La belle aventure des demoiselles placées sous la responsabilité du tandem Chloé Foratier / Angèle Dinouard a pris fin. Non sans une certaine amertume…
La (seule) évocation engendre toujours beaucoup d’émotion, de déception… Telle une blessure qui aurait les pires difficultés à se cicatriser. Et si elles admettent « s’y être pourtant préparé », les M20 du Rainneville VB accusent le coup. Incontestablement. Et cette élimination, au 4e tour de la Coupe de France, laisse bel et bien un goût d’inachevé.
« C’est presque un paradoxe… Figurer à ce niveau de compétition ne nous avait pas effleuré l’esprit voici encore quelques semaines. Puis, au fil des tours, nous nous sommes prises au jeu. En oubliant presque que toutes les bonnes choses pouvaient avoir une fin. Malheureusement »
Au fil des tours, nous nous sommes prises au jeu. En oubliant presque que toutes les bonnes choses pouvaient avoir une fin. Malheureusement
Chloé Foratier
Derrière ce (petit) ton au parfum philosophique, Chloé Foratier tente d’atténuer les maux qui semblent vouloir ronger l’effectif dont elle a la responsabilité. Une « bande de copine qui aurait pu, du prétendre à un meilleur dénouement, j’en reste convaincue » lâche l’intéressée, la gorge toujours nouée par l’émotion.
Dans le vif… du sujet face à Villejuif, les représentantes des Hauts-de-France affichaient la volonté de bien faire. « Notre adversaire était précédé d’une flatteuse réputation. Ses prestations incitaient à la prudence. Sur notre parquet, face à un public tout acquis à notre cause, il présentait d’emblée un cinq alors composé de joueuses fréquentant le Groupe Elite. Des demoiselles qui bataillent donc trois à quatre niveaux au-dessus du nôtre » confiait Chloé Foratier. Se remémorant un début de match à sens unique (25-8) A la peine, « peut-être trop respectueuse jusqu’alors », la troupe locale dévoilait un tout autre visage lors du deuxième set.
Plus conquérantes, entreprenantes, elles bousculaient des parisiennes mises à mal par cette (belle) débauche d’énergie. « Nous avons eu un court instant la main (9-8) puis étonnement, les filles ont brusquement baissé les bras » regrette encore aujourd’hui celle qui n’aura cessé de gesticuler devant son banc. Comme pour réveiller un effectif soudainement la tête ailleurs… « Certains indiqueront que la logique est respectée car Villejuif affichait une belle maîtrise. Toutefois, la manière suscite une réelle déception. La rapidité d’exécution des parisiennes nous a déstabilisé. Il n’est pas chose courante d’être confronté à un rival de ce niveau. Mais en y regardant d’un peu plus près, je persiste à affirmer que les filles n’ont pas à rougir de leur prestation. Même si celle-ci n’apparaît pas aboutie… »
Le moral un peu dans les chaussettes, les ambassadrices du RVB se présentaient devant Savigny-sur-Orge animées par le désir de se reprendre. « En demi-teinte, sanctionnées par des erreurs de réception », les partenaires de connaissaient une cruelle désillusion (25-15)
« Un léger sursaut d’orgueil préservait notre optimisme. Et cette impression visuelle dévoilée en fin de set précédent se confirmait. Avec ce jeu qui semble nous caractériser, cette envie de prendre du plaisir, poussées par le public, les filles revenaient dans ce match couperet. Accrocheuses à souhait, elles remportaient la deuxième manche 25-22 »
Le tie-break devenait crucial… Retombant de leur « petit nuage », les rainnevilloises laissaient glisser entre leurs doigts le précieux et tant convoité sésame. « Les filles ont semble-t-il été trahies par leurs émotions, leur souhait de bien faire. Rapidement distancées (0-5), elles n’ont pu s’extirper de ce mauvais pas » soupirait Chloé Foratier. Avant d’ajouter : « Nous sommes conviées à quitter cette compétition sans que la logique ne soit, à mon sens, respectée. Nous aurions préféré en sortir, avec les armes qui étaient les nôtres aux tours précédents. Notamment face à Savigny-sur-Orge qui, sans vouloir leur faire offense, apparaissait plus abordable que Villejuif. Cependant, elles ont su être exactes à ce rendez-vous, pas nous. Malheureusement »
Les regrets n’ont pas leur place, c’est la loi du sport. Aussi délicate soit-elle. Il existe des « jours sans », celui-ci devait en être un
Chloé Foratier
Un brin amer, la responsable technique locale abandonnait sa perplexité afin de tirer un premier bilan de ce joli parcours : « Les regrets n’ont pas leur place, c’est la loi du sport. Aussi délicate soit-elle. Il existe des « jours sans », celui-ci devait en être un. Nous avons vécu une superbe épopée, en harmonie entre les joueuses, le staff et les supporters. C’est cela qu’il convient de garder en mémoire »
Une page venait donc de se tourner mais la saison est loin d’être terminée : « Dans leurs championnats respectifs, les unes et les autres ont encore de belles cartes à jouer ! » A bon entendeur…
Fabrice Biniek
Crédit photos : Will Swans