L’entraîneur canadien a dirigé son premier entraînement ce lundi matin au Coliseum. De retour à la tête des Gothiques trois ans après son départ d’Amiens, le double vainqueur de la coupe de France se fixe d’abord pour objectif d’atteindre les play-offs cette saison.
Vous êtes de retour à la maison, avec ce premier entraînement, c’est presque comme si vous n’étiez pas parti.
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis mon départ. Ça fait du bien de revenir à Amiens où on a eu du succès avec cette équipe.
Etait-ce dans les tuyaux depuis votre départ d’Angers ?
Lorsque tu perds ton emploi, tu cherches un autre travail. Mais c’est une surprise… Le matin, j’ai vu qu’Anthony (Mortas, ndlr) perdait son emploi, le lendemain c’était moi. J’étais à la recherche d’un nouveau poste et celui qui collait le mieux, c’était ici.
Comment se sont passés ces derniers jours ?
On a négocié avec le président M. Mention, ensuite avec Élie (Marcos, ndlr) et une fois que ça c’était fait, j’ai parlé avec Éric (Medeiros, ndlr) et Mathieu (Pingeot, ndlr), le préparateur physique pour savoir ce qui avait été fait et comment ils avaient préparé l’équipe.
Vous connaissez bien l’environnement et une partie du staff…
Mathieu Pingeot et Éric Chitcatt (préparateur mental), c’est moi qui les ai engagés. Je les connais très bien, on a travaillé ensemble. C’est bien de revenir avec un staff et des propriétaires qu’on connaît.
Avec Éric Medeiros, vous allez travailler au moins cette saison ensemble. Vous a-t-il briefé sur l’équipe ?
Éric a été l’entraîneur des défenseurs, puis des attaquants, donc il connaît l’ensemble des joueurs. Il a eu la chance de coacher dans les deux parties du banc donc je peux avoir autant d’informations de sa part que je peux en avoir de Tas (Mortas, ndlr).
Allez-vous modifier certaines choses ?
Toutes les années, je le rappelle, l’objectif est de faire les play-offs. Cette année, c’est encore le cas. On va travailler sur des points. C’est sûr qu’une bonne partie du début de saison, Anthony n’avait pas de gardien, Riton (Henri-Corentin Buysse, ndlr) n’était pas là. Il y a eu beaucoup de blessés. Un Riton en bonne santé, ça aide à remporter des matchs !
Aussitôt que j’ai été engagé, j’ai commencé à regarder pour bâtir l’équipe
Vous avez signé pour trois saisons à Amiens : quels sont les objectifs à moyen, long terme ?
Aussitôt que j’ai été engagé, j’ai commencé à regarder pour bâtir l’équipe. Il faut voir pour le futur qui on peut aller chercher. En même temps, le focus c’est cette saison pour aller faire les play-offs, mais tu ne peux pas attendre au mois de mars pour commencer à engager des joueurs. Tu n’es pas le seul à vouloir les avoir donc il faut vraiment que tu sois bon pour aller chercher des joueurs qui voudraient venir ici et ne pas attendre que les autres équipes les prennent.
Peut-on s’attendre à des petites retouches dans l’effectif dans les jours qui viennent ?
On a le droit à deux changements, donc si on peut les faire, ça se pourrait.
Avez-vous eu des garanties quant aux moyens mis à disposition pour le recrutement ?
Il y a un petit montant d’argent disponible, on peut faire avec, on verra dans les prochains mois ce qui va se passer.
D’un point de vu sportif, passer d’Angers à Amiens, c’est un peu un retour en arrière.
Ce sont deux équipes avec des visions différentes, un budget différent, donc c’est un autre challenge.
Riton est la pierre angulaire de l’équipe
À quoi voulez-vous que votre équipe ressemble ?
À l’ADN qu’on avait avant. On avait des joueurs intenses qui mouillent le maillot pour les supporters et la ville d’Amiens. Il faut continuer dans cette même veine.
Pensez-vous avoir les joueurs qu’il faut pour jouer ce hockey-là ?
Oui, il y a beaucoup de joueurs travailleurs dans l’équipe. De toute façon, il faut faire avec ce qu’on a. Si on a le retour de tout le monde, ça aide, surtout Riton. C’est la pierre angulaire de l’équipe, quand il n’est pas là tu as beau faire un bon match, c’est différent.
Un mot pour les supporters qui sont ravis de votre retour ?
Moi aussi, je suis heureux d’être de retour, on a eu des bons moments ensemble. Les deux coupes de France, c’était des moments inoubliables ! C’est bien de revenir, c’est bien de leur donner l’espoir qu’on peut y retourner et faire de grandes choses.
Y a-t-il de la pression à revenir dans la peau du sauveur ?
Non, quand tu entraînes, tu es toujours là pour gagner, tu essayes de faire le maximum et de travailler fort. Des fois, il faut que les astres soient bien alignés pour que ça arrive. Il y a beaucoup de travail à faire dans la sélection des joueurs, c’est pour ça qu’il faut commencer très tôt la sélection pour aller chercher un Tommy Giroux ou un Phil Halley qui traîne quelque part. Il n’y a pas de secret.
Julien Benesteau
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports