L’entraîneur de l’AC Amiens semble impuissant face à la lente descente aux enfers des siens. Battue à Longueau (2-0), l’équipe amiénoise voit son avenir en National 3 s’éloigner.
Ce n’était pas un grand match…
Comme j’ai dit à mes joueurs à la mi-temps, on n’est pas en régional administrativement parlant, mais dans le jeu ça fait longtemps que mes joueurs ont renoncé à tous les critères que demandent ce niveau-là (N3, ndlr). On joue comme une équipe de régional face à une équipe de régional et on a perdu un match de régional. C’est l’équipe qui avait le plus à perdre qui a perdu malheureusement.
On vit un cauchemar duquel on a du mal à se réveiller.
Ne pas arriver à gagner à Longueau qui avait toujours perdu, renforce-t-il un peu le désarroi de l’AC Amiens ?
On vit un cauchemar duquel on a du mal à se réveiller. Peu importe nos performances, l’attitude des joueurs, c’est difficile à analyser. La situation elle est celle-là. L’objectif aujourd’hui est de se sortir de cette spirale mais on n’y arrive pas.
Sur le scénario de la rencontre, vous manquez l’ouverture du score, prenez un rouge, le match est quasiment fini là pour vous.
Sur leur première frappe ils marquent, nous il faut toujours mobiliser un nombre incalculable de joueurs pour se procurer des actions. Quand il faut faire le dernier geste on n’y arrive pas. Peu importe nos performances, le résultat est toujours le même. Il faut accepter, continuer à travailler, ce n’est que du foot. Nos vies ne dépendent pas de ça, il y a des choses bien plus graves dans la vie. On va continuer à se battre et essayer de se sauver.
On a la sensation que vous n’avez pas de solutions que ce soit sur le banc ou au niveau du système de jeu.
Bien sûr, après je ne vais pas continuer à pleurer toutes les semaines sur l’effectif à ma disposition. On fait avec. Il y a de bons joueurs dans l’équipe, mais je pense qu’ils ont renoncé au paramètre de la performance.
on a joué avec le feu depuis quelques années et aujourd’hui on le paye cash.
C’est dans les têtes, parce que cette équipe-là n’est pas bien différente de celle qui a fini 5e la saison dernière.
L’année dernière, beaucoup d’événements étaient en notre faveur. Je pense qu’on a joué avec le feu depuis quelques années et aujourd’hui on le paye cash.
C’est-à-dire ?
Dans la gestion des effectifs, l’organisation, dans pas mal de choses. En s’appuyant sur des joueurs qui ne nous rendent pas ce que le club leur a donné.
On sent de la fébrilité dans l’équipe depuis le bord du terrain.
Je ne crois pas qu’on soit fébrile. Quand on regarde l’attitude des joueurs, ils n’ont pas peur. Ce sont des joueurs qui ne sont pas conscients de la situation. Ils jouent peu importe ce qui se passe.
Le fait d’avoir perdu contre la lanterne rouge, qui n’avait pas pris un point, va peut-être leur servir d’électrochoc ?
S’il faut sept défaites consécutives… Je ne suis pas sûr, connaissant l’état d’esprit des joueurs. Depuis plusieurs années c’est déjà le cas.
Propos recueillis par Julien Benesteau
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports