L’ex-camonois Zahir Zerdab revient sur le départ de son club formateur et ses premiers pas avec l’AC Amiens.
L’Olympique Marcquois, ce n’était pas le match le plus simple pour effectuer vos débuts en N3 cette saison ?
On le savait. J’aurais préféré marquer, ou au moins gagner, comme tout le monde. On ne peut pas tout avoir, on va travailler et tâcher de faire mieux.
Dans quelles conditions votre départ de Camon a-t-il eu lieu ?
Ce n’était pas prévu. Camon c’est mon club. Après, il y a des aléas qui font que parfois tout n’est pas bien aligné, où l’on n’a pas tous la même volonté pour que les choses se fassent. L’AC Amiens m’a ouvert ses portes pour les aider et apporter ce que j’ai amené à Camon. Il y a une grosse volonté de la part du club que je vienne jouer avec eux, alors que Camon, malgré ce qu’on a fait, tu sens que, ce n’est pas qu’ils ne veulent plus, mais les efforts ne sont plus faits. À mon âge et vu mon parcours, on s’attend à ce qu’il y ait des retours et il n’y en a pas forcément eu. Beaucoup de cadres sont partis, l’équipe a totalement changé.
La saison dernière, compliquée sur le plan humain et au niveau des résultats, a-t-elle pesé ?
Oui, parce qu’au final on n’était pas loin de la vérité. Alors qu’on avait un groupe intrinsèquement très largement au-dessus de la moyenne, qui peut, individuellement, jouer en N3. Beaucoup sont partis au-dessus d’ailleurs. Malheureusement, la mayonnaise n’a pas pris, il fallait peut-être un peu plus de temps et fédérer. Ça n’a pas été fait, il y a eu tout de suite des changements, je pense que si tout le monde était resté avec une réelle envie, en tirant dans le même sens, il y aurait eu moyen de faire quelque chose. Ça ne s’est pas fait et le futur nous dira si c’était mieux quand on était là ou moins bien.
Camon, j’irai les voir le dimanche, je serai leur premier supporter.
Ça ne vous empêche pas de retourner voir jouer Camon ?
Non, non, il n’y a aucun problème. J’ai mon fils qui va jouer là-bas, j’ai mon frangin, les vétérans ce sont mes potes aussi. J’irai les voir le dimanche, je serai leur premier supporter.
Vous vous sentez prêts, à 40 ans, à jouer en National 3 ?
Si je ne me sentais pas, je ne le ferais pas. Quand on continue à faire la différence en R1, contre des grosses équipes, qui ont le niveau N3, c’est rassurant. Les niveaux sont très resserrés entre la R1 et la N3.
On imagine que vous allez aussi avoir un rôle important à jouer dans le vestiaire.
Les gens m’aiment bien. Tout le monde vient me parler, me demander des conseils. Quand tu sens que tes coéquipiers ont envie de jouer avec toi, c’est que tu as « gagné ». Ils savent que tu vas rendre service et c’est ce qu’il se passe. Ils m’ont tous accueilli les bras ouverts, ça fait plaisir et ça me motive aussi. Quand tu donnes et que les autres aiment recevoir, ça donne envie de donner encore plus. À Camon c’était pareil. Ma plus grande déception dans le fait de partir, c’est que les gars m’appellent pour me dire « merci pour tout ce que tu as fait, que ce soit sur le terrain ou en dehors ». Quand les gars t’aiment bien, c’est que tu es un bon gars, moi, ça me fait plaisir. J’aurai très bien pu arrêter mais quand on te sollicite avec cet entrain, tu continues.
En tout cas, cette année, votre association avec Pierre Slidja en attaque donne envie.
Tout le monde nous attend. Pierrot c’est un super joueur, j’ai vite compris son jeu. C’est un joueur qui prend les espaces, qui est un ton au-dessus, qui voit les choses avant les autres. Son profil est très intéressant, on va essayer de faire quelque chose de bien ensemble.
Propos recueillis par Julien Benesteau
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports