AMIENS SC – Philippe Hinschberger : « Je veux que mes pistons attaquent 80% du match »

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En conférence de presse d’avant-match précédant le nul à Caen, Philippe Hinschberger avait également évoqué son système de jeu et ce qu’il signifie par rapport à ses ambitions, son projet.

Interrogé sur son système à 3 défenseurs centraux et sur sa pérennité dans son esprit, Philippe Hinschberger en a défendu une vision résolument offensive. Certes, explique-t-il, il existe plusieurs façons d’appréhender cette disposition, « Ça dépend ce que tu veux faire, soit tu veux t’aligner à 5 sur la largeur du terrain et bloques les espaces, les côtés, soit tu prends plus de risques et ça veut dire accepter le trois contre trois derrière. Si tu as des bons défenseurs capables de gagner leurs duels, tu es quand même un peu plus tranquille. » En revanche, il réfute l’idée que cela soit nécessairement un système défensif : « C’est complètement faux, Troyes est monté avec trois défenseurs et tout le monde devant. Ils jouaient même beaucoup avec le feu. C’est ça qui m’intéresse. Parce qu’aller dans le football pour prendre 0 but et en marquer 1, c’est un peu chiant (sic). »

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Philippe Hinschberger accorde une importance cruciale à l’apport offensif des pistons dans son 3-5-2.

Une dernière phrase qui laisse sous-entendre l’option préférée par le coach amiénois qui nous précise ainsi, concernant les pistons qu’il « aime parler d’ailiers défendant plutôt que de latéraux offensifs » insistant sur le fait que cela va dans le sens de « prendre des risques, voir du jeu ». À ce titre, ajoute-t-il, « je veux que mes pistons attaquent 80% du match. »


Un système qui a montré son efficacité

S’il estime que ce n’est pas encore tout à fait le cas, il se montre tout de même positif quant à l’apport de ce système. Également sur le plan défensif puisque la prise de risques privilégiant un travail à trois derrière avec des pistons hauts n’empêche pas une bonne réussite défensive : « Ce que je remarque, c’est que depuis qu’on joue comme ça, l’adversaire se casse quand même pas mal les dents dans l’axe. Ça l’oblige à passer par les côtés et si tu as de bonnes collaborations sur les côtés, ça se passe plutôt bien aussi. »

Ainsi, il défend le bon bilan de son équipe depuis le passage dans cette configuration : « Si je m’en tiens aux stats de l’équipe depuis qu’on est passé à trois, on a plutôt bien défendu et on a été capables de marquer. » En effet, de la réception de Valenciennes, premier match à 3 derrière, jusqu’au moment où il s’exprimait, l’Amiens SC était la 5ème équipe de L2 avec la 5ème attaque et la 3ème défense, malgré la déroute à Toulouse.

Repartir dans cette configuration ? Oui, mais…

De quoi lui donner « l’idée de rejouer à deux attaquants » la saison prochaine. Pour autant, s’il reconnaît sa préférence pour le 3-5-2 sur le 4-4-2, soit « deux lignes à plat avec tes deux attaquants parfois isolés, tes excentrés parfois un peu perdus là-haut », il reconnaît que cela dépendra de son effectif. Dans son esprit, cela vient aussi du fait qu’il « pense qu’il y a au moins un joueur de ce trio (axial composé de Mendy, Pavlovic et Fofana, ndlr) qu’on va perdre. » Probablement Formose Mendy, tant Philippe Hinschberger n’a pas nié lorsqu’il a été interrogé à ce sujet.

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Correspondant parfaitement au rôle de défenseur droit dans une défense à 3 telle que se l’imagine Philippe Hinschberger, Formose Mendy pourrait manquer la saison prochaine.

En l’occurrence, un joueur qui entre parfaitement dans ce qu’attend l’entraîneur picard au sein de sa triplette axiale. « Il y en a qui sont plus forts que d’autres, détaille-t-il. Lomotey, par exemple, ce n’est pas quelque chose qui lui correspond, jouer dans une défense à trois, oui, mais dans l’axe, il n’aime pas aller du côté de la ligne, il pense qu’il va manquer de vitesse, il n’est pas dans ses repères. Formose Mendy et Mamadou Fofana n’ont pas peur, ils y vont. Formose n’a pas peur puisqu’il faut même le freiner pour qu’il ne déborde pas dans le dos du piston. Je l’encourage à y aller mais 2-3 fois par mi-temps, pas 15. »

Ainsi, et alors qu’il précise que s’il veut persister à deux attaquants, « il faudra qu[‘il] organise [s]on équipe autour pour être le plus performant possible. » Il explique ainsi que « si ce ne sont pas de bons défenseurs capables de défendre le long des lignes de touche parce que le piston est haut, ça ne [l]’intéresse pas non plus. » Il faudra donc adapter le recrutement, non seulement pour évoluer comme actuellement mais également pour être en mesure de changer son fusil d’épaule en cours de saison : « Il faut se laisser la possibilité que des gens puissent redevenir des latéraux. Il faut faire attention aux profils qu’on va recruter et aux gens capables d’occuper ces postes de latéraux. Cette année, on a commencé à 4 et on est passé à 3. La saison prochaine, ça sera peut-être l’inverse. »

Nul doute que cela sera quelque chose à scruter lors de la prochaine intersaison.


Morgan Chaumier
Crédits photos : Léandre Leber / Kevin Devigne – Gazette Sports