FOOTBALL – Azouz Hamdane : « On les a toujours laissé en vie »

Ⓒ Crédit photo : Roland Sauval – GazetteSports
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Au terme de l’élimination aux tirs au but de l’AC Amiens par Feignies/Aulnoye, Azouz Hamdane regrettait plus de ne pas avoir tué le match que le but tardif des Nordistes.

On imagine qu’il y a de la déception après cette cruelle élimination ?

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De la déception, forcément, surtout pour les joueurs parce qu’ils semblaient avoir fait le plus dur et on se rend compte que le plus dur n’est jamais réalisé tant qu’on n’a pas tué le match. On les a toujours laissé en vie.

On a fait une première mi-temps exemplaire, ils n’ont pas vu le jour, et assez logiquement, on mène au score. En deuxième, ils rentrent avec de meilleures intentions que nous, je pense. Et bizarrement, c’est nous qui avons les deux premières grosses occases pour tuer le match. Et malheureusement, on se précipite en étant beaucoup trop tétanisés et forcément on fait le mauvais choix. Ensuite, ils poussent, on tient. Ils font ce qu’il faut pour nous mettre en difficulté et nous pour les contrer derrière. Avant d’avoir marqué, ils ont quand même pas mal d’occases, sur coup de pied arrêtés, notamment. Et il a fini par arriver ce qui devait arriver. On oublie encore le marquage au second poteau. Sur la première et sur la deuxième, ils ont été maladroits, et la troisième, ils l’ont mise… C’était au plus mauvais des moments.

La séance de tirs au but, […] on est juste incompétents dans ce domaine.

La séance de tirs au but, n’en parlons pas. On est juste incompétents dans ce domaine. Je n’ai pas souvenir qu’on se soit qualifié une seule fois dans cet exercice. On a malheureusement perdu la qualif sur ces mauvaises intentions en deuxième mi-temps et un dernier geste qui était plus qu’approximatif.

Quand on subit l’égalisation dans le temps additionnel, c’est compliqué de se remettre dedans pour les tirs au but ?

Oui, bien sûr, c’est très compliqué de se remettre à l’endroit, on accuse le coup, forcément. On arrive dans une dynamique pas forcément positive. Et puis, sur la qualité des tirs au but entre eux et nous, il n’y a absolument rien à dire. Puisqu’on jouait la qualification sur cet exercice-là et qu’ils étaient meilleurs que nous, ils sont passés. Tant pis pour nous parce qu’on tenait la qualif…

L’opportunité de Pierre Slidja juste avant le but où il s’écroule dans la surface alors qu’il y avait peut-être moyen de frapper est aussi un motif de regret ?

Ça rejoint ce que je viens de dire. Ce sont ces derniers gestes où, parce qu’on n’a pas la lucidité nécessaire, on ne fait pas les bons choix. Plutôt que frapper directement, on cherche la position idéale, la plus confortable, mais on sait qu’elle n’existe pas, cette position. C’est le football, il est parfois cruel. On vit parfois des émotions extraordinaires, pour eux ça doit l’être et pour nous, malheureusement… On en vivra d’autres. Il faut juste prendre acte de tout ça et bien comprendre. Ce n’est pas le tout de ne pas se qualifier, le tout, c’est d’apprendre. Si on apprend de tout ça, on va devenir plus grand et plus fort. Mais au regard de la configuration des buts qu’on prend sur coups de pied arrêtés, qu’on apprend beaucoup, c’est ça le plus déplorable.

Si on doit chercher des motifs de satisfaction, votre équipe s’est bien reprise après le 4-0 subi contre contre une belle équipe de Feignies ?

C’est une très belle équipe mais, collectivement, sur la première mi-temps, il n’y a pas photo. Effectivement, en deuxième mi-temps, on les a laissé jouer. C’est peut-être le premier but qu’on met qui nous fait le plus de mal. Mes joueurs ont toujours l’impression que, lorsqu’ils marquent, ils ont fait le plus dur. Je leur ai dit à la mi-temps : « Il faut absolument jouer pour mettre le deuxième, continuer à jouer comme on le fait, continuer à aller de l’avant, continuer à être agressif sur le porteur du ballon. »

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Les offensifs amiénois ont bien eu les opportunités pour faire le break mais ont laissé les Finésiens dans le match

Mais, inconsciemment, ils laissent faire, ils laissent un peu d’espace. Et petit à petit, les adversaires reprennent espoir, reprennent confiance, forcément, avec un peu plus d’espace. Et puis, sur les coups de pied arrêtés, on n’est pas au marquage, on manque d’agressivité, c’est la roulette russe. Ils auraient dû marquer avant. Mais nous également. Ce n’est pas tellement le but qu’ils mettent qui me dérange, on devait prendre un but au regard de ce qui se passait sur cette deuxième mi-temps. C’est de ne pas avoir mis ce deuxième but qui aurait pu nous mettre à l’abri et nous qualifier.

C’est le foot, il faut analyser tranquillement, j’ai assez d’expérience pour comprendre que des matchs comme ça, on en vivra d’autres et que des fois ça nous sourira, des fois un peu moins. Mais bien comprendre qu’à ce niveau-là, entre équipes qui se valent, c’est bien souvent à des détails que cela se joue, et malheureusement, dans ce domaine on n’est pas encore assez performants.

Les changements sont venus assez tard, pour quelle raison ?

Je nous sentais bien dans le match. Après, il y avait des joueurs un peu cuits physiquement et j’étais partagé entre le fait de sortir mes tireurs de tirs au but parce que je sentais qu’on allait prendre ce but et essayer de préserver ce but d’avance. Finalement, on a fait des changements surtout défensifs pour le préserver, malheureusement, cela ne s’est pas avéré payant.


Morgan Chaumier

Crédit photo : Roland Sauval (archives) – Gazettesports