Si ce n’est pas encore officiel, Mario Richer a de nouveau confirmé son arrivée prochaine au Traktor Chelyabinsk en Russie. Le futur assistant coach en charge de la défense et de l’infériorité numérique s’apprête à débuter dans quelques jours sa nouvelle aventure en KHL, la deuxième meilleure ligue du monde.
L’annonce n’est pas encore officielle, mais cela ne devrait plus tarder. Mario Richer sera, comme il l’a annoncé à Génération Hockey, assistant coach du Traktor Chelyabinsk. Dans quelques jours, le Québécois va rejoindre la ville russe de Tcheliabinsk, située en Sibérie orientale, au nord de la frontière avec le Kazakhstan. Avant cela, un petit périple l’attend, puisqu’après avoir récupéré son visa de travail ce mercredi, il devra faire escale à Istanbul en Turquie puisqu’il n’y a plus de vols directs vers la Russie. « Je veux arriver le plus tôt possible pour intégrer mon nouvel appartement et m’adapter à ma nouvelle ville, à ma nouvelle région où je vais vivre », précise Mario Richer, pas vraiment gêné à l’idée d’aller dans l’inconnu. C’est un autre pays tout simplement, ce n’est pas le premier pays dans lequel je vais entraîner. Je pense que ça doit être le septième ou le huitième. Là, c’est un nouveau pays que je n’ai jamais visité et où je n’ai jamais coaché. »

Le choix de rejoindre la Russie peut interroger alors que le contexte géopolitique est tendu depuis février 2022. « Je ne veux pas trop en parler, je vais là-bas pour faire du hockey, répond d’abord Mario Richer. Quand tu viens à Amiens, tu ne penses pas à ce qui se passe avec Macron et toutes les violences qu’il y a à Paris ou en France. Tu fais ton travail et c’est tout. Moi, c’est pareil, je vais là-bas pour le hockey« , insiste-t-il. On peut sortir des mauvaises choses sur chaque pays. On m’a dit que c’était une belle ville, tranquille. C’est comme si tu vivais à Montréal. »
Il y a de l’excitation. C’est un nouveau défi.
Mario Richer
Avec le Traktor Chelyabinsk, vice-champion en titre, le technicien fera partie d’un staff composé de sept entraîneurs, quatre Russes et trois Québécois avec Benoît Groulx, Raphaël-Pier Richer et donc Richer. Lequel a collaboré avec le premier entre 2004 et 2008 et avec qui il a remporté deux coupes du Président lorsqu’il était l’assistant de Groulx. Il n’a, avec le second, aucun lien de parenté malgré le même nom de famille. Raphaël-Pier a d’ailleurs été joueur sous les ordres de Mario il y a quelques années. « Quand j’ai coaché avec Benoît, les années passées, j’étais le coach des défenseurs. On revient à la même façon de faire. Je suis aussi chargé des désavantages numériques, ce sont aussi des choses que j’ai faites durant les dernières années. Depuis deux ans, c’est Joey (West, son adjoint la saison dernière, ndlr) qui s’en occupait, mais j’avais toujours un œil dessus. Lors des entraînements, je m’occupais autant des défenseurs que des attaquants. Au lieu de coacher 12 joueurs, je vais en coacher 6. Je pense que mon expérience et mes connaissances vont m’aider à être un bon coach à ce niveau-là. » Alors quand on lui rappelle qu’il va passer d’entraîneur principal dans la 17e meilleure ligue du monde à assistant coach dans la deuxième meilleure ligue du monde, Mario Richer a du mal à s’en rendre compte. « Je pense que je ne vais réaliser que lorsque je serai en Russie. […] Il y a l’excitation. C’est un nouveau défi. Dans la vie, il faut des défis, des nouveaux défis », se réjouit le double vainqueur de la Coupe de France en 2019 et 2020. « C’est une équipe qui veut continuer à performer et rester dans les meilleures de la ligue. Ce n’est pas une équipe de bas-fond mais de haut niveau. C’est bien d’arriver dans ce genre de formation. »
De près ou de loin, Mario gardera un œil sur les Gothiques
Avec le décalage horaire (+ 5 heures UTC), il ne sera pas facile pour Mario Richer de suivre avec assiduité la saison des Gothiques d’Amiens. Mais comme il l’avait dit au moment de l’annonce de son départ, il n’en aurait peut-être pas le temps non plus. Il suivra a minima les scores de sa désormais ex-équipe. S’il garde un intérêt, c’est qu’au-delà de l’attachement qu’il porte au club amiénois, le Barbu a, malgré son départ, travaillé d’arrache-pied dans la construction de l’effectif pour la saison 2025-2026 comme il s’était engagé à le faire auprès de son ancien président Jean-Luc Mention. « Ça va être une très belle équipe. Avec Joey, on l’a construit du début jusqu’à la fin. On… Je pense qu’elle est aussi bonne, voire meilleure que l’an passé. Il y a deux excellents gardiens. La défense s’est un peu améliorée, c’est presque la même. Roussel va avoir plus d’expérience, Bergeron et Mony aussi. À l’attaque, ils vont être plus offensifs. On a ramené avec Jakub (Izacky), Aleksi (Hämäläinen), William Lemay et Sean Richards, ce sont des joueurs qui vont amener beaucoup d’offensives. C’est une équipe qui va compter plus de buts« , estime le Québécois. Lequel souhaite au passage bonne chance à son successeur Kevin Bergin, nommé entraîneur à la mi-juillet.

Le « on » employé sans réfléchir par Mario Richer, c’est encore l’habitude de parler comme s’il était encore l’entraîneur des Gothiques d’Amiens. « C’est que je suis nostalgique. Je suis le premier à qui ça fait de la peine de partir d’Amiens. C’est un défi que je ne pouvais pas refuser, rappelle-t-il. C’est un défi qui m’a été offert sur un plateau. C’est un défi où il a fallu que je travaille pour prouver que je pouvais être là. Une fois que j’étais pris, je ne pouvais pas le refuser. C’est la deuxième meilleure ligue au monde. C’est une occasion exceptionnelle et j’ai 60 ans, je n’aurai pas d’occasion comme ça toute ma vie. Dans la vie, quand tu as une belle opportunité, tu la prends. Celle-là en était une, mais en même temps, ça me fait de la peine de quitter Amiens parce que j’y étais bien et je sais qu’on a fait beaucoup de travail dans les dernières années pour garder l’équipe dans les meilleures places possibles. Il faut continuer de la même sorte. Je tiens encore à remercier les supporters pour leur soutien envers l’équipe toutes ces années. Je me rappellerai toujours d’eux. Vous me manquez déjà. » Si quelqu’un en doutait encore, Mario Richer a une nouvelle fois déclaré sa flamme à Amiens, aux Gothiques et à ses supporters.
César Willot
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr

