CYCLISME – Arnaud Démare : « J’aime venir à Amiens »

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Pour la quatrième fois, Arnaud Démare s’est imposé à Amiens dans le Prix Jean-Renaux, au finish. Le coureur picard nous a accordé un long entretien dans lequel il évoque sa fin de saison ou encore ses projets.

Cette victoire coïncidait justement avec son 31ème anniversaire et le public amiénois a tenu, après sa victoire, à célébrer cet événement avec lui. Visiblement, Arnaud était heureux sur le podium et il a beaucoup apprécié l’accueil qui lui a été réservé.

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La ligne droite du Mail Albert 1er était idéale pour que le nombreux public puisse assister à un sprint majestueux. C’est ce qui est arrivé alors que la nuit était en train de tomber sur cette belle avenue que notre ami Jean-Louis Gillet, l’un des deux speakers de ce critérium d’Amiens, n’a pas hésité à comparer aux Champs-Élysées !

Arnaud Démare, l’un des grands champions français actuels est Picard, originaire de l’Oise. Et il aime venir courir à Amiens, comme il nous l’a précisé dans l’entretien qu’il nous a accordé, avec Rachid Touazi du Courrier Picard :

« Arnaud, vous aimez venir ici à Amiens ?

C’est vrai qu’en tant que Picard, j’aime venir ici à Amiens. Et puis, cette année, je n’ai pas beaucoup couru en France. Amiens, c’est local et je suis à 40 minutes de la maison.

Je sais que ma famille vient à la course, ma sœur, mes cousins, mes grands-parents. C’est un rendez-vous incontournable et de plus, il fait beau. Je vais aussi retrouver des personnes que j’ai connues quand j’étais minime ou cadet et qui sont derrière les barrières.

Vous savez, quand j’étais gamin, je courais surtout en Picardie, à Amiens, Montdidier, Salouël… 

Maintenant, ce n’était pas du tout évident de pouvoir participer à ce Prix Jean-Renaux car ce dimanche, je cours le GP de Plouay et par rapport à mon avion, je ne savais vraiment pas. Mais finalement quand j’ai su que nous partirions le samedi, j’ai dit à Henri-Paul Fin que je serai présent.

(Au sprint), il faut y aller, même si la barrière est très près de votre guidon…

Estimez-vous avoir réussi une belle saison ?

J’ai eu un manque de réussite au début car physiquement j’étais bien. Il y avait aussi un bon niveau dans les classiques.

Ensuite, j’ai fait un gros Giro et là j’étais vraiment content : trois victoires, le maillot du classement par points. Au championnat de France, je manquais de fraîcheur. J’étais bien mais ce n’était pas le top. Et puis les circonstances de course ne m’ont pas été favorables. Pour la reprise, j’ai participé au Tour de Pologne qui est une belle course.

Vous êtes dans une formation – Groupama FDJ – qui a été présente partout, notamment dans les trois Grands Tours. Cela signifie que tout le monde peut s’exprimer dans la saison ?

Finalement, le calendrier est bien fait. Tous les coureurs ont pu s’exprimer et le fait de cibler chaque événement avec différents groupes de coureurs évite par exemple pour un coureur de doubler les grands Tours. Ce qui fait qu’on se connait aussi de mieux en mieux.

Parlez-nous des sprints. Sont-ils de plus en plus dangereux ?

Vous savez, nous sommes obligés de prendre des risques. Il faut y aller, même si la barrière est très près de votre guidon… Un simple coup de frein et vous ne gagnez pas. C’est vrai que ça va vite et je l’ai vu encore au Tour de Pologne. Il y a de plus en plus de sprinters et le niveau est de plus en plus homogène. C’est vrai qu’il y a de plus en plus de risques.

Comment se présente votre fin de saison ?

Je n’ai pas grand-chose, mais je vais courir Paris – Chauny, le Grand Prix d’Isbergues, le Tour de Vendée, aller à Binche (en Belgique pour le Mémorial Franck Vandenbroucke le 4 octobre, ndlr), Paris-Tours mais pas le Mondial.

Refaire les JO, surtout à Paris, ce serait formidable !

Dans une saison, avez-vous des périodes de repos au cours desquelles vous ne faites pas de vélo ? 

Oui, cela arrive mais ce sont vraiment de courtes périodes. Après les classiques au mois d’avril, j’ai eu cinq jours et après le championnat de France, une coupure un peu plus longue. Cela fait du bien et j’en ai profité pour aller en vacances avec Madame !

Pensez-vous effectuer toute votre carrière au sein de la même équipe ?

On ne peut vraiment rien dire. On verra bien...

Martial Gayant (ancien coureur, maillot jaune du Tour de France dans les années 80 et ex-directeur sportif adjoint de la Groupama FDJ) vient de prendre sa retraite. Picard comme vous (Axonais), il a laissé un grand vide dans le groupe...

C’est vrai que c’est un emblème de l’équipe. Il a beaucoup apporté car il faisait vraiment un gros travail dans l’équipe. Sur tous les plans, la logistique, c’était lui. Il  connaissait tout par cœur, ne serait ce que l’emplacement des voitures dans la course et celles qui allaient prendre d’autres directions après. Celui qui prend le relais a tout à apprendre.

Quelle course aimeriez-vous gagner en 2023 ?

Paris-Roubaix évidemment, une étape sur le Tour également.

Dans deux ans ce seront les JO Paris 2024. Aimeriez-vous y participer? 

J’ai fait les JO de 2012 à Londres (à 20 ans, ndlr) et j’en garde de bons souvenirs. J’aimerais bien les refaire, surtout à Paris, à une heure de la maison. Ce serait formidable !

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui souhaite faire du vélo ?

Qu’il se fasse surtout plaisir à en faire. Qu’il aille s’amuser dans les bois ! La compétition viendra plus tard, sur la route…

Quand vous arrêterez, le plus tard possible, aimeriez-vous être consultant comme un autre Picard, Christophe Riblon ?

Je n’en sais rien. Pour l’instant, je suis coureur. Mais vous savez, je me vois toujours avec un dossard, même après ma carrière de cycliste pro. Pourquoi ne pas apprendre le triathlon comme Laurent Jalabert ou faire du trail… »

Lionel Herbet
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports

Publié par Lionel Herbet

Journaliste historique du sport Picard et Amiénois. Lionel est la mémoire des plus grands exploits sportifs de la région.