LES GOTHIQUES – Jean-Luc Mention : « Mario Richer est une option mais pas l’unique »

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Dans la foulée de la victoire contre Nice, le président des Gothiques d’Amiens a accordé un point presse afin de faire le point sur les événements des derniers jours. À la recherche d’un coach « contemporain », il n’exclut pas de finir la saison avec Éric Medeiros à la tête de l’équipe première.

Président, quelle est la situation du club ?

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D’abord sur le match, les joueurs ont montré que ce n’était pas forcément eux le problème. Je les salue parce que ce n’est pas une période facile et qu’ils ont partagé des moments forts avec Anthony (Mortas, ndlr). C’était naturel pour moi qu’Éric (Medeiros, ndlr) soit le coach par intérim. En sachant qu’Élie (Marcos, ndlr), en tant que manager général, a des fonctions organisationnelles plus larges. Il ne peut pas y avoir deux chefs.

Mon objectif premier, c’est la saison prochaine

Est-ce que vous cherchez vraiment un coach ou cette situation peut-elle perdurer jusqu’à la fin de la saison ?

Je recherche un coach, je ne suis pas du genre à attendre les bras croisés. En sachant que mon objectif premier, c’est la saison prochaine. Donc on ne veut pas finir absolument la saison avec un nouveau coach, mais si on a une opportunité, il faut la saisir. Si un coach arrive, il finira la saison pour préparer la suivante. Je ne vais pas recruter un coach pour 4 mois. Entre cet objectif et les disponibilités des coachs, le tir est étroit. Il ne faut pas se jeter sur le premier venu.

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Avez-vous vu le message du kop pendant le match ?

La « solution »… c’est les joueurs. C’est eux qui sont sur la glace. Éric a trouvé quelques solutions. Il faut laisser deux, trois matchs pour qu’une équipe travaille ses défauts. Mon objectif, c’est de faire les playoffs, parce que les playdowns seraient une difficulté supplémentaire.

Humainement, contractuellement, comment ça se passe avec Éric ?

Comme il l’a dit, Éric vit l’instant présent, il fait le job. Il est mis en lumière. Il vise une carrière, pas simplement 4 mois ou une fin de saison. Je ne lui souhaite que le meilleur. C’est un homme que j’apprécie. On aime jouer la complémentarité avec les coachs. Éric est un technicien, il travaille beaucoup la technique, la vidéo. Je lui souhaite qu’un jour il soit coach principal.

D’un point de vue décisionnaire, il y a plusieurs actionnaires, le manager général, comment allez-vous vous mettre d’accord ?

Ils ont des décisions consultatives, à partir du moment où c’est moi qui suis exposé, c’est moi qui ai la voix prépondérante. Ce fut le cas avec Anthony, même si ça a été une décision concertée. J’avais la majorité mais pas l’unanimité.

On est des gestionnaires avant tout et je ne veux pas être le fossoyeur des Gothiques

Quelle était votre position au moment où il a été décidé de ne pas garder Mario (Richer, ndlr) pour promouvoir Anthony à l’époque ?

J’ai suivi la décision des actionnaires. On voyait une période très difficile arriver avec le covid. On est des gestionnaires avant tout. On est de passage, on veut pérenniser le club et je ne veux pas être le fossoyeur des Gothiques. Le financier peut parfois rattraper des problèmes sportifs. Il faut jouer de ces deux atouts. On ne va pas cramer des cartouches inutilement si on n’a pas les sous.

La décision il y a huit jours (de se séparer d’Anthony Mortas, ndlr) était-elle aussi la vôtre ?

Sur le timing, ce qui s’est passé, c’est ce match à domicile (défaite contre Chamonix, ndlr) qui m’a fort déplu. C’était la goutte d’eau. Ensuite, ça tombait sur une trêve, nos joueurs étaient disséminés à droite à gauche, donc la fenêtre de tir, c’était le mercredi matin pour l’annoncer aux joueurs, puisqu’il y avait entraînement le soir. Le timing n’a pas été parfait parce qu’ils l’ont appris par les médias et non pas par le président parce que j’étais encore en réunion avec Anthony. Si ça avait été le lundi, on n’aurait pas eu le temps de voir tous les joueurs. D’ailleurs pour la petite histoire, le président d’Angers a fait exactement la même chose, juste avant la reprise de l’entraînement.

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Mario Richer n’aura pas fait long feu à Angers, malgré une qualification en finale de la Continental Cup. Une partie du vestiaire angevin s’est plaint de certaines de ses méthodes.

Pour déminer un peu les choses, Mario Richer n’est toujours pas disponible. Il est toujours en négociation avec son club, donc à partir de ce moment-là, les discussions ne sont pas possibles. En sachant que dans la chronologie des événements, j’ai d’abord reçu Anthony, avant d’appeler Mario. Pour l’instant, Mario a dit que ce n’était pas son option n°1 de revenir à Amiens. Aujourd’hui, tout peut arriver, en fonction des négociations avec Angers.
Mario est une option, des agents vont faire le boulot, mais ce n’est pas le seul coach. Il faut qu’il soit intéressé et qu’il soit en état psychologique de venir en tant que leader. Il y a d’autres opportunités intéressantes. On ne peut pas dire qui on recrute si ce n’est pas déjà fait. On a aussi des obligations par rapport à la Ligue et si on n’a pas le timing idéal, on sera « contraint » de finir la saison avec Éric. Ce n’est pas à exclure. C’est une contrainte qui peut être intéressante financièrement.

Il nous faut un coach contemporain.

Vous, quelle est votre option n°1 ?

Je pense que le hockey évolue comme tous les sports. Il nous faut un coach contemporain. Pour Amiens, il nous faut un bon coach-sélectionneur, même si on a des agents de joueurs. Sa capacité à animer un groupe, à mettre en place des techniques contemporaines de hockey et attirer des bons joueurs, c’est le triptyque du bon coach. Donc je prends mon temps parce qu’on a « grillé une cartouche » et je ne veux pas repartir sur un mauvais choix. J’entends et je sais écouter le public, mais il ne faut pas avoir qu’une option dans la vie et avoir la possibilité du choix, c’est toujours plus confortable. Je répète : Mario est une option, mais pas l’unique.

Que l’intérim d’Éric se poursuive ou non, d’autres changements sont-ils à prévoir dans l’équipe première ?

À partir du moment où Éric a les rênes en main, il nous dira qui le suit ou pas, qui fait le job ou non. Il pourrait y avoir des ajustements pour appliquer nos techniques de jeu. Ça met du challenge chez les joueurs de se dire que rien n’est acquis. Il faut mouiller le maillot car ils peuvent être sanctionnés. Ce sont des professionnels, il faut qu’ils prennent conscience de leur rôle aussi.


Propos recueillis par Julien Benesteau
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports