La boxe nous offre parfois de belles histoires. C’est ainsi que le noble art amiénois pourrait vivre en ce mois de février une super aventure. Ainsi, le 27 février à Béziers, le jeune Amiénois Sabri Sediri va tenter de devenir champion de France des poids légers mais il aura le handicap de boxer dans le fief même de son adversaire.
En l’occurrence il s’agit de Jaouad Belmehdi. D’abord, il s’agit d’un titre vacant et si ce combat va se dérouler à Béziers, c’est que les organisateurs ont mis sur la table plus d’argent que ceux d’Amiens, si tant est que la capitale picarde souhaitait bien organiser ce combat. Certes, nous sommes en période du COVID et déjà à trois reprises, la réunion a dû être annulée.
Les organisateurs ont évidemment pris un gros risque car la réunion sera à huis clos.
Donc quasiment pas de rentrées financières et pourtant il faudra payer les boxeurs, les arbitres et les officiels. Chapeau donc à tous ces organisateurs qui prennent de gros risques mais sans eux, la boxe serait au point mort. Ce combat va donc opposer le régional Belmehdi à l’Amiénois Sediri.
Le palmarès des deux hommes est assez équilibré. Belmehdi est invaincu avec 13 combats, 10 victoires et trois nuls. Pour sa part, Sediri qui s’est entraîné comme jamais peut-être il l’avait fait auparavant, totalise 15 combats avec 13 victoires, un nul et une défaite concédée en Angleterre dans des conditions que personne n’a oubliées. Belmehdi a eu l’occasion de croiser les gants avec le vice-champion olympique à Rio Sophiane Oumiha. La tâche de Sediri s’annonce difficile mais pas insurmontable.
Ce championnat de France va opposer deux hommes ayant une certaine expérience chez les professionnels car ces derniers temps, on a vu des combats officiels avec des boxeurs n’ayant pas dix combats. Le temps est bien révolu car voici quelques dizaines d’années, il fallait vraiment posséder une réelle expérience pour disputer un championnat de France.
Jean Josselin qui vient de nous quitter fut dans les années 60 un immense champion en poids welters. Il a été champion d’Europe et a disputé un championnat du monde aux Etats Unis.
Mais il aimait rappeler qu’il avait dû patienter jusqu’à son 35ème combat pro pour disputer son premier championnat de France contre François Pavilla. C’est à partir de cet exemple qu’on voit que la boxe et ses pratiques ont bien changé.
Sabri Sediri dans la lignée de Bouziane Oudji ?
Pour revenir à Sabri Sediri, nous souhaitons évidemment qu’il s’empare de cette couronne nationale. Ainsi, vingt ans après il rejoindrait un certain Bouziane Oudji qui avait eu la chance de pouvoir boxer à domicile face à un Marseillais Youssouf Djibaba. Le combat avait été très serré et Djibaba avait estimé à l’époque que les juges l’avaient volé. Ce combat s’était déroulé au Coliseum le 15 décembre 2001.
Bouziane Oudji est à l’heure actuelle le seul boxeur professionnel amiénois à avoir été champion de France professionnel. Alors, croisons les doigts et espérons que le 27 février, Sabri Sediri fasse honneur à la boxe amiénoise qui cherche toujours un successeur à Jacques Bataille.
Ce dernier reste et va encore rester longtemps le seul pugiliste amiénois à avoir été champion d’Europe amateur et vainqueur des prestigieux Golden Gloves à Chicago. Une salle porte du son nom à Amiens.
Lionel Herbet
Crédit photo Eve Gourdain Gazettesports.fr