Après une défaite à Caen et avant la trêve internationale, l’Amiens SC reçoit Niort avec l’envie de ne pas rester deux semaines sur un sentiment de coup d’arrêt.
Les Amiénois ont été très à la peine à Caen et y ont concédé leur deuxième revers de la saison. Une contre-performance qui n’alarme toutefois pas Philippe Hinschberger qui l’assure, « il n’y a pas péril en la demeure. » Jérémy Gélin abonde en ce sens, notant « pas mal d’enseignement à tirer de ce match », et pas que du négatif, malgré tout, notamment « des bonnes choses en première mi-temps. »
Le coach amiénois attend désormais de « voir notre capacité de réaction », avec optimisme compte tenu de ce qu’il s’est passé après le match d’ouverture à Metz. En l’occurrence, pour son milieu de terrain, « la meilleure réponse à apporter, c’est ce week-end en faisant un match cohérent. » Pour cela, il faudra peut-être s’appuyer sur « un savoir faire à domicile » que souligne l’entraîneur picard et « qu’il faut qu’on fasse perdurer. »
Pour éviter que le doute s’installe. Car s’il « ne faut pas se mettre le feu (sic) » dixit Gélin, « ça laisse planer le doute. » Alors pour que celui-ci ne soit que passager, « il va falloir gagner pour clôturer cette première partie de saison du mieux possible. » Car l’ancien Rennais prévient tout de même : « Je me projette sur une potentielle contre-performance, le doute peut arriver parce qu’on resterait sur deux matchs sans résultat, il ne faut pas laisser de place au doute, il faut chasser ça le plus vite possible. »
Se défaire d’un bloc bas
Pour cela, c’est de Niort, actuel 18ème de Ligue 2 qui s’avance à la Licorne. Une équipe qui, si elle vient de changer d’entraîneur, est « dans les mêmes dispositions que les années précédents, c’est une équipe jeune, dynamique, qui court, qui aime défendre, habile en contre, avec un monsieur plus », décrit Philippe Hinschberger.
Jérémy Gélin, lui, insiste tout particulièrement sur une formation « plus regroupée, difficile et dense. » Ce que confirme son entraîneur qui s’attend à un match assez cadenassé : « Le Havre a eu beaucoup de mal à se mettre en situation de pouvoir scorer, ils ne sont pas sur un régime de résultats très bon sur les derniers matchs, on ne s’attend pas à ce qu’ils viennent la fleur au fusil. »
Ainsi, le n°24 de l’ASC donne la recette d’un match réussi : « Il va falloir être patients, parce que quand tu rentres dans leur bloc, ils mettent pas mal de coups et d’intensité. Il va falloir trouver les bons espaces et être lucides sur les dernières passes, parce qu’ils vont nous attendre, sûrement. C’est une équipe difficile à manier, à nous d’être intelligents et de ne pas tomber dans leur piège. Ce sera à nous d’être également intelligents sur la gestion des temps forts et temps faibles. »
Une animation offensive à peaufiner
Pour cela, il va donc falloir que la 8ème attaque du championnat, avec 9 buts en 8 matchs trouvent des solutions dans son animation offensive après une rencontre lors de laquelle « on a vraiment manqué de poids offensif pour poser des problèmes à cette équipe de Caen. » Pour autant, prévient Philippe Hinschberger, « il va falloir du temps » car « notre attaque n’est aujourd’hui pas encore composée, on a besoin d’un peu plus d’huile dans nos rouages. » Or, « les automatismes offensifs sont les plus durs à trouver. » En attendant, « j’espère qu’on n’en perdra pas trop et qu’on marquera un but de temps en temps pour gagner des matchs. » À commencer par ce samedi contre Niort.
Pour limiter cette attente, « on met des situations en place à l’entraînement, pour faire que les joueurs qui sont chargés de jouer ensemble passent du temps ensemble. » Surtout le technicien samarien ne se veut pas alarmiste. Déjà parce qu’il voit qu’« il y a mieux à faire » avec ses attaquants qui n’ont pas atteint leur plafond de verre, mais aussi parce que « ce que je vois, c’est que dans chaque match, on a 3 ou 4 occasions de buts, même contre Annecy en faisant une mi-temps horrible. » Alors, conclue-t-il finalement sur le sujet, « notre animation offensive à domicile est plutôt pas mal. »
Surtout, l’animation offensive ne dépend pas que du duo d’attaquants. Et « les joueurs qui font le liant, on les a. » Pour autant, les quelques hommes forts de l’équipe depuis le début de saison, tels Gélin ou Leautey, commencent à être particulièrement surveillés par les adversaires. « Ils tentent de bloquer nos points forts, c’est à nous de contrecarrer leurs plans » ne s’alarme pas le coach de l’ASC. Car il voit des solutions à cela. : « C’est pour ça qu’il faut être capables de sortir d’autres atouts de ta manche : un jeu plus direct, dans la profondeur, pour ne pas être uniquement sur un seul schema. Il faut qu’on soit à l’aise dans nos attaques placés, tranchants dans nos attaques rapides. Tu ne peux pas proposer tout le temps la même chose. »
Bien gérer les contres
Évoquer le fait de bloquer le point fort de l’adversaire amène d’ailleurs Philippe Hinschberger a une réflexion sur les Chamois : « Si samedi, on musèle Boutobba, Niort sera moins bon que si on n’y arrive pas. » Une réflexion qui souligne le travail qu’aura à faire une défense amiénoise moins à l’aise depuis quelques semaines, avec au moins un but encaissé lors de 4 des 5 derniers matchs. Mais « on n’a pas joué des petites équipes non plus et on n’a pas non plus pris tant de buts » rassure l’entraîneur picard même s’il reconnaît les « grosses erreurs » commises contre Caen.
Par ailleurs, en notant avoir rencontré des adversaires de bon calibre, il pointe la différence entre les équipes rencontrées précédemment et une opposition telle que celle que vont proposer les Deux-Sévriens : « L’adversaire va venir dans une configuration utilisée contre Le Havre, les ballons que tu vas avoir à jouer pour bien défendre, cela va être des ballons de contre. » Une situation à ne pas prendre à la légère tout de même. D’autant que, « on sait qu’on va devoir prendre des risques, se déséquilibrer et à chaque perte de balle on va s’exposer à des contres. On va se découvrir, il va falloir bien gérer. »
Pour y parvenir, il pourra toutefois compter sur deux retours, celui de Gélin, dont la sortie sur une gêne n’était « rien de grave » et celui d’Opoku. De quoi compter sur un groupe complet au sein duquel Cissé devrait enchaîner. Car si des doutes subsistent encore sur ce qu’il peut apporter exactement et sa complémentarité avec Arokodare, « ce que je sais, c’est qu’il a besoin de jouer. »
Ligue 2, 9ème journée
Samedi 17 septembre, 19h, Stade Crédit Agricole La Licorne : Amiens SC (5ème, 14 pts) – Chamois Niortais (18ème, 7 pts)
Morgan Chaumier
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports (archive)