Analyses un peu différentes entre les deux coachs à l’issue de la défaite de l’Amiens SC contre le Paris FC (1-2). Philippe Hinschberger est, de son côté, satisfait d’à peu près tout… sauf du résultat.
Thierry Laurey, entraîneur du Paris FC
On a mal débuté, sur les 10-15 premières minutes, ça a été compliqué, le temps qu’on se mette en ordre de marche. Je trouve qu’ensuite on a pris le contrôle du ballon, on a fait courir les Amiénois. À 2-0, je trouve qu’on n’a pas forcément bien géré, on se met un peu le feu tous seuls.
Sur la fin, c’était compliqué parce qu’ils ont deux joueurs devant qui sont des colosses. Tu ne sais pas si tu dois fermer les espaces parce que si tu le fais, tu laisses de l’espace au milieu où tu as Lusamba, Benet, Bamba. Ça nous a posé de petits problèmes.
On savait que ce serait un match difficile. Je ne comprends pas qu’Amiens puisse se retrouver 13ème avec un effectif pareil. J’ai vu certains matchs qui étaient des matchs de qualité. Amiens ne doit pas viser autre chose qu’une place dans les 6-7 premiers.
Ce n’est pas tant qu’on a plus surveillé Badji qu’Akolo, c’est que ce dernier décroche beaucoup. Celui qui fixe la défense, c’est Badji. Mais celui qui a eu la grosse occasion, c’est Akolo, parce qu’il s’est bien déplacé dans le dos du central. Ça aurait pu changer le match.
Philippe Hinschberger
Déçu du résultat, bien sûr. Du match non, je suis même très satisfait, globalement. On a les occasions pour marquer, mais quand on ne punit pas… Même à 0-2, on a encore les occasions.
On a été présents, c’est ce qu’on avait demandé aux joueurs, il n’y a pas grand-chose à leur reprocher si ce n’est l’efficacité. La défaite est sévère, elle est dure.
On a fait notre match, un très bon début de match où l’on a mis la pression sur l’adversaire, où l’on trouvé des décalages sur les côtés, une grosse occasion pour Chadrac (Akolo, ndlr). Ça méritait vraiment un meilleur sort, mais on ne peut pas être déçus par notre comportement.
On attendait autre chose que contre Le Havre. On savait qu’on avait toutes les conditions pour faire un gros match et on a été présents. Quand il faut taper, on tape, quand il faut féliciter, on félicite.
On est moins bien entrés dans notre deuxième mi-temps.
Le premier but : On perd un ballon, corner, but. On doit faire mieux, ce sont des ballons que tu ne dois pas perdre. C’est petite cause, grands effets.
La leçon, c’est que quand on montre une image positive, qu’on a un comportement globalement bon, on rend de bonnes copies. C’est à l’image de notre saison, c’est pas si mal, mais on a des regrets...
Pendant trois mois, on a eu une accumulation de victoires, sur lesquels il faut qu’on surfe et auxquelles il faut qu’on réfléchisse pour la saison prochaine : comment on a fait ? Quels ingrédients on a mis pour marquer ? Pourquoi on a eu beaucoup d’efficacité ? Le critère efficacité est difficile à maîtriser…
Le terrain a été envahi en fin de rencontre, dans la bonne humeur, malgré la défaite : De temps en temps, il faut l’oublier, c’était une belle soirée, on a eu un beau match, c’est bien de communier avec le public. C’est vrai qu’il n’y a pas le résultat au bout, mais personne ne peut vous en vouloir sur un match comme celui-là quand il n’y a pas le résultat au bout. C’est plutôt sympathique.
On n’a pas battu de top 5 mais l’année dernière, à Grenoble, on finit 4ème en n’en battant pas un non plus, sauf Toulouse à la 2ème journée. Là, on n’a pas battu le Paris FC mais on a fait un très bon match, on a largement été à la hauteur. Pourquoi on est 13èmes et eux 4èmes ? Parce que ça peut être chirurgical.
Le classement, c’est celui qu’on mérite, il reflète ce qu’on a fait sur la saison. Même si ça fait mal, c’est la vérité.
On fait un très bon match, le meilleur depuis Dijon ici (1-1 le 19 mars, ndlr). Si on veut s’améliorer, il faut amener de la justesse dans les 30 derniers mètres, dont on arrive à s’approcher assez facilement.
C’était la saison de l’inconstance.
Morgan Chaumier
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports