HOCKEY SUR GLACE – Mario Richer sur son départ : « Ce n’était pas sur la table, ni même dans mes pensées »

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Son départ étant officiel, Mario Richer est revenu avec honnêteté sur la fin de son aventure avec les Gothiques d’Amiens, qu’il aurait préféré quitter dans d’autres conditions. Mais il ne pouvait pas refuser cette opportunité qui ressemble à celle d’une vie.

Quelques heures après l’officialisation de son départ des Gothiques, Mario Richer a donné rendez-vous à Gazette Sports dans un bar proche de l’hôtel de ville où il a l’habitude d’aller. Il n’est plus l’entraîneur d’Amiens, mais il ne change pour autant pas d’habitude et a commandé un café crème. Décontracté et vêtu d’un polo noir à l’effigie du club, le Québécois est revenu sur son départ alors qu’il s’apprête à traverser l’Atlantique pour rallier son continent natal.

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Lundi en fin d’après-midi, avant l’annonce de son départ, Mario Richer a envoyé un message sur la conversation WhatsApp avec ses joueurs pour leur apprendre la nouvelle. « J’ai été à la salle de musculation ce matin. J’ai rencontré ceux qui s’entraînent ici et il y en a beaucoup qui m’ont aussi envoyé un message. Je pense que la majorité comprend que c’est une offre exceptionnelle. Je n’ai pas cherché de travail, c’est le travail qui est venu à moi », a-t-il simplement admis. Ensuite, son téléphone n’a pas arrêté de sonner, de biper. « De 17 h à 22 h, je n’ai pas arrêté d’être sur mon téléphone, de répondre à des messages. Là encore, on discute, on discute, et je n’ai pas moins de 30 messages. »

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Sa future destination bientôt connue

Le technicien canadien l’a annoncé d’emblée, il ne pouvait rien dire de plus sur son avenir, qui devrait être éclairci dans les 48 prochaines heures selon lui. Les rumeurs fusent sur sa prochaine destination. En AHL ? Ce qui semble le plus probable. Au Canada ou aux États-Unis ? Le principal intéressé ne répondait pas et souriait juste, ne laissant rien transparaitre, bien aidé par ses lunettes de soleil et sa casquette vissée sur la tête. Tout ce que l’on sait, c’est que le barbu, qui ne l’est pas autant que d’habitude avec une barbe bien taillée, ne sera pas entraîneur principal et qu’il sera dans l’organisation d’un club. Il ne devrait pas non plus participer activement au recrutement. Mais peu de personnes sont dans la confidence, trois personnes de son entourage a priori. Ses parents, s’ils avaient été encore en vie, ne l’auraient su qu’en même temps que l’officialisation : « Je ne leur ai jamais dit ce que je faisais. Je les appelais une fois que c’était fait et je leur disais que j’allais là-bas. » Joey West, son assistant, l’a « grillé », et Mario Richer n’a pas pu cacher bien longtemps ce projet qui se dessinait, car les deux hommes, qui se connaissent par cœur, travaillent sur le même logiciel lors de la recherche de joueurs.

Amiens va toujours rester dans mon cœur.

Mario Richer

Forcément, le timing de cette annonce interroge. Nous sommes à la mi-juin, alors que l’effectif est en pleine construction : 12 joueurs confirmés, et encore quatre importés à aller chercher, tandis que le reste des JFL doit être officialisé. « Ce n’est pas l’idéal, reconnait le Québécois. L’idéal, ça aurait été que je dise non au contrat et que j’aie ce contrat-là. Mais ce n’était pas sur la table. Ce n’était même pas dans mes pensées. » Mais ce qui l’importe davantage, c’est que les deux parties se quittent en bons termes, comme l’a également confié Jean-Luc Mention dans nos colonnes ce lundi. Désormais, il faut aux Gothiques lui trouver un successeur. Son président a indiqué que le club ne se précipiterait pas. « J’ai déjà donné des noms auxquels je pensais à Elie (Marcos). De ce que j’ai entendu, aujourd’hui, il y avait peut-être une trentaine de candidats déjà. Je pense qu’il y a beaucoup de Français des divisions inférieures qui ont posé leur candidature. Oui, je peux aider là-dessus, je peux parler à des gens. Mais, comme sur n’importe quel sujet, il y a plein de paramètres. Ce n’est plus ma décision et ça ne l’a jamais été. »

Outre le fait de proposer au club des noms, Mario Richer, qui est toujours sous contrat jusqu’à ce que les détails administratifs soient réglés, continue de travailler pour le club. Il tient ainsi à ce que la transition se fasse de la manière la plus douce possible. Preuve qu’Amiens, équipe avec laquelle il s’est assis sur le banc
pendant six ans et demi (entre 2016 et 2020 puis entre décembre 2022 et juin 2025), compte pour lui. « Je veux amener une belle équipe pour que l’an prochain, ça soit encore une équipe compétitive. Je veux que l’équipe ait du succès. C’est vrai, on a créé des liens, on a créé quelque chose. Amiens va toujours rester dans mon cœur. » Il a concédé qu’il ne regarderait pas forcément les matchs des Gothiques la saison prochaine, mais qu’il se tiendrait toujours informé des résultats, comme il a déjà pu le faire par le passé. « Quand Anthony (Mortas) était entraîneur, je regardais les résultats, des fois, ça me faisait de la peine quand ça n’allait pas bien avec lui comme entraîneur », se souvenait-il. Il a même admis qu’il pourrait peut-être revenir un jour, comme le dit le dicton : « jamais deux sans trois », qu’a énoncé Mario Richer avec le sourire.

César Willot
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr