Dernier avec autant de défaites que de rencontres disputées, l’Amiens SC doit se ressaisir sans tarder pour lancer enfin sa saison.
La crise couve déjà à l’Amiens SC. Si, après 3 défaites inaugurales, quelque chose qu’il a déjà vécu dans sa carrière à deux reprises (pour deux départs en cours de saison mais une seule descente des équipes concernées), le coach Philippe Hinschberger ne se veut pas alarmiste, il reconnait l’urgence de la situation : « Je ne suis pas du tout dans la panique, ça m’emmerde, je suis déçu, contrarié, je tente d’analyser, j’ai des bouts de réponses. […] Celui qui dit qu’il n’y a pas urgence aujourd’hui n’est pas dans la réalité du sport professionnel, de la Ligue 2. On a déjà 9 points de retard sur le premier ! »
Un constat que partage son latéral droit, Mickaël Alphonse, qui se montre pessimiste quant à l’avenir de cette saison si la barre n’est pas redressée rapidement : « Ce n’est que le début, mais c’est du temps perdu. […] On n’a plus de temps à perdre.« L’international guadeloupéen va même plus loin en affirmant la nécessité de se renforcer : « Je pense qu’il y a pour certains un problème de niveau. […] Il y a des joueurs qui ne sont pas encore prêts à jouer à ce niveau. […] Il va aussi falloir que des recrues arrivent vite, c’est indispensable. Sans l’aide de renforts ce sera compliqué. »
Des renforts, il y en a eu deux depuis la dernière rencontre. Mamadou Fofana sera de la partie, ce qui n’est en revanche pas certain pour Aliou Badji : « Comme il vient de l’étranger, on est un peu dans la même situation qu’il y a trois semaines » (pour Arokodare, ndlr). Ce ne serait pourtant pas de trop pour compenser le forfait d’Adama Diakhaby, blessé, et la probable absence d’Akolo qui a connu une douleur derrière la cuisse.
Corriger les bévues défensives
L’urgence ne se manifeste par ailleurs pas que du côté des résultats, car si « dans le discours, dans ce qu’on fait à l’entraînement, on n’a pas de raisons de douter » affirme le technicien amiénois, il reconnaît quand même que « quand tu ne gagnes pas les matchs, tu peux te mettre un peu dans le doute, tu oses un peu moins. Tu es moins en confiance que quand tu gagnes. » Un cercle vicieux qu’il serait de bon ton de casser le plus tôt possible, donc.
Pour cela, et même si le coach picard note aussi des difficultés offensives, il faudra avant tout revoir l’ensemble de l’engagement défensif : « Il faut qu’on change notre comportement défensif dans les 30 derniers mètres. L’adversaire s’approche trop facilement de notre but. Tu ne défends jamais mal qu’avec tes défenseurs, il faut qu’on s’applique dans notre maîtrise pour rendre moins de ballons. On n’est pas assez malins, on n’enraye pas assez les actions. Il faut que chacun se réveille pour y remédier. »
Guingamp, une solidité retrouvée
De son côté, Guingamp est également à la recherche de sa première victoire. Mais contrairement aux Picards, les Bretons n’ont pas perdu. Ils ont en effet enchaîné trois matchs nuls contre Le Havre, Valenciennes et Grenoble. Avec une solidité plutôt remarquable puisqu’il s’agit tout simplement de la meilleure défense du championnat avec un seul petit but encaissé. Mais avec deux 0-0, c’est aussi la 18ème attaque.
Si Philippe Hinschberger l’a bien remarqué, notant qu’« offensivement, c’est une équipe qui se crée des situations mais qui n’est pas dans l’efficacité », celui-ci se méfie donc légitimement de Bretons à la combativité retrouvée : « C’est une équipe qui a totalement changé d’état d’esprit avec l’arrivée d’un nouveau coach. Les gens qui n’étaient pas à leur niveau sont partis, des joueurs influents qui avaient connu le plus haut niveau et trainaient la godasse. On sent que c’est une équipe qui met plus d’intensité, qui est plus collective. » Pour l’occasion, le nouveau coach breton Stéphane Dumont sera notamment privé de Bilingi, suspendu, Eboa Eboa ou encore Merghem.
Dans une période difficile et déjà presque critique, l’Amiens SC se déplace donc sur le terrain d’un Guingamp retrouvé. Pour autant, il faudra bien revenir avec un résultat. Ainsi, « on compte leur mettre des bâtons dans les roues », affirme Philippe Hinschberger. Et ainsi déjouer les pronostics des meilleurs sites de Paris sportifs en France ?
Morgan Chaumier
Crédit photos : Léandre Leber – Gazettesports