Apres la victoire face à Chauny, Florent Ramseyer, ailier de l’ASCBB, est revenu pour nous sur le début de saison de son équipe.
Est-ce que tu peux te présenter rapidement ?
Je m’appelle Florent Ramseyer, j’ai 31 ans, je suis basketteur et éducateur sportif. Je suis un poste 2-3. Je fais du basket depuis l’âge de 5 ans, c’est mon père qui m’a mis dedans. Mon père était basketteur, il a côtoyé un petit peu le monde professionnel mais lui ne l’était pas forcément.
Depuis combien de temps es-tu à Amiens ?
C’est ma deuxième saison à l’ASCBB. J’ai effectué une saison à Longueau il y a 3 ans. Après je suis parti pour Salon-de-Provence. L’année dernière c’était la saison en pré-nationale durant laquelle on n’a pas joué. Quand j’étais à Salon-de-Provence ma femme attendait notre fille et en fin de saison on s’est dit que c’était mieux pour nous et pour la petite de se rapprocher de la famille et donc d’être sur Amiens.
L’équipe a dû faire face à une situation difficile en présaison avec le départ de David Haleine. Comment l’as-tu vécu ?
Je n’ai pas été surpris parce que l’entraineur avait annoncé la couleur depuis le début. Il avait dit qu’on allait redescendre en pré-nationale et qu’on allait prendre des vestes chaque week-end. Donc quand tu as des nouveaux joueurs comme Baptiste Noé qui arrivent dans le club avec des objectifs et des jeunes qui montent, si tu as un coach qui n’a pas forcément d’objectifs pour l’équipe et qui annonce dès le début de saison qu’on va descendre ce n’est pas facile pour l’équipe.
Du coup, est-ce qu’on peut dire que l’arrivée de Frédéric Domon, qui faisait déjà partie du club, vous a fait du bien ?
C’est vrai que l’arrivée de Fred Domon ça nous a fait du bien, il nous a apporté énormément de chose depuis qu’il est arrivé. C’est un coach qui était déjà au club et c’est un avantage.
Le fait que ce soit un ancien joueur, ça vous aide ?
Il nous comprend mieux en tant que joueurs. Il voit tout ce qui se passe sur le terrain, les comportements, les émotions, les réactions, et il comprend nos réactions, nos émotions. Ça facilite énormément de choses. On n’a pas besoin de communiquer autant avec lui pour qu’ils nous comprennent, et ça c’est un vrai avantage. Apres, moi, avant de valider le fait que je sois dans l’équipe avec Fred, j’ai eu une longue discussion avec ma femme, avec les joueurs qui ont déjà joué avec lui parce que je savais que c’était un coach qui a un fort caractère mais moi aussi j’ai un fort caractère donc ça pouvait faire des étincelles.
Comment ça se passe avec les coachs de l’équipe au vu de ton fort caractère ?
Je suis fier et heureux d’avoir deux coachs comme Stéphane et Frederic car grâce à eux l’équipe vit bien, bosse dure pour se maintenir et rendre fière les gens qui portent les couleurs du club.
On oublie souvent l’importance des assistants coach, tu peux nous en dire un plus sur le rôle qu’a Stéphane Noé au sein de l’équipe ?
Stephan Noé est le coach assistant que tout le monde rêverait d’avoir, dans le sens où c’est un coach et non un assistant. Le binôme Fred/Stéphane ça donne tout de suite un sens et une crédibilité. Fred n’hésite pas à laisser Stéphane gérer la séance du lundi, ça prouve la confiance qu’ils ont l’un envers l’autre. Stéphane est une personne qui apporte énormément de sérénité dans le groupe, mais aussi beaucoup de conseils basket et humain car nous restons tout de même une équipe très jeune.
L’équipe s’est retrouvée dans une période compliquée, vous subissez 6 défaites consécutives. Comment as-tu vécu ça toi ?
On commence la saison sur deux victoires, ça fait une saison qu’on n’a pas joué donc on est dans l’euphorie. Le troisième match on joue Wasquehal à domicile, on fait un plutôt un bon match même si on perd, ce n’est pas une grosse défaite, on arrive un peu à les accrocher et étant donné que c’est une équipe qui joue la montée on ne revient pas vraiment à la réalité. Apres quand on va jouer contre des équipes comme Paris on se rend compte qu’on est quand même le petit poucet de la poule. Donc c’est vrai que les 6 défaites nous on remit la tête à l’endroit. Cette série de défaites nous a ramené à la réalité.
On a eu moins de préparation que les autres équipes
Durant cette mauvaise série vous subissez deux défaites où vous encaissez plus de 100 points alors qu’au début de la saison la défense était une force, qu’est-ce qui vous arrive sur ces deux défaites ?
Ouais c’est vrai que c’était une force, au début on était en forme physiquement, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas joué donc je pense c’est une des raisons de nos gros matchs aux débuts. Apres le fait de reprendre les matchs, les entrainements, de retrouver un rythme fait que physiquement on était plus dedans. Le coach qui arrive au milieu de la présaison ça n’a pas aidé non plus, on a eu moins de préparation que les autres équipes.
J’ai parlé avec le coach et il m’a clairement dit que tu étais ciblé par les défenses adverses. Pourtant tu es actuellement meilleur scoreur de NM3. Comment fais-tu pour continuer à contribuer alors que les défenses sont souvent concentrées sur toi ?
Je suis patient, je sais déjà que les défenses vont être prêtes. Soit elles vont donner beaucoup d’aide soit elles vont mettre en place une boîte pour me gêner le plus possible. Et du coup j’anticipe sur les aides ou sur les boîtes, quand il y a une aide sur moi je sais que je peux compter sur Salmane Dicko ou alors sur le joueur à l’opposé. Apres ça fait quand même 5 ou 6 saisons de suites où je finis meilleur scoreur de la division dans laquelle je joue donc j’ai l’habitude d’être ciblé.
Est-ce un objectif pour toi de finir meilleur scoreur ?
Non, l’objectif c’est de se maintenir. Après être meilleur scoreur ça serait la cerise sur le gâteau. Mais si je finis meilleur marqueur alors qu’on redescend en pré-national ça n’aura aucune valeur.
L’équipe a récemment été renforcée avec l’arrivée de Rayan El Aissoug et de Cheddly Abdallah Omar, que peux-tu nous dire sur eux ?
Ils apportent énormément. Déjà, j’ai l’impression qu’on perd moins de ballons quand Baptiste (ndlr : Noé) sort pour souffler. Il est l’organisateur du groupe en terme de vision de jeu et de capacité à servir les copains quand ils sont ouverts, mais il sait également prendre ses tirs quand l’occasion se présente. Les deux nouvelles recrues arrivent bien à remplacer Baptiste quand il n’est pas sur le terrain. Rayan (ndlr : El Aissoug) est comme un petit frère depuis maintenant 5 ans, il nous apporte beaucoup sur la défense sur l’homme, il attaque bien le cercle et il est encore en train de prendre ses marques sur les tirs extérieurs. Cheddly (ndlr : Abdallah Omar) a une bonne adresse à 3 points et il fait preuve de sang-froid, il ne panique pas quand il a le ballon. Ils nous soulagent beaucoup on n’a plus besoin de regarder derrière nous pour voir si la balle passe le milieu de terrain. Ça se ressent dans l’équipe, on met moins la pression aux meneurs et ça leur permet d’être plus à l’aise.
Je suis très fier des jeunes joueurs qui progressent
Vous êtes une équipe encore jeune, la dernière saison vous n’avez pas beaucoup joué ensemble. Comment ça se passe avec le reste de tes coéquipiers ?
Je suis très fier des jeunes joueurs qui progressent, comme par exemple Benjamin ( ndlr : Reinert) qui a énormément progressé depuis la saison passée. Il défend sur moi aux entrainements, je suis souvent sur son dos mais ça le motive. Il est en train de passer un cap et j’ai hâte de voir ce que ça donnera dans quelque temps. Il y a également Jordan (ndlr : Gaydu) avec qui je travaille souvent en dehors des entrainements collectifs. C’est un bosseur et lui aussi est en train de monter en régime, j’ai hâte qu’il joue avec nous. Apres il y a des joueurs plus expérimentés sur qui je sais que je peux compter. Emilien Boinet par exemple, qui est très polyvalent et qui n’hésite pas à effectuer le travail de l’ombre sur les rebonds défensifs ou sur les box out pour ne citer que ça. Salmane Dicko aussi qui nous apporte beaucoup d’expérience et ses qualités près du cercle. Je pourrais également citer Dylan (ndlr : Meulemeester) qui est un joueur que j’apprécie particulièrement car c’est quelqu’un avec qui j’ai énormément échangé depuis mon arrivé au club. Il fait preuve de beaucoup de sang-froid et communique beaucoup. Quand je suis arrivé il m’a tout de suite compris et mis à l’aise.
Le prochain match est un déplacement à Neuilly qui n’a pas encore gagné un seul match. Ils sont derrière vous au classement. On peut parler de victoire obligatoire ?
Le match contre Neuilly est vraiment important, on a déjà fait une erreur contre Beuvrages où on perd de 9 points. On fait -9 contre Wasquehal et -9 contre Beuvrages qui sont deux équipes totalement différentes en matière d’intensité et de densité sur le terrain. Donc le problème c’est nous, et on sait que c’est nous. Maintenant il faut qu’on soit dedans pendant 40 minutes. On doit être actifs, on doit se parler et on doit garder cette énergie-là. Un joueur comme Clavel Ndema Moussa le fait très bien, quand il met cette énergie-là sur le terrain il la transmet à toute l’équipe et il l’a fait contre Chauny, ça nous a aidés à gagner. Clavel est un atout majeur pour l’équipe, ses qualités physiques et l’énergie qu’il apporte sont essentielles pour nous. On devra avoir cette énergie-là lors du prochain match. C’est un match que l’on doit prendre.
Deparis Maxime
Crédit photo : Coralie Sombret / Kevin Devigne Gazettesports.fr