés. De plus je ne remercierais jamais assez nos partenaires publics : Amiens Métropole, le conseil départemental de la Somme ou la région Hauts-de-France. On s’est doté d’un second minibus et ça fait partie de ces investissements, qui nous aident au quotidien.
Kevin Devigne
Crédit photo : Kevin Devigne / Les Gothiques HCAS