EQUITATION : Une page se ferme et une autre s’ouvre pour le CEP (2/2)

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Retrouvez la seconde partie, de notre entrevu avec Céline Couriat nouvelle présidente du Centre équestre de Picardie. Si vous avez loupé la première partie c’est ici.

Avez-vous des axes de travail pour améliorer les finances du club ?

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Il y a deux axes qui sont : les dépenses et les rentrées d’argent. On doit déjà contrôler et maîtriser nos dépenses sans faire des économies sur le bien-être du cheval. Même si l’on espère diminuer le prix des dépenses en paille ou en foin tout en améliorant la qualité. Pour la consommation d’eau sans faire des économies sur la qualité des sols par exemple, on peut trouver des solutions pour réduire ou du moins maîtriser cette dernière. Il y a pour cela plusieurs solutions à l’étude mais cela demande des investissements. Après il y a des frais fixes que l’on ne peut pas diminuer. Ensuite on essaye de renouer des liens avec nos partenaires privés ou publics et de mettre en place une politique de sponsoring pour aller chercher des fonds. On a déjà des entreprises locales qui sont intéressées pour nous aider, nous réfléchissons à comment leur donner une meilleure visibilité sans dénaturer le club. Mais aujourd’hui les partenaires privés vont avoir un rôle très important et sont presque indispensables. On va aussi essayer de développer des activités annexes comme l’accueil de centres aérés ou d’entreprises pour des séminaires ou team-building mais avec une démarche plus active, car jusque-là, on se contentait de répondre à la demande. 

Il va aussi y avoir une réflexion qui était déjà à juste titre en place sur la refonte et l’adaptation des pensions qui ne correspondent pas vraiment à la demande dans leurs formules. C’est un sujet assez sensible car il va y avoir sur certaines pensions, sûrement des petites augmentations mais on doit s’adapter au marché mais aussi aux infrastructures. On sait que ce n’est pas facile pour tout le monde et l’on va essayer de limiter le plus possible les impacts tarifaires. Pour cela on va aussi s’appuyer sur le rapport de notre comptable CER-France. On doit donc revoir l’ensemble de nos grilles tarifaires, car on est une association donc on n’a pas pour but de dégager des bénéfices mais on doit être au minimum à l’équilibre. On aura une réunion avec les propriétaires pour évoquer et présenter les changements à la rentrée. 

Pour attirer des sponsors, vous souhaitez multiplier les événements au sein du club ?

Oui, forcément pour donner de la visibilité à nos sponsors, il faut faire vivre le club et attirer du monde. Il y a déjà beaucoup de choses mises en place au sein du club que ce soit des concours, des stages ou des activités. Après il y a des choses que l’on souhaite développer. La première chose sera le 5 septembre : les portes ouvertes avec un concours interne de saut d’obstacles en guise de démonstration pour les visiteurs. Ensuite on va essayer d’organiser le plus possible de concours officiels, on a déjà fixé quelques dates à commencer par un concours sur deux jours les 11 et 12 septembre puis le 3 octobre un CCE. Il y aura ensuite le jumping que l’on va maintenir cette année en extérieur fin octobre, avec cette année quatre jours de compétition et le lundi 1er novembre des concours clubs et poney. On veut aussi développer les stages avec des intervenants extérieurs comme Alexis Gomes récemment. Il va intervenir fréquemment l’année prochaine auprès de nos cavaliers mais aussi de cavaliers extérieurs car nous allons ouvrir les stages aux autres cavaliers. C’est une excellente nouvelle pour nos cavaliers mais aussi pour s’ouvrir à d’autres structures et valoriser nos installations. 

On veut aussi développer les stages avec des intervenants extérieurs comme Alexis Gomes récemment.

Le choix de faire le concours en extérieur est-il lié aux contraintes sanitaires ?

L’année dernière c’était pour cela, mais ce n’est pas la seule raison. Effectivement cela nous donne plus de marge par rapport à de nouvelles contraintes mais c’est surtout que l’on s’est rendu compte que faire un concours extérieur attirait un autre public. Les concours indoor sont spéciaux et si l’on perd certains cavaliers en le faisant en extérieur, on en gagne aussi. L’année dernière, il y avait eu énormément d’inscriptions avant l’annulation, on espère que ce sera pareil cette année. Le fait qu’un concours indoor ait lieu à la même date à Villers-Vicomte nous conforte aussi dans notre choix, même si on aurait forcément préféré ne pas avoir cette concurrence en face. 

Le partenariat avec Alexis Gomes et l’engouement des cavaliers pour le complet montre votre volonté de mettre à profit vos installations ?

Oui, nous voulons grâce à Julien notamment, monter une équipe de complet, ce que le club n’avait plus ces dernières années. Nous avons la chance d’avoir un bon cross et c’est dommage de ne pas l’utiliser. Grâce à nos formidables bénévoles nous avons à disposition de nouveaux obstacles aux profils différents mais aussi de tailles différentes ce qui permet l’accès à tous. Forcément cela donne envie aux cavaliers et nous permet d’accueillir des intervenants comme Alexis Gomes. Cela va aussi nous permettre d’organiser des concours de qualité et ce, dès le mois d’octobre. Nous souhaitons mettre en place un vrai programme dès la rentrée pour chaque cavalier qui veut faire de la compétition. Cela a pour but de les suivre du mieux possible et de répondre à leurs attentes et objectifs. Après on a une cavalerie assez vieillissante qui ne permet pas aux cavaliers ou à très peu de cavaliers qui n’ont pas leur cheval de faire du concours. On va devoir prochainement la renouveler et avec les finances actuelles c’est assez compliqué. 

Nous souhaitons mettre en place un vrai programme dès la rentrée pour chaque cavalier qui veut faire de la compétition.

En parlant de compétitions et de respect de l’environnement. La question des transports est aujourd’hui un frein pour le club ?

Effectivement sur certains concours nos moniteurs ont dû faire plusieurs allers-retours pour amener les chevaux, et on n’a pas pu proposer à certains cavaliers de participer. Avoir un camion comme le club en avait avant est la solution à laquelle on pense immédiatement et c’est une grosse réflexion. Mais économiquement aujourd’hui ce n’est pas possible. Et après avoir échangé avec plusieurs personnes, un camion, pour être rentable, doit sortir au minimum deux fois par mois en étant plein. Nous sommes donc dans une réflexion pour trouver la meilleure solution possible à ce problème. 

Vous restez un centre équestre et j’imagine qu’il n’y a pas que la compétition ?

Effectivement, nous devons proposer aux cavaliers intéressés des concours régulièrement et nous devons les accompagner du mieux possible. Mais une grande partie de nos cavaliers n’est pas intéressée par la compétition et nous ne devons pas les oublier. Pour cela nous allons retravailler le projet pédagogique du club mais aussi développer la randonnée. C’est une discipline mise de plus en plus en avant par la fédération et de plus en plus demandée par les cavaliers. 

Le Centre Equestre de Picardie, sans renier son identité et le travail effectué jusque-là, souhaite prendre un nouveau virage et passer un nouveau cap. Un changement de cap, qui semblait inévitable pour le club qui doit se réinventer pour rétablir une situation financière compliquée. C’est en tout cas une véritable page qui se tourne avec le départ du duo Hubert Brandicourt et Dominique de Thézy, en espérant que cette nouvelle page soit elle aussi couronnée de succès.

Aurélien Finet

Crédit Photo : Reynal Valleron – Léandre Leber – Gazettesports