FOOTBALL – Benoît Sturbois : « On est tous fiers »

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Le coach des Portugais d’Amiens prend le temps d’analyser la défaite à Abbeville avant de savourer pleinement l’aboutissement d’une saison longue et harassante, ponctuée par l’accession en R1.

Quand ton équipe se retrouve menée au score contre Abbeville, c’est toujours difficile de revenir ?

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Oui et non puisqu’on a largement les situations pour revenir. À 1-0 où l’on a 3-4 occasions (frappe boxée d’Isambart entrée de surface 29′, rebond qui trompe Da Veiga seul face au gardien 36′, grosse parade de Pellissier sur un tir d’Isambart 40′, Despois qui bute sur le portier 47′, ndlr). Et même à 2-0, on revient à 2-1, on a un but refusé pour hors-jeu (Da Veiga 57′), on a encore 3-4 grosses situations, dont deux face-à-face de Da Veiga (58′) et Poidevin (75′) qui ne sont pas forcément faciles à négocier mais qui restent deux grosses actions de but.

Donc franchement, il n’y a rien à reprocher aux mecs. On a un manque d’efficacité offensive, on le sait, ça fait quelque temps qu’on a un peu de mal à concrétiser nos actions alors qu’on s’en procure un nombre conséquent. Mais c’est tout à leur honneur de s’en procurer. Dans le jeu, c’est plutôt intéressant, on est patients, on arrive à trouver de bons décalages. En l’occurrence, le but qu’on met est magnifique, dans la préparation. Ensuite, on va chercher côtés, centres, on vient couper premier poteau, ce sont des actions qu’on travaille à l’entraînement. C’est plutôt gratifiant pour les joueurs. Mais j’aurais préféré qu’on termine sur une victoire, même si ça n’a pas gâché la fête !

Restent des petits détails à régler, l’efficacité offensive mais aussi quelques petites erreurs défensives ?

Oui, un problème de communication sur le premier but, on va discuter avec Demba et Miri pour savoir ce qui s’est passé. Ça paraît anecdotique parce que le résultat nous permet quand même d’être champions, mais c’est sûr que si on avait eu besoin de ces trois points, ça aurait pu avoir des conséquences.

Des erreurs, en tant que coach, on en fait, donc sur le terrain, ils en font. Surtout qu’on leur demande de prendre des responsabilités. Il y a des choses qui peuvent ne pas aller comme on voudrait, ça fait partie du football. Mais, effectivement, il y aura des petites choses à régler, surtout pour aller évoluer à l’échelon supérieur.

Il y a toujours des choses à régler, pas grand chose, mais quand on va les régler, on sera encore plus compétitifs.

Mine de rien, le SC Abbeville vous a battu deux fois dans la saison…

C’est vrai, on en avait discuté. Les matchs contre Abbeville se suivent et se ressemblent. Deux fois on a le ballon, deux fois on domine, deux fois on perd. C’est bien, ça va nous servir de leçon. Abbeville descend de R1 et a peut-être cette expérience qui nous fait défaut sur l’ensemble du groupe. ce sont de bons rappels même si, en regardant le match, je pense qu’il y a beaucoup de bons enseignements à tirer. Effectivement, il y a toujours des choses à régler, pas grand chose, mais quand on va les régler, on sera encore plus compétitifs.

Ça donne une conclusion étrange avec la montée et le titre et l’une des rares défaites de la saison ?

Effectivement, fêter un titre sur une défaite, ça peut être paradoxal, mais vraiment, on signait tout de suite. La saison a été éprouvante, on le voit là où l’effectif était très restreint. On a tiré sur les organismes, tout le monde a joué le jeu à fond. On se rend compte que, même avec un groupe élargi, faire une saison entière, c’est compliqué.

Grand coup de chapeau aux joueurs ! Je suis content pour le club, pour le président, pour les dirigeants qui accompagnent. Et je voudrais vraiment dédicacer cette montée à mon père qui me suit depuis que je suis joueur. Il n’est pas une journée sans me demander les résultats. Les calculs, lui aussi les faisait. Cette montée, ça lui fait autant plaisir qu’à moi.

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Les visages ont changé du tout au tout et la joie était de mise dans le vestiaire amiénois après avoir appris les bonnes nouvelles de la montée et du titre.

Derrière l’analyse, il y a de l’émotion, de la joie dans le vestiaire ! Ça y est, il y a montée, titre, c’est fait !

Oui, on n’a rien sans rien, ils ont bossé et c’est un grand soulagement. Même moi, je suis à deux doigts de craquer… Une saison, c’est éprouvant, c’est long. Avec un groupe exceptionnel… On avait vraiment besoin que ce soit officiel pour pouvoir souffler. Franchement, je suis satisfait. Tout le monde a bien bossé.

Coup de chapeau à Claude (Kingue, nldr) qui est arrivé en janvier et qui a impulsé une nouvelle dynamique, à Noureddine (Laroussi, ndlr) qui est là depuis le début du projet. Je remercie vraiment tout le monde. Pour le club, c’est historique, on est tous fiers que ça arrive aujourd’hui. On va pouvoir tous souffler parce qu’on en avait vraiment besoin.

On n’a jamais annoncé la montée, parce qu’on en avait parlé en début de saison, que ça allait être un objectif, mais on voulait garder ça pour nous et se dire qu’on allait avancer les matchs après les autres et qu’on aurait ce qu’on méritait à la fin. Et je pense que cette montée est méritée sur l’ensemble de la saison.

Et maintenant, il va falloir se projeter sur cette saison qui vient en R1 ?

Oui, il va falloir préparer ça, avec les joueurs, savoir ceux qui veulent continuer avec nous. Et aller chercher quelques petits coups intéressants qui pourraient nous permettre de gagner en maturité et en efficacité, aussi bien défensive qu’offensive. On va pouvoir se pencher là-dessus. On lance un appel aux éventuels joueurs intéressés, qu’ils n’hésitent pas à nous contacter. Mais on va déjà faire le point avec notre groupe qui est un groupe fantastique.


Propos recueillis par Morgan Chaumier
Crédit photo : Kevin Devigne / Morgan Chaumier – Gazette Sports