Déjà rattrapé par le RC Amiens en seconde période la semaine dernière, le Pigeonnier a cette fois-ci sombré après la pause contre Saint-Pol-en-Ternois, ce dimanche, pour finalement s’incliner 1-4.
La rencontre avait pourtant plutôt bien commencé pour le Pigeonnier. Après 55 minutes de jeu, si l’issue était encore incertaine, il aurait été difficile d’imaginer un match à 5 buts et une défaite par 3 unités d’écart.
En effet, si les Saint-Polois allumaient la première mèche par Labitte qui obligeait Peuvion à la parade (2′), la première demi-heure était plutôt équilibrée, les deux équipes peinant à conserver le cuir, la faute à des prises de risque importantes et à un jeu pas forcément suffisamment simple. Néanmoins, bien que peu dangereuses, les frappes se succédaient. Côté visiteur, une talonnade osée de Hoguet dans les bras du portier amiénois (3′), un frappe de Billaud hors cadre (13′), une tête puis une frappe de Loyer à côté (14′, 18′). Côté amiénois, une tentative de Souply à côté (4′), une grosse opportunité, la plus grosse occasion de ce début de mi-temps, pour ce même Souply, parti tout seul, éliminant le gardien mais tergiversant trop et voyant ce même portier lui revenir dans les pieds pour mettre en corner, puis la tête dans les bras du gardien d’Idez sur le corner en question (9′) et un coup-franc mis au-dessus par Mansard (21′).
Puis vint la délivrance pour les locaux. Après un gros numéro sur la droite, Souply tentait le centre et, si sa tentative était contrée par un défenseur, il se battait bien et poussait le ballon du pied en retrait vers Mansard qui ne se posait pas de question et ajustait une frappe pure qui venait se loger au ras du poteau et donnait l’avantage aux siens (1-0, 28′). Les visiteurs prenaient un coup sur le casque quand les Amiénois engrangeaient de la confiance. Et cela se voyait sur le dernier quart d’heure de la mi-temps, franchement dominé dans le jeu par les hommes de Frederic Morais. Mais le centre de Souply était claqué par Bossu avant d’atterrir sur la tête d’un partenaire (31′), puis, surtout, le coup-franc d’Heurtel qui prenait le chemin de la lucarne était détourné du bout des doigts sur la barre par le portier pas-de-calaisien (44′). Les Amiénois, bien que pas impérieux tout au long de la mi-temps, avaient eu les plus grosses occasions, avaient bien su maîtriser leur adversaire sur le plan défensif et rentraient donc plutôt logiquement avec l’avantage à la pause, 1-0.
Le Pigeonnier perd pied
Las, la deuxième période n’était pas du même tonneau et les locaux pourront regretter de ne pas avoir su faire le break quand ils en avaient l’opportunité. Pourtant, c’était encore bien Souply qui avait à son actif la première tentative de la mi-temps. Mais sa reprise, dévissée, s’envolait (51′). C’est ensuite que la physionomie du match basculait. Tout d’abord sur une première grosse occasion pour les Saint-Polois, leur plus franche à ce moment du match, quand Brongniart, seul à l’entrée des 5m50, sur le côté droit, ne parvenait pas à tromper Peuvion, qui se couchait parfaitement pour repousser sa tentative (52′). Finalement, cela craquait quelques minutes plus tard lorsque, sur un centre venu de la droite, Loyer surgissait au second poteau pour fusiller Peuvion d’une frappe sous la barre (1-1, 57′). Le tout alors que les joueurs Amiénois protestaient contre ce qu’il considéraient être une faute dans le camp saint-polois. Cela signait le début de la fin pour les Amiénois. Après être arrivé à 55′ de jeu avec l’avantage, 1-0, ils concédaient un 0-4 sur les 35′ minutes restantes.
Car après avoir égalisé, les Saint-Polois ne désarmaient pas et ne tardaient pas à prendre l’avantage. Sur un coup-franc lointain, le ballon revenait plein axe sur Loyer qui isolé, en profitait pour déclencher une frappe que Peuvion touchait, détournait sur son poteau, mais qui mourrait malgré tout au fond des filets (1-2, 66′). Les mouches avaient définitivement changé d’âne. Si Peuvion parvenait à maintenir son équipe dans la match suite à une grosse remontée de balle de Labitte conclue par une frappe (76′), cela n’était que provisoire. Sur un perte de balle, Nnakenyi se retrouvait au duel en position de dernier défenseur et, légèrement en retard, commettait l’irréparable, laissant ses partenaires à 10 (80′). Sur le coup-franc, une main dans le mur contrait le ballon et provoquait un penalty, transformé par Labitte (1-3, 82′).
Les Amiénois se reprenaient un peu, tentant le tout pour le tout dans les derniers instants mais sans se procurer de réelles occasions. C’est même Labitte qui, sur un contre, venait corser l’addition en prenant de vitesse les deux défenseurs sur son dos et en allant se présenter seul face au portier amiénois (1-4, 89′). Le score aurait même pu être plus lourd si Labitte, encore lui, n’avait pas mis sa dernière tentative à côté (90’+1). Bien en place en première période, toujours devant à 35′ du terme, les Amiénois ont complètement lâché physiquement, ne mettant notamment pas le même impact que les visiteurs mais peut-être aussi moralement, semblant s’énerver à partir de l’égalisation, notamment contre les décisions arbitrales. Et c’est donc sur une défaite, 1-4, d’autant plus difficile au regard du scénario que le Pigeonnier quitte la Coupe de France au 3ème tour.
« Très difficile de revenir au score »
Forcément, à l’issue de la rencontre, Wissem Halila, dirigeant du club amiénois était « déçu du match » des siens. D’autant plus qu’il avait vu son équipe être « bien rentrée en première mi-temps. On a très bien joué en première mi-temps, je trouve. » Et si « en deuxième mi-temps, on est rentré avec les même ambitions » comme il nous l’explique, les éléments se sont enchaînés, entre « une erreur de défense » sur le deuxième but et « un fait de jeu qui fait qu’on est réduit à 10 », qui ont fait que « c’était très difficile de revenir au score. On a essayé de presser haut pour revenir, mais on s’est fait prendre en contre. »
Parmi les éléments ayant conduit à perdre le fil en seconde période, Wissem Halila « pense qu’il y a le physique, avec la chaleur, même si c’était pour les deux équipes. » Quant à l’arbitrage, malgré les protestations sur l’instant, il ne voulait pas s’en servir comme prétexte après coup : « On peut toujours dire que c’est la faute de l’arbitre quand on perd, mais je pense que c’est n’importe quoi. L’arbitre il fait son match, c’est un humain, il peut se tromper, c’est vrai que sur un but, il y a, je pense, une faute pas loin de leur surface qui n’est pas sifflé et finalement, ça fait but pour eux. C’est un fait de jeu très important donc ça énerve un peu tout le monde mais ça reste du foot. » Et de conclure très sportivement en évoquant les vainqueurs du jour : « Ils étaient meilleurs que nous, ils ont bien joué, tout simplement. » Signe du bon état d’esprit général autour de cette rencontre qui transparaissait aussi sur le facebook des visiteurs, remerciant l’accueil que leur a fait le Pigeonnier
ES Pigeonnier (R3) – US Saint-Pol (R3) : 1-4 (1-0)
Buts : Mansard (28′) pour le Pigeonnier ; Loyer (57′, 66′) et Labitte (82′, 89′)
ES Pigeonnier : Peuvion – Ledoux, Nnakenyi, Aourinich, Bouzagou – Rami, Allogo – Idez, Mansard, Heurtel – Souply
Entrée : Diouf, Degrendel, Leclerc
Morgan Chaumier
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports