Bénéficiant d’une confiance toute relative de la part de Titi Buengo lors de cette saison 2019-2020 (11 matchs de R1 mais seulement 4 titularisations), l’expérimenté offensif, Michel Monteiro (33 ans) va changer d’air la saison à venir. Il rejoint en effet les Portugais d’Amiens de Benoît Sturbois, en R2.
Bonjour Michel, tout d’abord, pourquoi quitter Camon ?
Je quitte Camon parce que je ne m’y sentais plus à ma place. La saison ne s’est pas passée comme je l’espérais et je n’ai pas eu la confiance du coach. Cela a beaucoup joué dans ma décision de partir. En arrivant à Camon, en tant que joueur d’expérience, je pensais pouvoir apporter ma pierre à l’édifice. C’est dommage, mais jamais on ne m’a fait ressentir que j’aurais un rôle important à jouer dans cette équipe. J’ai aussi ma part de responsabilité. Ils attendaient sans doute un peu plus de moi. Mais je pense qu’à certains moments, j’aurai mérité un peu plus de temps de jeu, dont j’aurai pu profiter pour montrer de quoi j’étais capable.
As-tu des regrets de ne pas avoir été plus associé avec Zahir Zerdab en attaque ?
Ça a été d’autant plus un regret que je connais Zahir depuis 2005-2006, c’était à l’époque de Jean-Guy Wallemme. J’arrivais à Roye à 18 ans et lui descendait de National, on a évolué une année ensemble en CFA. Ça m’a fait vraiment plaisir de le retrouver à Camon. Tout le monde connaît le joueur, il a été longtemps professionnel, il a été international. L’avoir dans son équipe, c’est un vrai régal. Zahir, c’est quelqu’un qui bonifie ton équipe et qui sait tirer le meilleur de chacun de ses partenaires.
Sur le fait de ne pas avoir pu être beaucoup associé avec lui, j’ai trouvé ça dommage parce que je pense que l’on aurait été complémentaires et qu’au fil des matchs on aurait su trouver une complicité qui aurait fait du bien à l’équipe. En étant associé à un joueur comme ça, tout devient plus facile. Les seuls matchs où l’on a été associés, c’était pour deux victoires à l’extérieur, à Dunkerque et à Marck, mais ça n’a pas été reconduit, je trouve ça dommage.
Quel bilan tires-tu de cette saison ?
Même si, personnellement, je n’ai pas fait la saison que j’espérais, il n’y a pas eu que du négatif. Quand j’ai signé à Camon, j’ai été très bien accueilli, notamment par les dirigeants. C’était un plaisir de travailler avec eux. Au sein de l’équipe, j’ai fait la connaissance de supers mecs et d’excellents joueurs que ce soit en équipe première ou en réserve. Je pense qu’il y avait beaucoup d’affinité entre les joueurs. Et j’ai eu la surprise de découvrir pas mal de jeunes qui m’ont étonné par leur envie d’apprendre et de travailler. C’était un plaisir de les voir à chaque entraînements et de travailler avec l’équipe réserve qui n’avait pas sa place en D2. Parce que les entraîneurs, Fred et Romain (ndlr : Frédéric Bornoville et Romain Soyeux) faisaient du très bon travail, avec un très bon groupe.
Pour finir, en tant qu’attaquant, travailler avec Titi Buengo, forcément, ça a été un honneur et un très grand plaisir d’avoir pu, même à 33 ans, encore apprendre à ses côtés. En rien je ne regretterai cette saison.
Dans quelle optique arrives-tu aux Portugais ?
J’arrive aux Portugais dans l’optique d’apporter mon expérience et d’essayer d’aider le club à passer un cap. Maintenant, je sais que les places vont être chères. En tant qu’ancien, je me devrai de montrer l’exemple et de travailler davantage pour essayer de tirer le groupe vers le haut pour atteindre les objectifs du club.
Le club m’a montré de belles ambitions. Déjà, avec une doublette Benoît Sturbois-Noureddine Laroussi comme coachs, le club montre clairement qu’il veut franchir un cap. Benoît Sturbois, tout le monde le connaît, il a été deux fois champion en R1, il sait où il veut aller. Grâce à son expérience, il peut apporter quelque chose de bénéfique aux Portugais. Et Nourreddine, je l’ai eu comme éducateur durant toute ma jeunesse, il coache les jeunes à l’Amiens SC, c’est quelqu’un de très posé, qui parle très bien aux joueurs. C’est quelqu’un de très réfléchi, un très bon éducateur qui sait très bien encadrer un groupe et qui sait garder ses joueurs concernés. Je pense qu’ils sont très complémentaires. Les deux sont très minutieux et ne lésinent pas sur les petits détails. Je n’y vois que du positif pour le club.
Le fait de cibler des joueurs d’expérience qui viennent du dessus pour apporter leur expérience et étoffer le groupe, montre qu’ils ont une certaine ambition et qu’ils veulent bâtir quelque chose de grand pour le club.
C’est marrant de jouer avec son frère parce qu’on se conseille on se motive mutuellement. On n’a pas peur de se froisser.
Le fait de rejoindre ton frère a joué dans ta décision ?
Oui, clairement, cela a été ma motivation n°1. Déjà, la saison dernière, si Camon n’était pas entré en contact avec moi, j’aurais certainement signé aux Portugais. Ça va me faire extrêmement plaisir de rejouer à ses côtés, c’est un excellent joueur qui va très vite. Quand on le lance et qu’il est dans son couloir, on a intérêt à être devant le but parce que lui sera vite là.
C’est marrant de jouer avec son frère parce qu’on se conseille et on se motive mutuellement. On n’a pas peur de se froisser. Quand il y a quelque chose qui ne va pas, on se le dit. On peut se retrouver chez les parents pour discuter des matchs, des entraînements pour se dire ce qui a été, ce qui n’a pas été. Même si je suis un peu plus vieux que lui, il arrive qu’il me motive quand je ne suis pas bien. C’est très important. Cette relation fraternelle est spéciale et unique sur le terrain. Je pense qu’on devra se servir de cette force pour tirer l’équipe et le club vers le haut, que ce soit sur ou en dehors des terrains.
La Rédaction
Crédit photo : Audrey Louette – Gazettesports