FOOTBALL – Titi Buengo : « On n’a pas assez de qualité pour pouvoir jouer le haut de tableau »

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Après la défaite à domicile face à Longueau, Titi Buengo, entraîneur de l’US Camon, revient sur la situation de son équipe.

Qu’est-ce qui vous a manqué sur ce match ?

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Il manque ce qu’ils ont de l’autre côté, un attaquant, un chien (sic). Ça bascule sur pas grand-chose, oui c’est la vérité dans les deux surfaces. On a été mené et on a réussi à revenir mais on a une balle de 2-1 qu’on ne concrétise pas et eux ils ont une balle de 2-1 qu’ils concrétisent très bien. Donc forcément c’est frustrant mais c’est la réalité du football, c’est l’efficacité… 

Au moment où tu égalises c’est là où il faut profiter de ton temps fort pour aller faire mal et malheureusement à chaque fois on n’y arrive pas !

Pourtant les situations vous les avez, même en première période ?

Ah oui on a les situations, mais forcément tu peux jouer 200 ans, si ça ne rentre pas, ça ne rentre pas. Après encore une fois ce sont eux sur le terrain, donc forcément c’est à eux de trouver les solutions devant le but, c’est à eux de faire le bon geste et ça, ça ne s’explique pas… Je dis toujours que le football est une science, mais devant le but c’est un métier, ce n’est pas donné à tout le monde… Forcément, si tu n’es pas assez concentré, si tu n’as pas une âme de tueur, c’est compliqué de marquer des buts, tu vas en marquer un de temps en temps mais pas régulièrement. 

Justement, vous revenez dans le match juste après avoir pris un but à l’heure de jeu : à ce moment, l’espoir est encore là ?

Bien sûr c’est ça qui est beau dans le football, c’est une histoire d’émotions : tu perds, tu n’es pas bien, tu égalises, t’es bien. Et puis au moment où tu égalises c’est là où il faut profiter de ton temps fort pour allez faire mal et malheureusement à chaque fois on n’y arrive pas. On n’y arrive pas parce qu’on a le mauvais geste, et ça ne rentre pas !

On a des joueurs talentueux mais c’est pas assez en fait, il manque de la hargne, il manque de la détermination

Il vous manque, sans faire injure à l’équipe, un peu de talent quand même pour rivaliser avec le haut de tableau ? 

Moi je dirais qu’il manque des tueurs. Le talent ne suffit pas, on a des joueurs talentueux mais c’est pas assez en fait. Il manque de la hargne, de la détermination. C’est le constat, c’est vrai, on a des agneaux et je pense qu’avec ça on ne peut pas prétendre avancer, c’est ça qui est compliqué. 

Jouer le haut de tableau, c’est une marche trop haute pour Camon aujourd’hui ? 

C’est une marche trop haute, la réalité elle est qu’on ne prends pas de point donc forcément je vais dire la marche elle est haute, oui. Parce qu’il faut être réaliste, on n’a pas assez de qualité pour pouvoir jouer le haut de tableau. 

Sur le plan comptable, cette défaite vous fait très mal ? 

Elle fait mal, une défaite ça fait toujours mal, surtout dans la position dans laquelle on est et surtout que c’était un match en retard qui pouvait nous permettre de revenir à égalité avec Longueau, alors oui forcément elle fait mal.

Chaque saison, Camon affiche ses ambitions, jouer la montée, est-ce que vous revoyez vos objectifs à la baisse aujourd’hui ? 

Bah les objectifs tu les revois à la baisse au fur et à mesure. Comme si tu ne jouais pas la montée et que tu te retrouves à la jouer, bah tu vas la jouer. Donc on fait au jour le jour, les objectifs ils changent en allant, forcément on a affiché des ambitions, moi le premier parce que je sais ce que j’ai dans l’âme, je sais ce que j’ai comme envie et comme caractère forcément. Je ne pense pas que tout le monde a ça et les joueurs qu’on a aujourd’hui je ne pense pas non plus qu’ils aient ça, parce que pour avoir ça je pense qu’il faut vivre de ton métier et malheureusement nos joueurs ne vivent pas du football, donc leurs intérêts sont autre part, leurs envies sont autre part, donc là-dessus c’est compliqué. Les équipes dans ce championnat qui jouent le haut du tableau, ce sont des équipes qui sont rémunérées, qui vivent de ça, donc forcément, c’est pas le même état d’esprit. Mais on aurait au moins pu avoir une âme comme Longueau. Je leur tire mon chapeau. Ça reste un derby mais il faut aussi reconnaître qu’ils ont une équipe qui se bat, qui joue avec ses qualités et c’est ce qui nous manque, cette force-là, collective. 

Donc c’est presque un constat d’échec ? 

Non, ce n’est pas un constat d’échec, c’est une remise en question. Les mêmes joueurs marquaient des buts l’année dernière, cette année c’est plus compliqué. Mais on va continuer à avancer, on va continuer à travailler, essayer de trouver des solutions. Ce qui me dérange toujours dans le football, c’est qu’on dit : on va se remettre en question, on va ceci, on va cela et c’est toujours la même chose que tu retrouves, le manque d’efficacité, le manque d’intelligence dans la lecture de l’adversaire. Pour moi on a les joueurs, pas pour aller jouer plus haut, mais pour essayer de « surfer » dans le championnat et pour ça, il faut beaucoup plus de réflexion. 

Deparis Maxime

Crédit photo : Kevin Devigne Gazettesports.fr

Publié par La Rédaction

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