Présent en conférence de presse à la veille de la rencontre face à Ajaccio, Mickaël Alphonse s’est longuement exprimé sur la saison qu’il vient de vivre avec un effectif très jeune autour de lui.
Une construction d’équipe compliquée
« Je ne sais pas si vous vous avez déjà vu ça, mais moi jamais (ndlr : le fait d’avoir utilisé 40 joueurs durant la saison). Au-delà des 40 joueurs c’est surtout l’âge qu’ils ont. Je ne connais pas forcément l’âge de tous les effectifs de Ligue 2 mais je ne suis pas convaincu qu’il y ait beaucoup d’effectifs qui aient autant de jeunes que nous. Pour moi le premier c’est difficile, les repères, sur le terrain c’est compliqué parfois de rester concentré sur sa propre prestation tellement il faut essayer de guider les autres. »
« Au début on a attendu beaucoup de monde, après il fallait attendre les départs, ou alors les départs avortés pour que les mecs se reconcentrent dans le truc. Après un mec qui se reconcentre, derrière il a le Covid, il revient de Covid et derrière mercato… C’est un peu l’histoire de cette saison, même si j’imagine que c’est le problème de beaucoup de clubs. Ce n’est pas facile, franchement ce n’est pas facile. »
« C’est éprouvant. Moi je ne me plains absolument pas de jouer tous les matchs, bien au contraire je travaille pour ça. Mais la vérité d’un match est différente à chaque fois (ndlr : sur la composition), et quoi qu’on en dise les équipes du haut ont beaucoup moins eu ces problèmes-là que nous. Si on prend les compos de Troyes, Clermont voire de Toulouse, ce sont des compos qui ne bougent quasiment pas. »
Une mentalité qui évolue
« Les jeunes, ils ont la chance d’être là, est-ce-que c’est tous parce qu’ils ont un très bon niveau ? J’espère, mais qu’ils soient conscients aussi que l’année prochaine, il y a un autre jeune qui arrive, donc si toi en tant que jeune tu n’as pas fait le travail, tu vas commencer à regarder ce jeune. Il faut rester concentré là-dessus, et quand on vous donne 5-10, 20 minutes, une mi-temps, un match, tant qu’il n’y a pas de vraies performances il n’y a pas de certitudes. »
Ce n’est pas possible de dire d’un joueur qu’il n’a pas envie, c’est impossible
« Je ne suis pas en train de dire que les jeunes ne sont pas bons, pas du tout, bien au contraire. Mais je dis juste que c’est dans la mentalité. La mentalité c’est de se dire : « Là tu es là, profite, car il y en a toujours un qui arrive après toi ». Là en ce moment il y a deux très jeunes qui s’entraînent avec nous, ils sont là pour bousculer les autres. Je pense qu’il y a des jeunes à fort potentiel, on le voit avec Iron Gomis, ce n’est même plus un jeune pour moi.
Moi le premier je ne vais pas faire que des bons matchs, mais dans l’investissement, on doit très rarement, vraiment très rarement sentir que l’on n’a pas envie. Ce n’est pas possible de dire d’un joueur qu’il n’a pas envie, c’est impossible. Et moi je pense que la différence se fait là-dessus. Sur le fait qu’un jeune qui a envie, s’il a un peu de qualité, ça suffira pour jouer des matchs de Ligue 2. Maintenant, un jeune qui est très fort qui n’a pas envie, il ira vite s’asseoir sur le côté. »
Un rôle de cadre pas toujours évident
« Les plus jeunes, pour certains, sont extrêmement demandeurs, et ça, ça se ressent et c’est valorisant quand on a envie de faire passer des messages et on se sent écouté, mais parfois ça ne marche pas. Parce que c’est aussi la jeunesse, ils ont tout vu, tout compris, tout fait. Je pense que c’est enrichissant car à l’avenir si ça doit se reproduire j’aurais déjà vécu ça en tout cas, et je pense savoir comment le gérer sur certains moments. »
Propos recueillis par Quentin Ducrocq en conférence de presse
Crédit photo Leandre Leber Gazettesports.fr