Lorsque l’on entend « sauvetage » on pense tout de suite à un maître nageur au bord des piscines ou sur les plages l’été. Mais il y a aussi le sauvetage sportif, sport en pleine expansion, et qui présente une grande variété de disciplines, dont nous parle Marine Zanardi.
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Marine Zanardi, j’ai 21 ans, j’ai validé ma licence sportive au sein du STAPS d’Amiens et ça fait huit ans que je pratique le sauvetage sportif et maintenant j’entraîne au club (ndlr : Amiens Sauvetage). Avant je pratiquais juste la natation, et par pur hasard, avec le développement du club, j’ai rencontré Fabien Plaisant et il m’a initié au sauvetage sportif.
Comment en es-tu venu à choisir cette discipline plutôt que la natation?
J’avais envie découvrir de nouvelles choses, et à côté je voulais travailler dans les métiers du secourisme, c’était donc parfait pour moi. Le BNSS (brevet national de secourisme et de sauvetage aquatique) aide beaucoup pour travailler l’été, il y avait donc un côté sportif mais je voyais également un côté professionnel.
Le sauvetage sportif reste pour le moment assez méconnu du grand public; comment les gens réagissent lorsque tu leur dis que tu pratiques ce sport ?
Ils se demandent ce que c’est, car pour eux le sauvetage c’est d’abord un métier, donc ils ont du mal à faire le lien avec des épreuves sportives.
Et comment tu leur expliques ce que c’est ?
Soit je montre en vidéo, soit j’explique les épreuves tout simplement. Je dis que c’est du sauvetage mais avec un chronomètre et sous forme de compétition entre différents participants.
Dans votre sport, la saison se décline en deux parties bien distinctes ?
Oui, de septembre à avril on est sur la partie eau plate, avec deux championnats de France : en décembre ce sont les championnats de France short course (épreuves normales divisées par deux) et en avril on a les championnats de France N1. Et quand les championnats N1 sont terminés, on passe à la préparation côtière. La saison côtière dure d’avril à septembre, et se clôture par les championnats de France en septembre.
As-tu une préférence entre l’eau plate et le côtier ?
Moi je fais tout (rires), je pratique toutes les épreuves, mais j’ai une préférence pour le côtier et ma spécialité c’est le beach flag. Pour schématiser, le beach flag c’est sous forme de chaise musicale, les sauveteurs sont allongés sur le sable, sur le ventre, et derrière eux il y a une ligne de bâton. Sauf que s’il y a 10 sauveteurs, il n’y a que 9 bâtons, et à chaque tour il y a un éliminé, celui qui n’a pas de bâton.
Et pourquoi cette préférence pour le côtier ?
Et bien c’est plus cool, l’esprit été, la plage, le soleil, il y a aussi une meilleure ambiance dans le groupe. On fait les choses dans un esprit plus détendu, il y a moins de pression. Alors qu’en piscine c’est vraiment la compétition, il y a plus de stress, plus d’objectifs.
« Il faut être complet sur tout, un sauveteur doit être bon en course, en nage, en planche »
Le sauvetage sportif est loin de se limiter à la « nage », il faut être très à l’aise partout…
Oui en fait il faut être complet sur tout, un sauveteur doit être bon en course, en nage, en planche; c’est ça aussi qui m’a plu quand j’ai changé de discipline. La natation pour moi c’était des longueurs et des longueurs, au bout d’un moment j’en avait marre.
À quelle fréquence pratiques-tu ce sport ?
Il y a des entraînements tous les jours. On a deux heures de pratique par jour. Après ça dépend des gens, je sais que par exemple, Théo qui était avec moi, il était en bi-quotidien, donc ça faisait à peu près quatre heures par jour, matin et soir.
C’est un entraînement exclusivement « nage » ?
Pour vous donner une idée quand nous sommes en entraînement « eau plate » : le lundi on est en piscine, le mardi on a 45 minutes de renforcement musculaire et une heure de nage, le mercredi 30 minutes de course à pied et après nage pendant une heure et demi, le jeudi en psicine, le vendredi piscine et le samedi piscine.
Parlons maintenant des épreuves; à Tarbes vous aviez fait médaille de bronze au « lancer de cordes », qu’est-ce que c’est ?
En fait, il y a 12.5m entre les deux individus qui forment l’équipe. Une personne va dans l’eau pour tendre une corde et s’accrocher à un obstacle tandis que l’autre personne reste sur la terre ferme. Au signal, celle restée sur la terre ferme doit enrouler le plus vite possible la corde, la lancer et ramener celle dans l’eau, et ça, le plus rapidement possible.
Dans le futur l’Equipe de France est un objectif pour toi ?
Par la suite ça fait partie de mes projets, après je n’attend pas particulièrement après ça. Je ne vis pas avec cet objectif. En fait je fonctionne sur des projets, mais je travaille, je mets les choses en oeuvre pour y arriver et un jour ça finira par payer.
De manière générale, les instances du sauvetage sportif pensent aux Jeux Olympiques ?
On en parle par-ci par-là, j’en ai entendu parler à la Rescue, on aimerait bien… Certaines disciplines seraient plus susceptibles que d’autres d’y figurer, comme le 200 SLS, mais rien de concret pour le moment.
Tu entraînes aussi au club en parallèle des compétitions et des études ?
J’entraîne des poussins, des minis-sauveteurs qui ont 6-7 ans, en fait j’ai un peu tous les groupes. J’ai aussi le groupe d’entraînement, ils ont 16-17 ans et des groupes perf’ ado.
« Ce qui est sûr c’est que je veux rester au sein du club »
Ta vie semble rythmée par le sport, quels sont tes projets d’avenir ?
Là je viens de valider ma licence avec le supplément diplôme natation, donc je suis entraîneur officiel au club et j’ai un équivalent maître nageur. Là je vais faire mon master d’entrainement pour avoir un diplôme en plus et à la suite de cela je vais faire un BTS nutrition, en fait je veux vraiment allier tout ce qui est préparation physique, nutrition tout en restant au sein du sauvetage. Mais ce qui est sûr c’est que je veux rester au sein du club !
Je te laisse le mot de la fin…
Je tiens à remercier Fabien Plaisant, les entraîneurs et les membres du bureau pour l’investissement que chacun donne pour le club et leur soutient pour chaque sauveteurs du club dans leurs parcours.
Quentin Ducrocq
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