BOXE : La carrière de Sabri « Speed » Sediri reprend de la vitesse

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Plus d’un an après son titre de champion de France poids léger, le boxeur amiénois retrouve le ring le 27 mai au Coliseum. Sabri Sediri s’est séparé de son entraîneur Bouziane Oudji pour rejoindre l’équipe de Jérôme Fouache avec lequel il nourrit de grandes ambitions.

Un combat en 2021, perdu contre Jaouad Belmehdi pour le titre de champion national des poids légers. Un autre en 2022 avec cette fois-ci la ceinture comme récompense. Il faut remonter à 2019 pour voir Sabri Sediri plus d’une fois sur un ring la même année. Une triste habitude à laquelle le gamin d’Etouvie, 29 ans déjà, devrait mettre fin. C’est en tout cas la promesse de sa récente collaboration avec l’Amiens Boxing Club.

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D’Amiens Boxe Ambitions à l’Amiens Boxing Club

Son titre de champion de France devait faire décoller sa carrière. Finalement il n’en est rien. Lui qui avait renoncé à défendre sa ceinture pour retenter sa chance en Angleterre, n’a finalement pas traversé la Manche. Au lieu de cela, il a retrouvé l’ombre du succès. Et ses excès. En évoquant son ancien coach : « Il m’a volé, quand tu te fais trahir par une personne que tu connais depuis l’âge de six ans tu n’as plus envie de continuer avec elle. »

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Jérôme Fouache, directeur sportif de l’Amiens Boxing Club, s’est associé avec David Suiveng pour créer l’association Suiveng Promotion afin d’organiser davantage de combats dans les mois à venir.

Sabri Sediri a quitté son entraîneur historique et sa structure Amiens Boxe Ambitions il a même envisagé mettre un terme à sa carrière. « J’ai arrêté pendant quatre, cinq mois… mais ça me démangeait. » De cette trahison, il tire aujourd’hui une force : « je ne pouvais pas arrêter parce que c’était lui donner raison ». Remise en question faite. Place à la remise en selle. Il lui fallait pour cela retrouver une équipe. Et c’est à la porte du bureau de l’Amiens Boxing Club qu’il est allé frapper. Jérôme Fouache ne lui a pas ouvert tout de suite. Réticent à devoir « gérer l’ingérable ». Mais l’entraîneur de 54 ans s’est dit touché par son histoire et a finalement accueilli le « bad boy » chez lui.

Du studio de danse au ring

La salle de boxe de la Veillère, avec un ring en son centre et des sacs de frappe tout le long est aux antipodes du studio de danse du gymnase Vallerey dans lequel il s’entraînait avec l’Amiens Boxe Ambitions. « On n’avait pas de salle, les entraînements c’était à la va vite, c’était du bricolage » se rappelle-t-il. Désormais, Sabri Sediri s’entraîne deux fois par jour, entre la Veillère et la salle d’Amiens Sud de Mohamed Miraoui. « Mais la base c’est Jérôme et Sofiane Ouardi«  les coachs de l’Amiens Boxing Club (ABC).

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La salle de boxe de la Veillère, jeudi 11 mai, est à peine assez grande pour accueillir tous ses boxeurs.
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Après avoir fait un tri dans son entourage, dont il n’a gardé que son préparateur physique Farid Bourras, l’Amiénois a également pu renouer avec d’autres acteurs de la boxe locale. En premier lieu, les autres pros du club. « Ça fait du bien, on peut mettre les gants, ça tourne, il y a toutes les catégories, je m’entends bien avec chacun d’eux », confie-t-il. « Il est apaisé, je l’ai croisé à une époque on aurait dit Végéta avec le M, il n’était pas bien. Il pétait les plombs sur les réseaux. C’est bien que Jérôme lui ait ouvert les portes », témoigne le boxeur Ouissam Hattab. « Il s’est excusé avec nous. Amiens Boxing Club c’est un peu une famille, c’est le point fort du club. Il y a déjà eu des histoires mais ça se règle dans le bureau ou dans le vestiaire et le lendemain on se sert la main, il y a du respect. »

Je ne fais pas de la boxe pour faire des Slovaques, j’ai envie d’aller au front, d’affronter un vrai adversaire !

Sabri Sediri

Aujourd’hui, Sabri Sediri se dit « heureux ». À bientôt trente ans, il tente de reprendre en main sa carrière à bras le corps. « Je n’ai plus d’intermédiaire, personne ne gère mon statut et mes contrats, je gère tout seul. J’ai récupéré une bonne partie de mes sponsors, tout le monde me pousse vers le haut pour être prêt le jour J. » Son premier objectif est fixé au 27 mai, date à laquelle il remontera sur le ring avec six autres boxeurs amiénois déjà présents à Doullens le 6 mai, lors d’un gala organisé au Coliseum.

Pas encore à son poids de forme, il devrait combattre en super-légers (-65 kilos) contre un adversaire étranger. Mais le « Speed » prévient : « je ne fais pas de la boxe pour faire des Slovaques, j’ai envie d’aller au front, d’affronter un vrai adversaire ! » Une volonté que partage Jérôme Fouache, avec lequel il a établi un plan. Pour se remettre sur les rails, après plus d’un an sans combat, Sabri Sediri devrait effectuer deux combats avant de viser une ceinture. En attendant, son retour sur le devant de la scène sera scruté de près, lui qui évoluera devant son public pour la première fois depuis quatre longues années.


La billetterie pour le Gala du 27 mai (10 combats au programme) est disponible à cette adresse.


Julien Benesteau
Crédit photos : Léandre Leber – Gazette Sports