ROLLER-HOCKEY (Nationale 1) – Henri Pépin : « Une fois que tu es en finale, l’argent, tu t’en fous »

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C’est un mélange de déception et de fierté qui traversait l’esprit des Green Falcons après leur défaite en finale de play-offs. Et s’ils laissent le titre à une équipe de Bourges globalement au-dessus et mieux préparée, ils n’ont pas encore fait une croix sur une montée en Élite qui se jouera samedi.

Alors qu’ils étaient en ballotage favorable au début du week-end, car menant 1-0 dans la série après un premier succès à Bourges, les Green Falcons se sont inclinés à deux reprises face aux Alchimistes, voyant leurs rêves de titre s’envoler : « Samedi, ce n’était pas un non-match, mais on s’est mis en difficulté. Dimanche, on a vraiment poussé, on a beaucoup tiré. Leur goal, sa mitaine, c’est un aimant« , analyse ironiquement Henri Pépin, capitaine de Pont-de-Metz. Car si, samedi, les Messipontins ont été dépassés, les débats furent davantage équilibrés ce dimanche. Mais c’est peut-être un manque d’expérience qui les a empêchés de l’emporter : « En milieu de première mi-temps, on tergiverse un peu, on est un peu perdus, on encaisse deux buts d’affilée qui font mal au moral« , commence Antoine Demaret. « On perd 4-1, on revient 2-1, après 3-1, 4-1, on se dit qu’il faut revenir tout de suite, mais on se précipite. Ce sont peut-être des erreurs, mais c’est dans ces matchs-là qu’on apprend. Toute la série de play-offs va faire grandir le groupe pour l’année prochaine.«  Henri Pépin ne veut cependant pas rejeter toute la faute sur le manque d’expérience, rappelant que, même si la moyenne d’âge de l’équipe n’est que de 22,5 ans, certains de ses membres ont joué sur la glace, ont glané des titres de champion de France. Aussi, selon lui, l’inexpérience des autres n’est pas forcément un désavantage : « On est l’équipe la plus jeune de N1, c’est indéniable. Par moments, c’est ce qui pêche, et par moments, c’est ce qui nous fait gagner aussi. » Pour cette fois, la balance a pesé du mauvais côté.

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Les Alchimistes de Bourges ont été tout simplement supérieurs dans cette finale de play-offs.

En face, les Alchimistes de Bourges étaient davantage préparés à disputer un tel événement : « Depuis le début de l’année, ils ont mis ce qu’il fallait dans leur projet pour monter. Ils avaient donc prévu d’aller en finale« , confirme le numéro 96 messipontin. Le succès en terre berruyère était peut-être déjà un exploit, d’une part, parce que le style de jeu des visiteurs ne convient pas du tout à celui des Greens : « Ils ont une belle équipe qui est bien structurée. Ils ont un style de jeu qui est chiant pour nous à jouer, parce qu’on est une équipe très offensive, qui prend des risques. Et eux, c’est tout l’inverse. Très prudents, ils ne sortent pas beaucoup de leur cage. On attaque à trois, un mauvais rebond, ça part en contre. » D’autre part, les Alchimistes ont parfaitement joué leur partition en faisant preuve d’une extrême efficacité des deux côtés du terrain, chose que n’ont pas su faire les Samariens sur ces deux rencontres : « Je pense qu’on est une équipe plus hargneuse qu’eux, plus rentre-dedans, même devant leur cage. Mais sur leurs supériorités, ils ont été très réalistes, avec des buts d’angle qui viennent faire mouche à chaque fois dans la lucarne, à un centimètre près. Mais ils ont travaillé, c’est normal que ça marche« , concède Henri Pépin. Antoine Demaret justifie aussi les difficultés éprouvées par son équipe au rythme imposé par l’adversaire : « Il y a tellement d’intensité, il faut tellement donner aussi pour arriver à se procurer des occasions, qu’on a peut-être un manque de fraîcheur à la fin.« 

La déception avant la deuxième chance

À chaud, après la deuxième défaite concédée en deux jours, c’est logiquement la tristesse qui primait pour les joueurs, dont certains étaient difficilement consolables. Henri Pépin n’y échappait pas : « Il y a de la déception et beaucoup de fatigue. Nous, les joueurs, on s’était fixé des objectifs qu’on n’a pas donnés en public. L’objectif qui était donné en public, c’était d’aller en play-offs. Nous, c’était autre chose. On va dire qu’on a à moitié répondu aux objectifs, puisqu’on est allé le plus loin possible. Mais une fois que tu es en finale, l’argent, tu t’en fous. » Du côté de l’entraîneur, on estime que cette frustration ne serait que passagère au vu du chemin effectué ces derniers mois : « On va vite relativiser parce qu’on a fait un parcours incroyable. On fait une finale à notre niveau et, jusqu’au bout, on s’est battus. Donc, oui, forcément déçu de la défaite. Quand tu perds en finale, tu es toujours déçu. Mais avec la saison qu’on fait, on ne peut pas être déçu dans la durée. Les joueurs ont tout donné jusqu’à la dernière seconde. Je n’ai pas grand-chose à leur reprocher. Ils ont été à la hauteur toute la saison. Je suis fier d’eux.«  Les deux hommes tiennent aussi à rappeler qu’il était compliqué de rivaliser avec une formation aux moyens beaucoup plus importants : « En face, ils sont tous payés pour faire ce qu’ils font. Nous, on a notre vie de famille à côté, on s’entraîne tous les soirs après le boulot. Le mérite nous revient aujourd’hui », dixit Antoine Demaret. « Notre motivation, c’est l’amour du club. Il y a des gars dans le vestiaire, je les connais depuis que j’ai 5 ans. On joue avec nos potes pour kiffer », ajoute Henri Pépin.

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Les Green Falcons étaient inconsolables après leur défaite.

Mais ce qui pourrait aussi bien faire kiffer les Green Falcons, ce serait de monter en Élite, un potentiel joli lot de consolation après l’abandon du titre de Nationale 1. Car la saison n’est pas terminée pour les Picards, puisqu’il leur reste 50 minutes pour s’offrir une fin de saison (presque) en apothéose. En effet, dès ce samedi, ils se déplaceront sur le terrain de Ris-Orangis, neuvième de la phase régulière en Élite. Le règlement prévoit une descente d’office pour le dernier du championnat (Valence en l’occurrence) et un barrage entre l’avant-dernier d’Élite et le finaliste et deuxième de Nationale 1 pour octroyer le dernier ticket pour le premier échelon national. Cette fois-ci, pas de série au meilleur des trois rencontres, mais bien un match sec pour déterminer le vainqueur. Même si c’est à l’extérieur, ce format pourrait bien avantager une équipe messipontine émoussée physiquement, mentalement et émotionnellement, en témoigne la réaction du capitaine des Greens après le match 2 de la finale : « C’est compliqué d’imaginer qu’on a encore un match la semaine prochaine et de se remettre au boulot lundi soir. C’est dur. » Mais il sait l’importance de ce match, échéance sur laquelle Antoine Demaret s’est lui vite projeté : « On ne va pas y aller les bras ballants, on va y aller pour se battre, pour gagner et accrocher la place en Élite.«  Et si la marche sera peut-être encore plus haute face à une équipe habituée à jouer sa survie dans la division, nul doute que Pont-de-Metz tentera, une dernière fois cette saison, de faire déjouer les pronostics.

Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr