La première vague de départs a été interrompue par la signature de l’ailier canadien Sean Richards en provenance de Briançon. Mario Richer, l’entraîneur des Gothiques d’Amiens, reste serein et sait qu’il faut s’armer de patience dans les périodes de mercato.
Avant l’annonce ce mercredi de l’arrivée de Sean Richards en provenance des Diables Rouges de Briançon, l’heure était plutôt aux départs chez les Gothiques d’Amiens. Noa Besson a été le premier à quitter le club et il a été officialisé à Angers mardi (il évoluera également avec les Dogs de Cholet en D1, ndlr). Jordan Lepage, qui a choisi de prendre sa retraite professionnelle et de retourner au Canada, Julien Tessier, James Phelan, tous deux partis chez l’ennemi rouennais, et Jesper Larinmaa, lui ont emboîté le pas.
Les départs de Julien Tessier, top scorer amiénois durant ces incroyables play-offs, et de James Phelan, capitaine et assistant, peuvent être vus comme une sorte de trahison de la part des supporters, logiquement frustrés de voir des éléments forts de l’effectif amiénois rejoindre la Normandie et les Dragons de Rouen qu’ils avaient alors éliminés en quarts de finale après une série renversante. Mario Richer voit cette fin de collaboration d’une autre façon : « Je suis heureux pour eux. Souvent, quand je fais venir des joueurs à Amiens, je leur dis que s’ils font une bonne saison, ils ont des chances d’avoir des plus gros contrats ailleurs. C’est exactement ce qu’il s’est passé. Ils ont eu une belle saison avec nous et ont rejoint une équipe de plus gros calibre. Je ne vous dis pas que c’est l’objectif en faisant venir les joueurs, mais je suis heureux pour eux, comme ça a déjà été le cas avec d’autres, que ce soit Tommy (Giroux), Phil (Halley) (ensuite partis à Angers). Ils viennent nous aider ici, avec les Gothiques, pour un an ou deux. Ensuite, ils se retrouvent avec des plus gros contrats. On fait des propositions, mais l’écart entre les deux est trop grand. On ne peut pas rivaliser avec les propositions des grosses équipes. »
Sauf surprise, les JFL devraient rester
Outre le départ du jeune international tricolore Noa Besson en Anjou, les « joueurs formés localement », dont l’avenir n’a toujours pas été officiellement déterminé pour des raisons administratives, devraient tous rester une saison supplémentaire avec les Gothiques d’Amiens. Un caillou en moins dans la chaussure de Mario Richer dans la composition de son futur effectif, quand on sait combien ce marché est concurrentiel et qu’il est précieux de vite trouver ces dix joueurs. L’entraîneur québécois l’avait annoncé dans 100 % Sport en Picardie : en plus de Clément Fouquerel (JFL), le cerbère canadien, héroïque durant les play-offs et élu Gothique de la saison par nos lecteurs, Taran Kozun, devrait lui aussi rester.
Pour l’instant, le club picard a officialisé une seule arrivée pour cinq départs. Le dernier en date, celui du Finlandais Jesper Larinmaa, annoncé lundi 5 mai. D’ailleurs, le technicien n’est pas vraiment avare de ces officialisations : « Je sais qu’en France, la grosse mode est de dire que tes joueurs partent. L’an passé, on a dit que Janis (Svanenbergs) ne revenait pas parce qu’il allait sur le marché des joueurs libres. Mais ce n’est pas parce qu’il va sur le marché qu’il ne reviendra pas. On l’a vu, il est revenu et on l’a signé fin juin. Ce n’est pas parce que je ne prends pas un joueur aujourd’hui que je ne vais pas le prendre dans deux mois. » Le cas de Janis Svanenbergs est tout de même assez rare et le Letton, d’abord sur le départ, avait finalement rempilé pour une année de plus, trois semaines plus tard.

Mario Richer reste serein vis-à-vis du mercato et doit composer avec la forte concurrence du marché. « Des joueurs, il y en a, mais il faut qu’ils soient à notre prix. On ne peut pas les surpayer, précise-t-il. On va attendre, il faut être patient. Il faut travailler très fort pour faire la meilleure offre. C’est comme quand tu vois dans une vente – il y a eu ça ici, la réderie à Amiens. Tu te promènes toute la journée, tu regardes tous les stands pour essayer de trouver le meilleur objet au meilleur prix. C’est la même chose, il faut trouver le meilleur joueur au meilleur prix. »
César Willot
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr