Défait ce lundi à Villeneuve-sur-Lot (3-0) pour le compte de son quatrième match des playoffs de pro B, l’ASTT garde tout de même son destin entre les mains.
Coup d’arrêt pour Amiens. Pourtant, la soirée semblait bien débuter, grâce à la bonne entame de match de Tamas Lakatos face à Jules Cavaillé. Plus solide dans la première manche, le Hongrois enchaîne quatre points pour conclure sur un contre en coup droit (8-11). Le Français est plus offensif, mais manque de régularité. Il va tout de même chercher deux balles de set. Retard rattrapé par deux excellents revers de l’Amiénois. Puis les deux joueurs se neutralisent jusqu’à 13 partout, où le Samarien lâche un revers croisé parfait pour empocher la seconde manche 13-15, et refroidit les ardeurs du Villeneuvois. Villeneuvois qui ne cède pas et continue de s’encourager.
Cavaillé, tout récent champion de France en double, retrouve sa régularité, et joue plein centre. Lakatos est déstabilisé. Le Français fait le break dans ce troisième acte, confirme son avance grâce à l’aide du filet (11-6), et garde la tête hors de l’eau. Les premiers points du quatrième chapitre sont importants. Bien négociés par le Samarien à la suite de deux bons services. Mais le local ne flanche toujours pas et se libère, notamment en coup droit. Lakatos sort une série de trois coups gagnants et oblige Villeneuve à prendre un temps mort, 4-6. Le Hongrois lâche une gifle de revers et se retrouve à trois points du match. Revers qu’il manque par deux fois par la suite. Le Français concrétise sa deuxième balle de set par un service gagnant (11-9). La partie est totalement relancée.
La confiance change de camp. Galvanisé, et soutenu par son public, venu en nombre, le Villeneuvois laisse peu de solutions à son adversaire qui, lui, s’agace et montre des signes de fébrilité, qui n’existaient plus depuis le début de l’année. 5-2 au changement de côté, puis 6-2 sur une nouvelle erreur du Hongrois. Temps mort pour l’ASTT. Une pause qui semble calmer Lakatos, qui revient à une longueur. 8-6, l’Amiénois tremble et doute. Il offre sur un plateau quatre balles de match à Cavaillé. Au terme de plus de 50 minutes d’intense combat, le Français l’emporte 11-8. Villeneuve mène 1-0.
Du grand spectacle
Tobias Rasmussen et Olajide Omotayo s’élancent. Dès les premiers instants, les deux joueurs sortent des coups venus d’ailleurs. Le Danois est plus offensif qu’à l’accoutumée, ce qui donne quelques déchets en contrepartie. Dans le momentum, l’Amiénois rate une mise en jeu, suivi d’un revers manqué, 12-10. Dans la deuxième manche, le Samarien fait le trou d’entrée, puis est directement rejoint par le Nigérian, qui enchaîne cinq points. Le Picard stoppe l’hémorragie et repart de l’avant. Une nouvelle fois, les deux joueurs ne se lâchent pas. Mais cette fois, c’est Rasmussen qui l’emporte sur le score de 12-14, sur un magnifique échange qui plus est.
La partie baisse quelque peu en intensité sur ce troisième acte. Les protagonistes commettent davantage de fautes directes, chacun leur tour. Le Nordique lâche prise en premier et laisse échapper le score (11-8). Le jeu retrouve le niveau de départ. Le Danois prend le large d’emblée grâce à sa solidité (2-6). Mais une nouvelle fois, le Nigérian, libéré, parvient à réduire la marque. Euphorie calmée par l’Amiénois, qui empoche le quatrième set 7-11. Nouvelle manche décisive. Les joueurs se rendent coup pour coup. C’est le début du show Omotayo. Ou même du mur Omotayo. Le Samarien, pourtant énorme côté coup droit, tombe sur un contreur hors pair. Sur un extraordinaire point, le Villeneuve s’offre trois balles de match. Il conclut ce duel de haute voltige dès sa première occasion (11-7), et met son équipe en bonne posture.
Cantero en deçà
Jesus Cantero, favori face à Admir Duranspahic, doit impérativement l’emporter pour ne pas abréger la soirée. L’Espagnol est fixé sur son revers. Le Villeneuvois prend confiance. Dans cette première manche, l’Amiénois est totalement dominé par la variation du Français, et peine sur ses déplacements. Ses trop nombreuses l’empêchent d’espérer un éventuel retour. 11-6 pour le local, sur un contre en revers. Même scénario dans le deuxième acte, Cantero est asphyxié et ne trouve aucune solution. De plus, le Picard s’agace et se loupe sur ses points forts, le service, fréquemment trop long, et le coup droit. Duranspahic, efficace, profite d’une nouvelle erreur et mène deux manches à rien, sans réellement forcer son jeu.
Le Villeneuvois fait le break d’emblée dans la troisième manche. Jusqu’à 8-5, où l’Espagnol se réveille. Cinq points d’affilée, et le Samarien s’offre deux balles de set, pour se relancer dans cette partie. Mais l’Amiénois loupe un décalage en coup droit, puis manque à nouveau l’occasion de revenir. A 10 partout, le Picard rate un service. Le Français, surpris de mener, assène un dernier coup droit gagnant et donne la victoire aux siens.
« C’était une sale soirée qu’on avait pas vécue depuis longtemps, ca n’a pas tourné en notre faveur« , confirme Arnaud Sellier, « les gros points, ce sont nos joueurs qui les ont perdus. On le sent parfois sur le banc si ça va être une bonne soirée ou non. Hier soir on sentait qu’on allait souffrir, ça s’est confirmé. C’est dur, on va rebondir et repartir vers l’avant. On a une semaine pour se remettre la tête à l’endroit. On est toujours en tête, restons positifs« . L’ASTT garde tout de même deux unités d’avance au classement, et reste toujours en position de force. Une revanche sera à prendre, dès mardi prochain à la salle Labaume face à Villeneuve, avant de conclure cette seconde phase à Tours.
Pro B – Seconde phase – 4ème journée
Villeneuve – ASTT : 3-0
Jules Cavaillé (n°101) – Tamas Lakatos (n°73) : 8-11 ; 13-15 ; 11-6 ; 11-9 ; 11-8
Olajide Omotayo (n°77) – Tobias Rasmussen (n°64) : 12-10 ; 12-14 ; 11-8 ; 7-11 ; 11-7
Admir Duranspahic (n°148) – Jesus Cantero (n°65) : 11-6 ; 11-7 ; 12-10
Romain Ales
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports (archive)