Médaille de bronze aux Jeux Paralympiques en aviron, la sociétaire du Sport Nautique d’Amiens Erika Sauzeau était l’invitée d’honneur de l’assemblée générale du CDOS qui s’est déroulée dans le cadre de la Maison des Sports à Amiens.
Un lieu qu’elle aime particulièrement car c’est celui qu’Erika a choisi pour s’attaquer, prochainement, à un record du monde. Elle s’est en effet engagée pour tenter de battre le record du monde ergomètre sur 5 et 10km. Une promesse qu’elle a faite à Hélène Lelièvre du Conseil départemental et qui a désormais un bureau à la Maison des Sports.
Erika Sauzeau a aussi profité de l’occasion pour remercier le Département de la Somme pour son soutien et qui lui a dans le cadre de Paris 2024 apporté une aide appréciable pour le financement d’un équipement de pointe et qu’elle n’aurait jamais pu s’offrir. Ce bateau lui permettra de s’entrainer normalement.
Erika est revenue sur son séjour à Tokyo, son retour à la vie normale et ses projets car elle entend bien participer aux Jeux de Paris en 2024.
« D’abord, nous avons été confinés durant trois semaines à notre base de Villeneuve sur Lot, avec interdiction de sortir. Le personnel était testé chaque jour. Nous étions donc soumis à des règles très strictes et par exemple, nous avons du télécharger deux applications afin de nous localiser et surtout avec interdiction de sortir.
Nos deux premières courses ont été disputées à 49 degrés avec une humidité de 80%. Il faut savoir qu’à 50 degrés les courses n’auraient pas eu lieu.
Nous ne sommes arrivés à Tokyo que cinq jours seulement avant les compétitions. C’était très dur surtout avec les décalages horaires. Il y a en effet sept heures de décalage et quand on sait qu’il faut une heure par jour pour récupérer, vous imaginez. Mais il a fallu s’adapter et ce qui a été très difficile, c’est la température. Nos deux premières courses ont été disputées à 49 degrés avec une humidité de 80%. Il faut savoir qu’à 50 degrés les courses n’auraient pas eu lieu. Il a donc fallu composer avec les conditions météo mais aussi le vent.
Nous avons déroché la médaille de bronze mais nous avons eu aussi le record olympique et battu les Anglais qui sont les champions de la discipline. C’est vrai que si les Jeux avaient eu lieu comme prévu en 2020, je n’aurais pas été sélectionnée.
il ne me reste plus que 40% de force dans ma jambe gauche
Pour y arriver, il a fallu beaucoup de travail, d’investissement. L’aviron est très technique et nécessite beaucoup de force physique. J’ai passé avant beaucoup d’heures sur les bateaux et sur plusieurs types de bateaux. Il fallait aussi que je m’adapte au niveau de mon handicap car il ne me reste plus que 40% de force dans ma jambe gauche. D’où un déséquilibre dans le bateau et qu’il faut corriger en permanence.
Nous sommes tous dans l’équipe de France en situation de handicap des membres inférieurs et chacun avec un handicap différent. Tout le monde ne peut pas ramer avec tout le monde. Toute cette préparation s’est faite en 18 mois.
Quand je suis partie pour Tokyo, je n’avais qu’une idée en tête: une médaille.
Je n’avais jamais fait de compétition en aviron et je suis allée d’abord aux championnats d’Europe. Nous avons ramené une médaille d’argent. Quand je suis partie pour Tokyo, je n’avais qu’une idée en tête: une médaille.
Pourtant je ne connaissais pas nos adversaires sauf que je savais que les Anglais et les Italiens étaient très forts. Le mental est très important. Il est en effet déterminant comme le sont l’alimentation et la préparation. Vous pouvez être prêts le jour J, si vous n’avez pas le mental, vous ne ferez rien. Je connais des athlètes qui perdent leurs moyens le jour J.
Il faut savoir se recentrer sur soi même, ne pas subir la pression extérieure et ne pas en rajouter. Personnellement, je n’ai pas été stressée aux Jeux ni aux championnats d’Europe. Je me suis dit que tout le travail avait été effectué avant et que ce jour de la compétition, cela ne pouvait être que du bonheur. »
Erika Sauzeau a évidemment abordé les Jeux de 2024 auxquels elle va mettre toute son énergie pour se qualifier. Nous aurons bien sûr l’occasion d’y revenir.
Lionel Herbet
Crédit photo : DR