Après la montée historique de son équipe en N3, Sébastien Lérraillé est revenu sur ce moment en tenant à mettre en avant ses joueurs mais aussi, en laissant planer un doute sur la suite de sa carrière…
Cette montée c’est l’aboutissement de longues années de travail ?
Oui c’est un groupe que j’ai récupéré un peu en fin de cycle, je l’ai fait évoluer en apportant du sang neuf. Mais depuis que je suis arrivé, je m’appuie sur un noyau dur qui n’a pas bougé et c’est l’une de nos forces. Il y a des mecs qui sont venus alors que l’on était en R2 car ils ont cru au projet et aujourd’hui ils sont récompensés. Depuis le début, on a cherché à renforcer le groupe tout en gardant l’équilibre et le côté esprit de famille du club. Quand on a perdu Thomas Chatalen, je me suis attelé à prendre un capitaine sur lequel m’appuyer et Ludo Demetz a rempli parfaitement ce rôle. Il a joué blessé aujourd’hui et cela prouve l’état d’esprit. Les mecs n’ont jamais lâché, ça a toujours bossé et cette aventure leur appartient. Je suis vraiment content pour eux. Il faut leur tirer un grand coup de chapeau car ce qu’ils ont fait, c’est énorme. On a pas de contrats fédéraux ou de mecs qui ne font que ça comme dans certains clubs, les joueurs sont là aussi et surtout pour l’aventure humaine.
C’était un match particulier, on a senti qu’il y avait de l’enjeu ?
Oui, forcément des deux côtés, on ne voulait pas perdre donc tu ne te livres pas forcément à fond. Après, on n’était pas bien en place mais on a su appliquer ce que l’on voulait faire. On ne voulait pas faire n’importe quoi en voulant à tout prix marquer.
Après le match de la semaine dernière, ce n’était pas simple de se remettre dedans ?
On a connu une désillusion clairement. Après, on a su se dire les choses et se remettre en question, moi le premier. La semaine nous a fait du bien, j’ai fait mon analyse personnelle car après 5 ans tu peux devenir un peu toxique pour le groupe. Aujourd’hui, j’ai voulu les accompagner sans en faire trop, je ne pouvais pas les lâcher à se moment de la saison après tout ce qu’ils m’ont donné.
On a encore vu aujourd’hui la force du groupe à l’image de Théo Richard ?
Oui, Théo n’a pas joué depuis un moment, aujourd’hui on fait appel à lui et il répond présent. On sait depuis le début de saison que l’on aura besoin de tout le monde et que l’on possède un groupe de qualité. La présence de nombreux joueurs, qui n’étaient pas sur la feuille de match, illustre aussi les qualités humaines de ce groupe. C’est une vraie équipe, une bande de potes et c’est la base de notre réussite. Je suis très attaché à ces valeurs et je suis fier d’être le coach de cette équipe.
Vous visiez le maintien et vous vous retrouvez en N3, c’est encore plus beau ?
On n’était vraiment pas programmé pour monter. Les garçons ont fait une demie saison exceptionnelle, franchement on ne perd qu’un seul match sur la phase retour et 3 défaites sur l’ensemble de la saison, ce n’est rien. Les garçons sont allés chercher cette montée avec les tripes.
Si l’instant est à la célébration, il va vite falloir se pencher vers la suite ?
Pour l’instant je ne sais pas j’ai besoin de réfléchir. Je suis fatigué, j’ai des responsabilités professionnelles et familiales. Il faut voir je vais me poser et on verra. Mon président m’a dit que si l’on montait en N3 il me laisserait partir (rire). On va voir le président, on va recevoir les joueurs rapidement puis on verra. Il faut aussi savoir ce dont ils ont envie. On est peut-être à la fin d’un cycle ou pas… On va d’abord profiter puis on verra mais ça va venir rapidement.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Kévin Devigne – Gazettesports