FOOTBALL – Kevin Martinez : « Il va falloir tout donner »

Football Nationale 3 Amiens Sc B Vs Ac Amiens 0041 Leandre Leber Gazettesports
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S’il concède que le délai risque d’impacter l’aspect physique de la rencontre, c’est très motivé que le capitaine de l’AC Amiens aborde la rencontre de Coupe de France de son équipe à Nœux-les-Mines.

Bonjour, dans quel état d’esprit êtes-vous face à cette reprise et ce match à venir ?

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C’est une reprise tardive et venue un peu de nulle part. On est surpris, on ne s’attendait pas à reprendre tout de suite des matchs officiels. On a dû faire avec, on ne s’était pas entraîné depuis le confinement, fin octobre. Donc, on a dû faire 10 jours d’entraînement, rapidement, sans vraiment de préparation mais avec, au moins, une remise en jambe pour tenir le plus longtemps dimanche.

Ce sera vraiment l’enjeu de cette partie de gérer l’aspect physique ?

Oui, c’est ça. On sait que, cette année, il n’y aura pas de prolongation, ce sera 90 minutes et pas plus, mais il va falloir tenir tout le match. En première mi-temps, on aura forcément du jus, mais le plus compliqué, ce sera à partir de la mi-temps ou de l’heure de jeu, avec des jambes lourdes, on va commencer à fatiguer. Il va falloir gérer ça en étant intelligent, en faisant tourner le ballon, en essayant de gratter des efforts par-ci, par-là.

Sauf à ce qu’une équipe explose particulièrement en fin de rencontre, l’entame de match risque d’être déterminante ?

Ac Amiens Vs Olympique Marcquois (reynald Valleron) (25)

Oui, c’est ça. Ce sera la première mi-temps qui va faire la différence parce que je pense qu’en deuxième, sur ce match-là, il n’y aura pas forcément d’équipe supérieure, on sera sûrement un peu tous au même niveau. Donc ce qui va faire la différence, ça va être l’état d’esprit, l’envie, la motivation et puis certainement le coup de collier au bon moment qui peut faire la différence.

Vous sortiez d’une période compliquée au moment de l’arrêt des compétitions, ça a été l’occasion de se régénérer ?

Au départ, ça a fait du bien pour remettre les cerveaux en place, pour réfléchir un peu à notre début de saison et se remettre un peu en question. Après, on ne pensait pas forcément que ça durerait aussi longtemps donc ça commençait à être long. Comparé à certaines équipes qui ne jouaient plus la Coupe de France, on a quand même la possibilité de s’entraîner, de pouvoir jouer, de se faire plaisir, d’être tous ensemble. C’est sur cela, aussi, qu’il va falloir jouer : si on veut continuer à s’entraîner et à jouer une semaine supplémentaire, il va falloir tout donner dimanche.

Dans quel état sentez-vous le groupe, physiquement comme mentalement ?

Physiquement, tout le monde ne sera pas au même niveau, certains ont un peu plus de jus, sont un peu plus frais. Après, mentalement, c’est difficile. Tout va se jouer sur un match. Chaque année, la Coupe de France, on sait que c’est dans la tête, il y a beaucoup d’équipes inférieures qui sortent des équipes classées au-dessus. Je pense que pour la voie amateur, ce sera encore plus le cas. On en sera tous à peu près au même point donc c’est surtout mentalement où il va falloir être prêts à faire un match de soldats, parce que je pense que c’est surtout là-dessus que ça va se jouer.

Vous évoquiez le fait que seule la qualification vous permettrait de continuer à vous entraîner et à jouer, ce sera ça le levier pour être dans l’état d’esprit que vous décrivez ?

Oui, au niveau motivation, c’est ça qui va faire la différence, c’est l’équipe qui aura le plus envie de passer, qui aura le plus envie de s’entraîner la semaine d’après. Parce qu’on sait très bien que si on passe à la trappe, pour le moment, ce sera en stand-by. Si on veut continuer à se voir, à se faire plaisir sur le terrain, il faudra tout donner.

Avec la Fédé, on ne sait jamais à quoi s’attendre…

On évoque le risque d’un durcissement des restrictions voire un troisième confinement, comment vous voyez la suite ?

Avec la Fédé, on ne sait jamais à quoi s’attendre… On ne pensait pas forcément pouvoir reprendre la Coupe de France non plus avec une dérogation du gouvernement pour reprendre au niveau de la voie amateure. Mais pour moi, la fin du championnat, ça va être compliqué, surtout s’il y a un troisième confinement courant février voire mars. Comment reprendre des entraînements derrière avec une préparation pour finir les matchs allers ? Je pense que ce sera très compliqué pour pouvoir reprendre dans de bonnes conditions sanitaires.

Dans cette idée, la saison blanche devient de plus en plus probable ?

Oui, pour moi, c’est effectivement ce qui est le plus probable. De toute façon, dans tous les cas, c’est impossible de finir les matchs allers puis faire des play-offs. Reprendre pour seulement finir les matchs allers, je n’y vois aucun intérêt d’un point de vue sportif. Donc je vois plutôt la saison blanche. Mais bon, avec la Fédé, on ne sait jamais à quoi s’attendre.


Morgan Chaumier

Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports