Après la défaite des Amiénois face à Saint-Malo (20-22) au match aller des 16èmes de finale de Fédérale 3, l’entraîneur Martin Saleille estime que « 2 points de retard, ce n’est rien » car son équipe produit, selon lui, plus de jeu.
Il y a forcément de la déception, Martin, après cette défaite au stade Charassain ?
Oui, on est déçu aujourd’hui par le résultat car on pouvait faire bien mieux. En première période, on savait que l’on avait le vent pour nous et on a su l’utiliser. Surtout dans le rythme, on les a dominés et on a su les asphyxier comme on le voulait. Ils ont commis des fautes parce qu’ils étaient cuits et qu’ils ne pouvaient pas faire autrement pour nous stopper. A la pause, j’ai prévenu de ne pas déjouer et de faire attention au rythme. Finalement, on n’arrive pas à imposer notre jeu et l’on se met à faire des fautes à notre tour. Après, il reste la seconde période (le match retour, ndlr). Nous sommes seulement à la moitié du chemin.
On a senti les joueurs touchés moralement ?
Ils sont surtout dégoûtés car on n’a pas vraiment joué en seconde période. Ils (les Malouins) ont ralenti le jeu, haché le rythme et l’on a pas su y répondre. Les mecs ne sont pas fatigués car en seconde période on a passé plus de temps à attendre qu’à jouer. Il y a de la frustration car il ne s’est rien passé en seconde période. Ils font deux belles actions, bravo à eux mais c’est tout…
Comment expliquer votre deuxième mi-temps ?
On est en double supériorité et on doit leur marcher dessus clairement mais l’on a pas su en profiter. On n’a pas su mettre la main sur le ballon et à partir de là pas pu mettre notre jeu en place. Ils ont su utiliser le jeu au pied et nos erreurs de couverture. Ils ont développé un jeu très frontal, comme on s’y attendait. On a aussi commis trop de fautes et quand on a eu le ballon on n’a pas su accélérer et enchaîner.
Les erreurs ont aussi fait très mal aujourd’hui ?
On fait beaucoup d’erreurs sur des fautes de mains par exemple ou des soutiens en retard. Cela leur donne des ballons d’attaque et les remet dans le match. C’est pour moi des erreurs d’inattention, de précipitation. C’est dommage mais ça fait partie du jeu.
On en est seulement à la mi-temps
Il faut maintenant aller chercher la victoire là-bas..
Oui, on en est seulement à la mi-temps et deux points de retard, ce n’est rien. Ils ont pris deux rouges, ce qui va les priver de deux joueurs au retour. Physiquement, on a livré un gros combat qui va laisser des traces, même si de notre côté je n’ai pas senti les joueurs trop marqués. Je sens les mecs prêts pour aller leur faire la guerre là-bas et obtenir la qualification.
Ca va se jouer sur quoi ?
On dit toujours l’envie mais je pense que les deux équipes auront envie comme on a pu le voir aujourd’hui. Je pense que le réalisme et le fait de marquer rapidement seront importants. Ils n’ont que deux points d’avance, ce n’est rien, il suffit de gagner de trois points…
Il va y avoir de la pression à gérer ?
Mine de rien, on aime bien être dans les cordes ! En début de saison, on voulait avoir ce statut de favori mais cela ne nous a pas vraiment réussi. Derrière, quand on a été dans les cordes, on a su réagir. Et quand on a été dominés en première période, on a souvent su répondre. Quand on joue au rugby, je pense que pas grand-monde ne peut nous arrêter. Il faut voir la première période car ils ne voient pas vraiment le jour. Ils marquent un essai mais il y a une faute en plein milieu non sifflée et on fait un en-avant à 2 m de l’en-but. C’est très bien défendu et on avait marqué un essai du même type face à Strasbourg. Mis à part ça, on domine. Le rugby va gagner ! Et nous on joue au rugby…
Vous avez eu du mal dans la conquête : comment l’expliquez-vous ?
Oui, clairement, on a été dominés en mêlée et en touche. On savait qu’ils étaient puissants en mêlée et performants en touche. Après on rate beaucoup de lancers. Après quand il y a un avant en moins, on pousse à 7 et pour lancer le jeu sans 8 c’est plus compliqué. Cela nous a privé de plusieurs ballons d’attaque et de lancement de jeu. C’est peut être une erreur stratégique de ne pas avoir trop travaillé la touche cette semaine. On va corriger cela pour la semaine prochaine.
Il n’est pas question de renier son jeu…
Non pas du tout, on ne va pas surjouer mais on jouera notre jeu. C’est toujours ce que l’on a voulu faire cette saison et il n’y a aucune raison que ça change. Je pense que si l’on joue notre rugby, ça va le faire et les garçons en sont conscients. Ralentir le jeu, ça nous va pas du tout et on va tout faire pour que ça aille vite la semaine prochaine.
En seconde période, vous avez été beaucoup pénalisés, comment l’expliquez vous ?
L’arbitre a changé sa façon d’arbitrer en seconde période et l’on n’a pas su s’adapter. Il faut que l’on soit plus intelligents sur ces phases-là. Ils (les Malouins, ndlr) aiment quand le jeu est lent et ils ont su s’adapter pour ralentir le jeu.
Vous êtes finalement tombés dans leur jeu en deuxième mi-temps ?
Ils nous ont clairement endormis en seconde période. On n’a pas eu le ballon et quand on n’a pas le ballon, on ne peut rien faire. Sur chaque actio,n il y a avait 3 mecs au sol et on a passé notre temps à attendre. A chaque fois, ça casse le jeu et on s’endort comme des “couillons” ! Eux ils profitent de cela pour souffler puis ils sortent une bonne action. Ce match me rappelle un peu le match face à GTO à la maison. Il faudra rester éveillés pendant 80 minutes la semaine prochaine mais je n’ai pas de doute là-dessus.
Vous aviez fait des changements pourquoi ?
Ryan O’Neill a fait son retour après une blessure la semaine dernière. Ensuite Tramon était suspendu donc on a pris Bichari et fait le choix de prendre Meunier à la place de Salua. Clément Meunier a cette qualité de lancer qui était pour nous importante en l’absence de Tramon. C’est aussi un homme de devoir, attaché au club et l’on savait que dans un match d’hommes, il ne s’effacerait pas.
La réserve a, elle, obtenu son billet pour le prochain tour…
Oui, c’est top ! L’objectif est d’aller le plus loin possible et elle continue d’y croire. Cette équipe n’a pas de limites et prouve à chaque match sa qualité.
Aurélien Finet
Crédit photo : Léandre Leber – Gazette Sports