Avec quelques semaines de retard, les Amiénois, attendus ce samedi soir à Grenoble, répondent à notre question en préambule du match contre Rodez : les regards sont désormais tournés pleinement vers le maintien en Ligue 2.
Ça y est, le discours a changé. Alors que l’on continuait encore à regarder vers le haut, même si l’on commençait à concéder que le maintien n’était pas acté – Mathis Lachuer rappelle ainsi que « même quand on parlait de montée, on savait que ça allait être compliqué » mais concède que, très bien lancés, « on s’est un peu enflammé » -, la défaite à domicile face à Rodez a fait s’opérer un virage dans la communication des Amiénois.
Entre eux, déjà, dès la fin du match, avec un long échange dans les vestiaires dont Lachuer juge, a posteriori, que « c’était le moment pour mettre tout à plat, ce n’était pas possible » de continuer comme ça. Pointant pour sa part le besoin de prendre conscience que l’Amiens SC « prend trop de risques dans la zone de construction, il ne faut pas avoir peur de dégager le ballon quand c’est chaud. »
Changement de cap
Depuis, après une pause qui a permis de « travailler » et, peut-être plus important encore, de « se régénérer » mentalement, les Samariens se projettent sur la lutte qui les attend en cette fin de saison : ne pas descendre. « Maintenant, on sait qu’on doit obtenir le maintien le plus vite possible » tranche ainsi avec une grande clarté le jeune milieu de l’ASC, comme actant ce passage d’un moment où, selon les mots de son entraîneur, « on avait tellement d’avance sur les relégables qu’on ne regardait pas trop, qu’on regardait plutôt vers le haut » à un autre où « il faut faire très attention et vite gagner un match pour repartir sur quelque chose de positif. »
Cette bascule, pourtant, semble avoir été digérée, à en croire Philippe Hinschberger, même s’il reconnaît que « ce n’est pas facile de switcher, c’est plus facile vers le haut que vers le bas. » Car malgré la lucidité sur la situation actuelle et sur la dynamique du club picard, en son sein, on continue à faire preuve d’optimisme. « Il suffit de regarder nos matchs, je ne suis pas là pour tout jeter, tempère ainsi le technicien amiénois. Il nous a manqué un petit truc, mais il ne faut pas non plus tout le temps s’alarmer sur notre jeu. »
Quatre internationaux au repos
Reste qu’il y a des choses à corriger. Notamment « être plus hermétique ». Or, difficile à mettre en place dans une période où 8 joueurs dont 5 défenseurs sont partis en sélection. « C’est sûr qu’on n’a pas pu faire travailler notre défense » admet Philippe Hinschberger qui estime pour autant que ce n’est pas un problème : « On vient de faire 9 mois de championnat, ce n’est pas un drame si des joueurs qui se connaissent ne se sont pas entraînés ensemble pendant une semaine. » Un secteur défensif qui devra faire sans Nojo Fofana, revenu dans les derniers de sélection, mais aussi Assogba et Ouattara.
Dans le registre offensif, en revanche, l’Amiens SC est au complet ou presque (seul Chibozo manque à l’appel), et avec un Leautey qui a « plutôt récupéré ». Pas inutile face à Grenoble, l’une des défenses les plus solides du championnat, qui sait faire le dos rond, ayant « pris 24 buts sur 37 attendus ». Une équipe qui, sans forcément briller, sait être « très efficace » et contre laquelle « il ne faudra pas s’oublier. » Un défaut beaucoup trop présent ces dernières semaines chez les Picards. Mais Mathis Lachuer nous a prévenus, lui et ses partenaires sont « comme des morts de faim pour ramener au moins un point. »
Ligue 2, 29ème journée
Samedi 1er avril, 19h, Stade des Alpes : Grenoble Foot 38 (7ème, 41 pts) – Amiens SC (11ème, 37 pts)
Le groupe : Gurtner, Charruau – Mendy, Opoku, Ring, Xantippe, Barry – Gomis, Gene, Doums Fofana, Lachuer, Gélin, Kakuta – Leautey, Cissé, Ilenikhena, Antiste, Bandé
Morgan Chaumier
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports