Alors que l’Amiens SC se déplace sur la pelouse de la lanterne rouge, Niort, Philippe Hinschberger veut débloquer un compteur un peu enrayé depuis de nombreuses semaines.
7 points lors des 9 derniers matchs, voilà le piètre bilan de l’Amiens SC (le plus mauvais de L2 avec celui de Valenciennes) depuis une onzième journée magnifique, conclue sur un succès renversant contre Dijon en tant que co-leader, seulement devancé par Bordeaux à la différence de but. Même si cela va un peu mieux depuis quelques matchs, il faut désormais le valider en accélérant le rythme.
« Si tu veux recoller aux places d’honneur, insiste ainsi Philippe Hinschberger, il faut prendre des points. » Et pas n’importe lesquels : « Il faut gagner des matchs. » Car, « ce n’est pas en gagnant un match sur neuf » qu’il est possible de réellement avancer. Un constat qu’illustre le regain de forme relatif des Picards puisque « depuis la reprise, on est invaincus, mais on ne fait que des nuls, ça n’avance à rien. » Le Havre, Metz et même Bordeaux ayant accru leur avance ou doublé les Samariens durant cette période.
Un combat à prévoir
Alors, à l’instar de la rencontre à Laval, seule victoire depuis plus de trois mois et demi, ce déplacement sur la pelouse de Niort, dernier du championnat, semble une belle opportunité pour remettre la marche avant. Pour autant, « ce sera tout sauf facile » prévient Philippe Hinschberger. « C’est une équipe très généreuse qui va batailler pour sa survie, qui est prête à ça, qui sait le faire », détaille-t-il. De quoi devoir « aller au charbon », le mot d’ordre de Youssouf Assogba. Avec comme autre embûche un terrain qui « sera vite gras. »
Reste que si les Chamois sont en difficulté, il y a aussi des raisons, du point de vue du technicien samarien : « C’est une équipe jeune qui a perdu des éléments très importants l’été dernier. » Et si, grâce à sa capacité à « jouer le contre, c’est une équipe qui se procure des occasions », c’est aussi la pire attaque du championnat, « à cause d’un manque d’efficacité. »
Dans ce contexte, le principal danger sera Bilal Boutobba, « joueur clef » identifié. Or, « quand tu as un garçon impliqué sur 75%-80% des actions et des buts, tu es obligé de faire attention, on ne va pas mettre quelque chose de particulier, mais tu es obligé d’avoir une surveillance accrue. » À l’image de ce qui avait été le cas sur Lekhal contre Le Havre et « qu’on a plutôt bien fait. »
Un groupe incertain
S’il n’y aura pas de plan anti-Boutobba, c’est aussi parce qu’il s’agit de se concentrer avant tout sur soi. Même si de nombreuses incertitudes demeurent. D’abord dans l’entrejeu, toujours privé de Lachuer, rejoint par Gélin à l’infirmerie pour une petite lésion dont son coach espère qu’elle ne le privera que de cette rencontre. Dans ce contexte, il est probable, des mots-mêmes de Philippe Hinschberger qu’« Owen (Gene, ndlr) va sauter dans la brèche. » Quant au retour de suspension de Junior Fofana, il sera tout de même le bienvenu pour avoir un peu de profondeur pour éventuellement faire souffler un Doums Fofana sorti exténué du duel de samedi soir.
Autres doutes, ceux qui entourent d’éventuels partants. S’il a préféré ne pas s’étendre sur ce sujet, l’entraîneur picard a admis que « quelques uns sont susceptibles de partir » et qu’« il faut prévoir leur remplacement éventuel pour ne pas être pris au dépourvu. » D’où un groupe fourni de 20 éléments (voir en bas de page). Notamment pour pallier à toute éventualité dans deux secteurs en particulier.
D’une part la défense, où l’avenir de Mendy est incertain. Et où Assogba semble avoir marqué des points pour le suppléer au besoin, Philippe Hinschberger rappelant que « Adé Barry va bien. Il n’était pas dans le groupe, je lui ai expliqué pourquoi : Youssouf est entré dans le chantier, il a été bon, aujourd’hui, je sais que c’est sévère pour Adé, mais ça aurait été injuste pour Youssouf de le sortir du groupe. » D’autre part l’attaque, nos confrères du Courrier Picard ayant révélé les possibles départs de Tolu Arokodare mais aussi de la découverte George Ilenikhena.
Un secteur où, même sans nouveau mouvement, des questions risquent de se poser avec la gestion de l’attaquant nigérian auteur d’un énorme raté contre Le Havre, même si son entraîneur maintient que « ça ne sert à rien de ressasser : je ne vais pas me prendre la tête, on ne va pas mettre une cellule psychologique parce qu’il a manqué un but tout fait. » Épargnant au passage son attaquant en égratignant certaines attitudes défensives : « On parle de ce but mais notre comportement sur le coup-franc est un scandale. Le jeu demande des erreurs, mais tu n’es pas obligé de les faire sur des phases ciblées dans le vestiaire. »
Mais aussi du fait de l’entrée dans le groupe d’Antiste, « un garçon qui connaît le championnat de L2, qui court beaucoup, qui a l’air d’avoir la tête sur les épaules » mais « qui est à la relance puisqu’il n’a quasiment pas joué en Italie cette année », raison pour laquelle Philippe Hinschberger veut faire attention. Ce qui devrait l’inciter à ne pas précipiter et à ne pas le faire démarrer, mais ce qui fait du jeune attaquant débarqué ce week-end de Sassuolo une solution supplémentaire.
Le groupe : Gurtner, Charruau – Assogba, Nojo Fofana, Leautey, Mendy, Opoku, Ring, Xantippe, Ouattara, Degrumelle, Barry – Gene, Doums Fofana, Kakuta, Junior Fofana – Ilenikhena, Arokodare, Cissé, Antiste
Ligue 2, 21ème journée
Mardi 31 janvier, 20h45, Stade René Gaillard : FC Chamois Niortais (20ème, 17 pts) – Amiens SC (6ème, 30 pts)
Morgan Chaumier
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports (archive)