Le deuxième jour des championnats de France s’est avéré riche en émotions, positives comme négatives, pour les athlètes de l’Amiens UC Athlétisme. Si Vanessa Lokuli décroche une nouvelle médaille de bronze et que Thomas Gogois s’est emparé de l’argent, Adèle Gay s’est vue retirer ce même métal pourtant durement acquis.
Hier, les pensionnaires de l’AUC Athlétisme avaient débuté le week-end de compétition de fort belle manière en glanant trois médailles. Fatoumata Balley (saut en hauteur) s’était parée d’argent, Antoine Duponchel (lancer du poids) et Vanessa Lokuli (60m), de bronze. Ce dimanche, on retrouvait d’ailleurs cette dernière sur une tout autre épreuve, à savoir le saut en longueur. Médaillée d’argent sur les championnats de France juniors dans cette discipline, il y a quelques jours, et septième du concours mondial junior l’été dernier, l’Amiénoise pouvait légitimement prétendre à un podium.
Elle réalisait un premier essai à 5m92 puis améliorait sa marque au deuxième avec un saut au-delà des six mètres (6m05). L’Auciste continuait de progresser avec un troisième essai mesuré à 6m17, lui permettant de monter sur le podium provisoire, sur la deuxième marche. Elle obtenait trois sauts supplémentaires pour tenter de faire mieux qu’Angelica Berriot, championne de France en titre, qui avait atteint les 6m40 lors de son troisième essai. Sur son cinquième essai, elle pouvait prétendre à l’or avec un saut extrêmement loin mais la planche était mordue pour quelques millimètres. Alors qu’elle pensait obtenir l’argent, Vanessa Lokuli voyait Camille Le Roux lui passer devant après un saut à 6m29, son record personnel, sur son dernier essai. L’Auciste quittait donc Miramas doublement bronzée.
Deux médailles d’argent… initialement
En parallèle, sur le 200 mètres féminin, Esther Wejieme représentait le club samarien. Il fallait réaliser l’un des six meilleurs temps des séries pour rallier la finale. Deuxième de sa course en 23’99, elle battait son record personnel mais cela ne suffisait pas pour participer à la finale, échouant à trois centièmes de la sixième place qualificative. Lors du 1500m féminin, Adèle Gay a été l’une des deux seules athlètes à pouvoir suivre le rythme infernal imprimé dès le départ de la course par Agathe Guillemot, la recordwoman de France. Incapable de lui contester la victoire, la sociétaire de l’AUC trouvait néanmoins les ressources pour doubler Bérénice Cleyet-Merle, championne de France de la discipline en 2023, pour s’emparer de la médaille d’argent. Du moins, c’est ce qu’elle pensait avant d’apprendre qu’elle était disqualifiée pour « un franchissement de ligne octroyant un avantage matériel » (règle 17.4 édictée par World Atletics). Un cruel dénouement pour celle qui avait, en plus, réalisé un temps de 4’12’02, synonyme de record de France espoir (U23).
La dernière chance de cinquième breloque reposait donc sur les épaules du triple sauteur Thomas Gogois. Celui-ci réalisait un premier essai à 16m77, soit sa meilleure performance de la saison. Il se plaçait en deuxième place derrière Melvin Raffin, qui dépassait les 17 mètres d’entrée (17m05). Une belle marque qu’il ne battait pas lors de ses deux tentatives suivantes mais qui lui permettait de s’offrir trois sauts supplémentaires pour essayer d’aller décrocher l’or. L’Auciste faisait mieux au quatrième saut mais restait derrière le leader de l’épreuve (16m83). Il atteignait à nouveau cette distance lors de son ultime tentative, pas suffisant pour détrôner Raffin. L’Amiens UC Athlétisme repartait du sud de la France sans titre de champion de France mais avec tout de même cinq médailles, deux en argent et trois en bronze. Une performance encourageante pour le jeune collectif samarien.
Simon Vasseur
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports.fr (archive)