C’est à 16h ce samedi que sera donné le départ des 24 Heures du Mans. Troisième course de la saison d’Endurance pour l’Amiénoise Lilou Wadoux et son team français. Mais surtout sa 1ère participation à l’épreuve mythique.
Voici donc Lilou Wadoux en passe de toucher du doigt le Graal de l’Endurance auto, en LMP2, juste en dessous de la catégorie reine Hypercar. La Samarienne va prendre part ce week-end aux 24 Heures du Mans. « C’est une course mythique, magique, extraordinaire. J’ai commencé à regarder les 24 Heures à 15 ans, quand j’ai débuté en karting, après avoir arrêté le tennis parce que je m’étais fait mal au dos. Alors être au départ, c’est formidable ! En plus, l’an prochain, les 24 Heures du Mans auront cent ans, ça veut dire quelque chose… J’ai l’impression de rentrer un peu dans l’Histoire » estime Lilou Wadoux.
Mais 2023 paraît encore bien loin pour celle qui a pris la sage habitude de ne pas brûler les étapes. « La préparation pour Le Mans, je ne vais pas mentir, c’est depuis la fin de la saison dernière pour moi qui arrive de l’Alpine Cup, a confié Lilou Wadoux au micro de France Bleu Maine. Je me demandais surtout comment j’allais faire pour être prête à la première course (NDLR : les 1000 Miles de Sebring) car la LMP2, c’est beaucoup plus exigeant, plus de choses à apprendre. On ne peut pas comparer l’Alpine A110 Cup que je pilotais l’an dernier et l’Oreca 07 – Gibson de cette saison. Ni les deux championnats. Les différences sont gigantesques ! Quand j’ai fait le Rookie Test à Bahrein (en novembre dernier), je suis montée dans la voiture, je me suis dit : je ne vais jamais réussir à rouler avec ça… Après le premier tour, je me disais : ça va être compliqué. Et puis au fil des tours, j’ai commencé à me sentir à l’aise. »
La suite, on la connaît. Après ces essais concluants, Lilou Wadoux a signé chez Richard Mille Racing Team. Le contact avait d’ailleurs été noué… dans la Sarthe, en août dernier : « Ma seule petite expérience au Mans, c’est l’année dernière, j’avais fait la course Porsche d’ouverture, en tant qu’invitée, ce qui m’avait permis déjà de découvrir beaucoup de choses. Mais toutes les sollicitations cette saison et surtout là, au Mans, je n’y étais pas trop habituée. Heureusement, à l’aide du team, j’arrive à gérer, je me sens de plus en plus à l’aise » sourit l’Amiénoise.
Charles (Milesi), c’est une pointure en LMP2 !
Lilou Wadoux
Ce qui rassure surtout Lilou Wadoux, ce sont les progrès collectifs de son team à Spa, le mois dernier. Et la bonne entente dans le trio de pilotes qu’elle forme avec Charles Milesi, son conscrit de 21 ans et le « doyen », Sébastien Ogier, 38 ans et huit titres de champion du monde des rallyes. « C’est vraiment une chance d’avoir ces deux coéquipiers, ça m’apporte tellement de choses… Pour progresser, il n’y a rien de mieux ! Sébastien a déjà vécu beaucoup de choses que je découvre seulement cette année. Il me donne une analyse pour que ça se passe au mieux. Et Charles, c’est une pointure en LMP2 ! On a la chance de l’avoir pour nous aider à progresser. On est une équipe soudée, on est quasiment toujours tous les trois. Quand l’un roule, les autres sont derrière les ingénieurs et regardent, souligne la Picarde. Même si ce week-end, quand je ne serai pas au volant, il faudra que j’arrive à me reposer, parce que c’est une course éprouvante et dure. Mais je pense que quand je sortirai de la voiture, j’aurai envie d’être au calme. »
En attendant, les premiers essais au Mans ont vu l’Oreca-Gibson #1 monter en puissance au fil des jours et des tours, jusqu’à décrocher mercredi la 7ème position sur les 27 voitures engagées en LMP2, un peloton bien plus fourni que lors des deux premières courses de la saison. Mais l’équipage du Richard Mille Racing Team a reculé jeudi, ne signant que le 17ème temps d’une séance dominée par les 2 Oreca du team américain United Autosports. Alors que les 2 Toyota Hybrid dominent en Hypercar.
Chez Richard Mille Racing, Charles Milesi a été sans surprise le plus en réussite pour améliorer les chronos : le camarade d’écurie de Lilou Wadoux vise forcément la passe de deux au Mans, puisque l’an dernier, à seulement 20 ans, il faisait partie du trio qui avait remporté la course mythique dans cette catégorie LMP2. Mais c’était au sein d’un autre team, l’équipe belge WRT. Quant à Lilou Wadoux, loin de s’enflammer avant ses premières 24 Heures, elle ambitionne simplement de « les finir, déjà. Et d’apprendre pour progresser tout au long du week-end. »
Les 24 Heures du Mans – Circuit de la Sarthe – Départ ce samedi à 16h.
Les prochains rendez-vous :
10 juillet : 6 Heures de Monza (Italie)
11 septembre : 6 Heures de Fuji (Japon)
12 novembre : 8 Heures de Bahreïn
Vincent Delorme
Crédit photos : DR (Richard Mille Racing Team)