Après la qualification de 3 nageurs licenciés à l’Amiens Métropole Natation pour les Jeux Olympiques à l’occasion des championnats de France, le club organisait une réception en leur honneur. L’occasion d’échanger à ce sujet, à froid, avec Mewen Tomac.
Quand on aborde Mewen Tomac quelques jours après sa qualification pour les Jeux Olympiques, c’est forcément le premier sujet qui vient sur la table. A froid, le nageur amiénois dont c’était l’objectif se dit avant tout « soulagé. C’est ce mot-là qui ressort. Soulagé d’avoir enfin la qualification, de pouvoir se dire : « Ça y est, j’y vais ! » » Mais il n’y avait pas que du soulagement dans son discours qui transpirait également la hâte de découvrir la compétition sportive reine : « J’ai envie d’y être, de voir ce que c’est, les Jeux. Maintenant que je suis qualifié, je suis pressé d’y être. »
S’il est un point qui risque un peu de gâcher la fête, c’est le contexte dans lequel se dérouleront les Jeux Olympiques, entre bulle sanitaire et une audience limitée au public local. Forcément, Mewen Tomac se projette et, pour lui, « c’est dommage. On verra comment ce sera, mais il devrait y avoir moins cet esprit de fête qu’il y a sur les autres JO. On va être enfermé dans les chambres, faire hôtel-piscine. Sur ça, ça risque de ne pas être terrible, mais on verra, ce sont quand même des Jeux Olympiques. »
Mewen Tomac, une ambition olympique
S’il était difficile jusqu’ici de se projeter sur les Jeux, la qualification, quoique ne faisant que peu de doutes, n’étant pas assurée, la préparation va désormais pouvoir démarrer réellement : « Là, on a beaucoup relâché, donc il faut remonter un peu en kilométrage à l’entraînement, j’ai un peu de temps pour reprendre de la caisse. J’ai envie d’y aller et en même temps, j’arrive à me dire « calme-toi et prépare-toi ». » Car, comme nous le confiait déjà Mathieu Neuillet, pas question d’aller à Tokyo pour faire de la figuration. Et Mewen Tomac nous le confirme, il arrive ambitieux et ne se donne pas de limites : « L’ambition, ce sera d’aller en finale. Après, en finale, si je peux monter sur la boîte, j’irais, il n’y aura pas de limite. Mais le premier objectif, c’est vraiment d’aller en finale. » Un objectif qui concerne avant tout le 100m dos, mais preuve que le jeune nageur a faim, il ne s’interdit pas non plus de croire à un résultat sur le 200m dos.
Une ambition forgée par sa confrontation récente avec le dense haut niveau européen. Une configuration dont il estime qu’elle lui permet de se surpasser : « C’est sûr qu’aux Championnats d’Europe, c’était une des premières années avec une telle densité sur le dos. C’est sûr que ça motive à nager plus vite. Et puis, aux Jeux, avec l’ambiance et les coéquipiers, ça va créer une bulle et ça va permettre de nager vite. » Dans le lot, Yohann Ndoye Brouard, l’autre dossiste français avec qui il croise le fer régulièrement sur les compétitions : « Avec Yoann, on se tire la bourre pour savoir qui va gagner la compétition. Je pense que c’est grâce à ça qu’on progresse autant. »
L’émulation, c’est aussi au sein de son club de l’Amiens Métropole Natation qu’il la trouve, comme le souligne l’exemple du 200m 4 nages des championnats de France, sur lequel il s’était engagé sous forme de challenge avec Enzo Tesic comme nous l’avait expliqué Mathieu Neuillet. Un 200m 4 nages qui s’est particulièrement bien passé, sans surprendre Mewen Tomac : « J’ai toujours fait un peu de 4 nages. Là, ça faisait 2 ans et demi que je n’avais pas fait de 200m 4 nages, donc je savais que j’avais de la marge sur mon temps. Et avec ce qu’on fait avec Enzo à l’entraînement, je savais qu’on allait nager à ce niveau-là. Ce n’est pas inné, c’est du travail. » Ne reste plus qu’à ce que le travail paie à Tokyo.
Morgan Chaumier
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports