Le Centre Equestre de Picardie, club-phare de la Somme et de la Picardie a connu il y a quelques semaines un tournant, avec un gros changement.
Après de nombreuses années au poste de directeur, Hubert Brandicourt, figure emblématique du club et grand artisan des succès ces dernières années, a pris sa retraite. Un départ plus ou moins anticipé, mais qui a laissé des traces. Dans la foulée, une assemblée générale a été demandée et a vu le président Dominique de Thezy et l’ensemble du bureau en place être remercié. Un véritable tournant car à l’image d’Hubert Brandicourt, il occupait ce poste depuis de nombreuses années.
Pour les remplacer, un collectif à l’origine de la demande d’assemblée générale, qui après discussions a décidé de nommer au poste de président Céline Couriat. Fraîchement élue, cette dernière a exposé le projet du club pour les années à venir.
Pouvez-vous vous présenter ?
Céline Couriat, je suis adhérente depuis maintenant 4 ans au club. Dans un premier temps c’est mon fils qui montait puis j’ai commencé à faire des cours d’Equifeel. Avant l’année dernière, de décider d’apprendre à mon tour à monter. Je suis donc cavalière débutante mais convaincue des bienfaits du cheval et c’est pour cela que dès le début je me suis investi dans le club.
Pourquoi avoir souhaité un renouvellement du bureau ?
Depuis un petit moment des dysfonctionnements de plus en plus importants ont commencé à apparaître au sein du club. On a fait remonter cela mais n’ayant pas de réaction, on a décidé à plusieurs de monter un collectif pour faire bouger les choses. Ces dysfonctionnements ont entraîné la démission de la moitié du comité directeur qui s’est retrouvé à 4-5 personnes, donc en-dessous de ce qui est prévu dans les textes. On a donc demandé une assemblée générale extraordinaire pour faire changer les choses. Nous avons eu très largement le nombre de signatures nécessaires pour obtenir cette assemblée. On était, dans un premier temps, d’accord pour compléter le comité directeur en place mais cela n’a pas été possible. Finalement suite à un vote, la destitution du comité directeur en place a eu lieu et un nouveau a été élu avec principalement des membres de notre collectif.
Quels étaient les principaux dysfonctionnements qui vous ont poussé à cela ?
Il y a eu des choix financiers qui n’allaient pas, selon nous, dans le sens du bien-être des chevaux et dans l’intérêt du club. Notamment par rapport à la qualité de la paille ou du foin par exemple, qui laisse vraiment à désirer. L’installation des spots lumineux dans la carrière du bas n’est pas homologable, c’est donc une dépense un peu pour rien. Dans la situation financière très fragile du club, qui est d’ailleurs pire que ce que l’on pensait après avoir rencontré les banques, ce sont des dépenses qu’il faut vraiment éviter.
Il y a eu des choix financiers qui n’allaient pas, selon nous, dans le sens du bien-être des chevaux
Quels sont les projets et les objectifs du nouveau comité directeur ?
On a plusieurs grands axes que l’on souhaite développer et on a mis en place des commissions pour se répartir le travail en fonction des compétences de chacun dans le but d’être plus efficace. On veut tout d’abord redresser économiquement le club car on ne peut pas investir dans la situation actuelle. Malgré tout, on travaille sur nos autres projets et on essaye de trouver des solutions pour améliorer l’aspect financier qui reste la priorité aujourd’hui. Dans cette lignée mais aussi dans l’objectif d’améliorer le bien-être du cheval, on travaille au renouvellement de nos partenaires pour la paille et le foin. Depuis un moment la qualité n’était pas du tout au rendez-vous et on payait un prix bien au-dessus du marché. On a pour objectif d’avoir plusieurs fournisseurs avec de la qualité et un prix qui correspond au marché. On fait de même pour les granulés, en sachant que l’on souhaite aussi privilégier les circuits courts dans une logique éco-responsable. On essaye aussi de trouver des arrangements avec notre personnel pour que les chevaux puissent sortir au maximum au paddock ou en liberté, pour ne pas qu’il reste inactif toute une journée. On travaille aussi sur la propreté du club, car c’est quelque chose de banal mais de très important car c’est l’image du club. On essaye de sensibiliser les cavaliers à cela avec la mise en place d’un règlement et d’une charte. Pour toucher une large partie de notre cavalerie on va mettre en place le jour de la fête du club une opération “centre équestre propre”. L’objectif est que l’ensemble de nos adhérents soient conscients que faire partie du centre équestre c’est respecter, les salariés, les autres cavaliers, les installations et aussi les chevaux. C’est une minorité, mais on a des cavaliers consommateurs qui, une fois descendus, ne s’occupent pas du cheval et pour nous ce n’est pas acceptable. Un axe que l’on veut aussi développer c’est : d’apprendre à connaître le fonctionnement du cheval car cela est très important. C’est un sujet évoqué dans la partie théorique quand on passe ses Galops mais tous les cavaliers ne les passent pas. On essaye donc de mettre en place en lien avec les enseignants des démarches pour sensibiliser les cavaliers à cela.
On veut tout d’abord redresser économiquement le club car on ne peut pas investir dans la situation actuelle
Vous avez évoqué l’aspect éco-responsable à plusieurs reprises. C’est quelque chose d’important pour vous ?
Oui, le club a été sélectionné pour faire partie des deux clubs de la région à être dans le programme mis en place par la fédération pour une démarche écologique. C’est une décision prise avant notre arrivée mais nous allons bien-évidemment poursuivre dans ce sens. Des actions avaient déjà été mises en place, on va essayer de les poursuivre, les améliorer et mettre en place de nouvelles choses. Cela va passer par de la communication pour mieux trier les déchets, essayer d’avoir une consommation en eau plus responsable, faire du covoiturage pour les déplacements en concours par exemple. Cela implique aussi notre volonté de privilégier des circuits courts, l’objectif étant d’évoluer dans un centre équestre respectueux de son environnement. Cela passe par un changement des comportements et une prise de conscience de tous.
Retrouvez la suite de l’interview dès demain sur notre site et notre page Facebook.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Reynald Valleron et Léandre Leber Gazettesports