En marge de la rencontre amicale face à Camon, l’entraîneur des Portugais d’Amiens, Benoit Sturbois, défend la construction de son effectif, qu’il veut élargi, mais surtout qualitatif.
C’était votre premier match amical qu’en as-tu pensé ?
On a effectué une large revue d’effectif. On a fait deux équipes de onze. J’ai vu de bonnes choses. Le contenu est plutôt intéressant. Il va falloir résoudre notre manque d’efficacité, mais je ne m’inquiète vraiment pas pour ça, parce que c’est un premier match. On a senti qu’on arrivait déjà à trouver pas mal d’automatismes, ce qui est déjà plutôt intéressant. Je suis satisfait de ce que j’ai vu aujourd’hui que ce soit en première ou en deuxième mi-temps.
Où en êtes-vous dans la préparation ?
On a repris il y a 15 jours, donc ça fait pile deux semaines de préparation. Là, beaucoup accusent le coup physiquement parce qu’entre la deuxième et la quatrième semaine on est dans le dur pour être prêts sur la cinquième. On n’est pas alarmé à ce niveau-là. On est dans les temps, même si les niveaux d’état de forme sont différents. Certains joueurs étaient en vacances, d’autres vont partir.
Tout le monde aura sa chance, il n’y a encore rien d’arrêté
Tu as à ta disposition un effectif extrêmement large cette année…
On a un groupe très élargi comme les années précédentes, sauf qu’il est qualitatif. À défaut de l’avoir été les années précédentes où les joueurs de qualité étaient en moins grand nombre. On a réussi à recruter intelligemment et à garder la quasi totalité de l’effectif, ce qui est aussi important. Tout le monde aura sa chance, il n’y a encore rien d’arrêté. On sait qu’on a Miri (ndlr : Siradjini) qui ne pourra pas jouer avant le 1er octobre parce qu’il est reclassé « amateur », Vasseur est suspendu le premier match, donc il y a des places à prendre. Je suis satisfait du groupe que j’ai.
Avec les renforts de cet été, l’attente est grande autour de l’équipe…
Oui c’est clair. Comme il y avait une grosse attente à Camon l’année dernière et on a vu comment ça s’est terminé. De la même manière qu’il y avait de grosses attentes au plus haut niveau au Paris Saint-Germain, et on voit comment ça se termine. Bien malin celui qui va pouvoir dire qu’en empilant des joueurs ça fait un collectif. Maintenant, c’était mon souhait, donc je ne vais pas fuir mes responsabilités. J’ai le groupe que je voulais avoir. Charge à nous de bien bosser pour atteindre l’objectif qui est de faire mieux que la saison dernière au classement.
On sait que plus on va avoir de bons joueurs, plus on arrivera à mettre en place le projet de jeu que je souhaite mettre en place
En ayant en tête les exemples d’équipes qui ont échoué, tu n’as pas eu peur de prendre ce type de joueurs ?
Pas du tout. On sait que ce n’est pas gage de réussite, mais on sait que ça peut grandement y contribuer. On n’est pas fous, on sait que plus on va avoir de bons joueurs, plus on arrivera à mettre en place le projet de jeu que je souhaite mettre en place. Après, il n’y a pas de certitudes, c’est la beauté du football, même avec un effectif de qualité et de quantité comme on a, on n’est pas sûrs de terminer dans le haut de tableau de R2. Mais je l’ai voulu et je l’assume pleinement. Je suis vraiment satisfait que les joueurs aient fait des efforts pour nous rejoindre. Il faut le noter. Ils ont fait de gros efforts sur le plan financier, et au-delà de ça, on n’a pas les infrastructures que peuvent avoir d’autres clubs. Même si on est en train de construire un terrain qui va grandement nous aider. Il devrait voir le jour fin novembre. Je remercie les joueurs d’être restés, je remercie ceux qui viennent d’arriver de nous faire confiance.
Vous étiez, en plus de ça, sur une superbe dynamique en fin de saison dernière…
Tout à fait. On s’est demandé, est-ce qu’on garde le même effectif, est-ce qu’on essaie de surfer sur la vague ? Non, on sait que les saisons se suivent mais ne ressemblent pas. On n’avait pas de garanties après avoir fait une bonne partie de saison, d’être bons sur celle-ci, donc il fallait vraiment se renforcer. On va essayer de surfer sur la dynamique mais en peaufinant l’effectif. Là, on a vu des choses super intéressantes pour un premier match. Des joueurs qui arrivent à combiner alors qu’ils n’ont pas joué ensemble ou alors il y a très longtemps. En sachant qu’il y a encore des absents. Les deux onzes que j’ai vus aujourd’hui m’ont donné satisfaction, donc je vais devoir me creuser la tête pour pouvoir faire un 14 pour le premier match de coupe de France.
Je préfère avoir des problèmes de riche que ceux des années précédentes où on n’avait pas vraiment le choix.
C’est plutôt positif ça normalement ?
Ce sont des problèmes de riche comme on a l’habitude de dire. Je préfère avoir ces problèmes-là que ceux des années précédentes où on n’avait pas vraiment le choix. Lorsque les joueurs n’étaient pas là, il fallait « bricoler » avec tout le respect que j’ai pour les autres. Il ne fallait pas non plus déshabiller l’équipe réserve donc c’était compliqué. Là, c’est une grosse satisfaction personnelle, c’est pour ça que j’encourage les joueurs à ne pas lâcher, une saison c’est très long donc ceux qui ne jouent pas aujourd’hui joueront demain, et ceux qui jouent aujourd’hui ont intérêt à faire ce qu’il faut pour continuer à jouer demain.
Si je comprends bien, on ne devrait plus te voir jouer avec l’équipe première ?
Je n’ai pas du tout envie de jouer. Je n’avais plus envie de jouer, mais je l’ai fait par la force des choses, pour essayer de laisser l’équipe réserve à flot. Maintenant, je n’aurais pas besoin d’enfiler un maillot, si ce n’est en vétéran le dimanche matin pour faire plaisir au président Abilio qui aime bien jouer avec moi.
Julien Benesteau
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports