Alors que l’activité repartait de nouveau avec la rentrée et après la période estivale, les structures équestres ont dû de nouveau faire face à un confinement. Un nouveau casse-tête logistique pour gérer l’activité et le bien-être de l’ensemble de leur cavalerie, mais aussi un nouveau coup dur financier.
Le Centre Equestre de Picardie a connu comme tout le monde le premier confinement dans un certain flou, car personne n’était préparé à vivre cela. Petit à petit et au gré des annonces et aménagements, la structure a pu organiser la sortie quotidienne de ses équidés le tout en essayant de satisfaire au mieux sa clientèle et ses propriétaires. Une période compliquée sur le plan économique, avec des frais mais plus de possibilité d’activité, donc de rentrées d’argent. Comme de nombreuses structures, les beaux jours lui ont permis de limiter ses frais et simplifier les choses en mettant de nombreux poneys et chevaux en pâture. Alors que l’activité avait pu repartir sur de bonnes bases durant la période estivale, le club a connu un véritable coup d’arrêt avec ce second confinement.
Après une rentrée convaincante, grâce à une bonne organisation du club aux nombreuses contraintes, le tout en offrant à sa cavalerie un service de qualité et en réussissant à faire revenir du monde, le deuxième confinement est venu tout stopper. Comble pour le CEP, l’annonce est intervenue deux jours avant le Jumping d’Amiens Métropole concours phare de l’année et occasion en or de repartir de l’avant. Une déception, surtout que les cavaliers étaient au rendez-vous confirmant les changements de l’année dernière et validant le choix du concours en extérieur. S’il y a un manque à gagner évident, les frais engagés pour refaire le sol et équiper la carrière d’éclairage, serviront pour la suite. En effet, la carrière va servir dans le futur et permettre au club d’utiliser cette dernière pour l’ensemble de ses concours tout au long de la saison. Un investissement qui prouve l’impact des bénévoles sur le club, « on était parti pour louer l’éclairage le temps du concours puis nos bénévoles nous ont convaincus que ce serait bien plus intéressant et rentable d’en faire l’acquisition. Grâce à eux on a pu l’installer et on pourra bénéficier de cela toute l’année ».
Des concours qui reprendront peut-être avant la fin de l’année mais là encore, des incertitudes planent sur la tenue des concours au mois de décembre. Pour Magdalena, secrétaire très investie au CEP “c’est une véritable déception cette annulation, mais on le redoutait un peu. Ce qui est frustrant c’est que les cavaliers avaient répondu présent validant au passage notre choix de faire le concours en extérieur. On va en tirer des leçons pour la saison prochaine, il faut rester positif en espérant que l’on puisse retrouver rapidement les concours et pourquoi pas avant la fin de l’année”.
On va en tirer des leçons pour la saison prochaine
Comment résister à ce nouveau confinent ?
Un deuxième confinement qui est tout de même beaucoup mieux vécu que le premier, les efforts de la Fédération Française d’Equitation ayant permis aux structures équestres de simplifier les choses. En effet, la période ne permet pas de mettre tous les chevaux en pâture comme en mars mais de nouvelles mesures simplifient l’organisation. Les propriétaires ont pu dès le début venir sortir leurs chevaux et les clubs ont eu la possibilité de faire venir certains cavaliers dans un nombre restreint pour sortir l’ensemble de leur cavalerie. Cela permet le bien-être des chevaux mais aussi de garder une certaine vie dans le club mais aussi une dynamique économique. “Économiquement nous ne pourrons pas faire des économies sur la paille, le foin ou la nourriture comme en mars donc l’impact risque d’être important. Reprendre les activités avant les vacances de Noël nous permettrait de faire quelques stages et récupérer un peu le manque à gagner », estime Magdalena.
Un plus pour les propriétaires qui restent indispensables pour le club qui a pu aussi poursuivre ses activités liées aux structures scolaires et au public handicapé. “C’est vraiment un confinement particulier et très différent du premier. Heureusement que nos propriétaires peuvent venir car la situation pour sortir l’ensemble de nos équidés aurait été compliquée”, explique Magdalena. Une poursuite de ses activités qui illustre un certain imbroglio et des décisions parfois difficiles à comprendre. En effet, il est donc possible de faire des cours à des publics scolaires mais pas à leurs cavaliers et ceux même dans le cadre de cours individuels. Une situation un peu paradoxale, “on ne comprend pas forcément pourquoi on peut faire cours à un certain public et pas à un autre. Après on respecte les règles et on est déjà satisfait des évolutions par rapport au premier confinement. Fermer le manège n’est pas une chose facile mais pour l’ouvrir on aurait du limiter à deux personnes et obliger le port du masque. Ce n’était pour nous pas possible à gérer”.
C’est donc avec impatience que le club attend les annonces du Président de la République en espérant de bonnes nouvelles pour relancer la machine et permettre au club de s’en sortir. Car l’enchaînement des confinements mais en difficulté de nombreuses structures sportives et les centres équestres ne sont pas épargnés. “Pour le moment un grand nombre de nos cavaliers sont solidaires et n’ont pas demandé le report des prélèvements ou le remboursement. On espère que ça ne va pas durer surtout que l’on ne peut accompagner comme on le souhaite nos cavaliers. On a mis en place des fiches pédagogiques pour essayer de les guider car ils ne sont pas habitués à travailler seul. On s’adapte comme on peut, en essayant d’offrir le meilleur suivi à nos cavaliers malgré les contraintes.”
C’est dans une certaine incertitude sur la reprise d’une activité normale et sur les prochaines mesures mises en place, que le CEP, comme d’autres structure avance au jour le jour en espérant des jours meilleurs…
Aurélien Finet
Crédit Photo : Léandre Leber et Reynald Valleron – Gazettesports