Si tout n’a pas été parfait pour l’Amiens Métropole Natation sur cette journée de vendredi du Meeting des Hortillons, la balance penche du côté du positif.
30 finales, 13 podiums, 2 victoires. Voilà le bilan brut de la première journée de l’Amiens Métropole Natation. Un bilan forcément à nuancer au regard des attentes et de l’adversité. Ainsi, difficile de porter le même regard sur un 200 4N masculin auquel 14 concurrents prenaient part, dont 8 de l’AMN et un 50 NL masculin où s’alignaient Grousset, Ndoye Brouard et Salvan.
Des jeunes qui travaillent bien
Une différence qu’illustre bien John-William Dabin, qui réalisait son record personnel sur les deux distances sus-cités, avec respectivement une 2ème et une 5ème place. Des performances qui font assurément partie des « bonnes choses » qu’évoquait Mathieu Neuillet, coach du groupe Excellence, au moment de conclure la journée. Aux côtés du meilleur temps d’Antonn Lemarchand sur 400 NL, certes 8ème de sa finale mais 2ème junior, de la 3ème place et meilleure performance de Corentin Pouillart sur 200 4N, ou encore du joli podium de Clément Mallet sur 50 papillon, 2ème derrière Maxime Grousset et à 0.03 de son record personnel.
Un Clément Mallet qui illustrait un autre point soulevé par Mathieu Neuillet : « Les jeunes s’essayent aussi à beaucoup de courses qu’ils ne font pas souvent, donc on se rend compte qu’il y a pas mal de manque d’expérience sur certaines disciplines. » Il a en effet été chercher sa 3ème performance sur 200 4N… qu’il n’avait plus nagé depuis 2019. Thomas Le Pape entrait aussi parfaitement dans cette description, lui, l’habitué de la brasse et du 4N qui s’alignait sur le 400 NL et le 100 dos, dont il terminait respectivement 6ème et 7ème, meilleurs temps personnels à la clef, et de loin. Son coach glissant d’ailleurs un mot qui pourrait bien s’appliquer à son 400 NL, terminé « comme un avion alors qu’il aurait pu le faire avant. C’est de l’apprentissage. »
Tesic fait le taf, Tomac plus en retrait
Si le bilan était un peu plus mitigé pour Enzo Tesic, 4ème du 50 papillon et pas au niveau de son record sur le 200 4N, la victoire sur cette distance était toutefois l’une des deux seules du jour pour l’AMN, de quoi rehausser sa performance. Ainsi, Mathieu Neuillet s’en montrait satisfait : « Enzo, c’est bien, il n’est pas à son meilleur niveau, mais dans la gestion de la course, il a adapté sa gestion de course à son niveau du jour, et en crawl, il a montré qu’il était capable de terminer plus vite que d’habitude. »
Le bémol était donc avant tout à chercher du côté de Mewen Tomac. 2ème de son 100 dos, du fait de la marge dont il bénéficie malgré tout sur une bonne partie de la concurrence, il terminait loin de Yohan Ndoye Brouard et de ses meilleures performances, passant même au-dessus de 55.00 pour la deuxième fois seulement lors de ses 22 dernières courses. « C’est plus difficile, confiait Mathieu Neuillet, quand on a une course phare, de s’aligner dessus et de ne pas réussir à son meilleur niveau. C’est plus difficile parce que quand on a répété souvent, on a beaucoup de repères, il suffit que ces repères ne soient pas là pour que ça déstabilise. »
« Mais, tenait-il à nuancer, ce n’est pas un problème en soi. Il faut qu’ils arrivent à digérer tout ce qu’on a fait à Tenerife. Il a eu une grosse coupure entre septembre et novembre où il n’a pas été le plus assidu. Ce retour au travail avec de l’exigence au quotidien, pour l’instant, il le paye un peu. »
Du côté des Amiénois de l’INSEP, tandis que Roman Fuchs assurait une 3ème place sur 400 NL, loin, toutefois, de ses meilleures marques, Emma Terebo luttait au coude à coude tout au long du 100 dos avec Mary-Ambre Moluh pour échouer de peu à la 2ème place, avec tout de même un record personnel au bout.
Le CAF répond présent
Enfin, pour les pensionnaires du CAF, « c’est une bonne première journée au vu du contexte dans lequel on arrive sur la compétition », estime Antoine Britz. En effet, détaille-t-il, « on a repris il y a un peu plus d’il y a deux semaines dans un contexte un peu particulier puisqu’on a eu plusieurs cas covid, donc la rentrée a été repoussée pour certains. » Et comme, dans le même temps, « on est arrivé avec cette intention de maintenir voire augmenter le niveau d’exigence par rapport à la dernière partie de saison dernière« la conséquence a été de démarrer « la compétition avec un état de fatigue assez important. »
C’est ainsi que le bilan peut se découper en deux. D’une part, « les courses où il faut être explosif » qui ont plutôt bien fonctionné, Lou Hermel et Mathilde Pruvot réalisant le doublé sur 50 papillon avec respectivement un record personnel et une marque à 0.01 de celui-ci. Mais aussi, dans une moindre mesure, les 2èmes et 3èmes performances juniors sur 100 dos pour Max Combier et Romain Piazza, meilleur temps personnel en prime pour ce dernier.
D’autre part, « dès l’instant où il faut nager un peu plus longtemps, on sent que ça manque un peu de fraîcheur. » Certes, Manon Burgy prend la deuxième place avec sa deuxième meilleure performance sur 200 4N, mais c’est aussi sa course la plus courte, à côté du 400 NL terminé 3ème dans un temps moins notable. Quant à Lou Hermel et Mathilde Pruvot, elles décrochent toutes deux un autre podium, sur 200 brasse (2ème) et 200 4N (3ème), mais loin de leurs standards chronométriques habituels.
La suite, pour encore faire mieux
Restent encore deux jours pour rendre ce bilan encore plus positif. Du côté du groupe de Mathieu Neuillet, où il y a eu « du bon, du moins bon, des choses qui étaient attendues, d’autres moins », l’enjeu sera de gérer encore mieux l’état de forme : « Je pense que ce qui fait la différence, c’est la détermination à faire la différence dans cet état de forme actuel, en étant entamé physiquement : quelles solutions je trouve et sur quoi je vais m’appuyer ? »
Quant au groupe d’Antoine Britz, il vit ici « une étape dans le parcours et dans le projet de performance. » Ainsi, s’il y a « de bonnes choses et des choses perfectibles », l’objectif sera de « continuer, sur le week-end, à bien s’engager, à passer les courses en essayant de construire. C’est surtout ça l’objectif, se servir de cette compétition pour construire. »
Morgan Chaumier
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports